"Alep vivra" : une lettre ouverte de personnalités de la culture
"Nul ne pourra dire : 'Nous ne savions pas'", proclame le texte publié dans Libération, soulignant que "voici cinq ans que nous sommes les témoins de la guerre menée par un dictateur contre son propre peuple", en Syrie et rappelant les "bombardements aveugles sur les habitations, les écoles et les hôpitaux", les "arrestations arbitraires, (les) tortures de masse, (l')extermination des prisonniers et autres pratiques que le régime de Bachar al-Assad a érigées en politique d'Etat".
"Il est temps que la France entraîne ses voisins"
Les signataires déplorent l'absence de l'Europe, le mutisme de l'Otan. "La Russie est en train de commettre l'irréparable", accusent-ils, soulignant que "la stratégie arrêtée entre Moscou, Damas et Téhéran vise, en priorité, les rebelles de l'Armée syrienne libre et leurs associés", que leurs frappes "ne visent Daech que de manière très marginale"."Il est temps que la France entraîne ses voisins européens (…) dans des initiatives propres à faire cesser le feu", proclament-ils, réclamant "la saisine du Conseil de sécurité et, à travers celui-ci, de la Cour pénale internationale", "l'ouverture de la frontière turque et la création d'une large zone d'exclusion aérienne partout où les civils sont en péril", "la levée de tous les sièges et la liberté de circulation pour les convois humanitaires", l'organisation "sans délai (de) largages de vivres et de médicaments sur les quartiers affamés" et enfin l'association de l'opposition syrienne aux consultations.
Pour une Syrie libre et pacifique
Redoutant des massacres sans précédent à Alep, dont l'est, contrôlé par les rebelles, est assiégé par les troupes du régime de Bachar al-Assad, les signataires estiment qu'on ne pourra construire une Syrie libre et pacifique si "nous abandonnons aux meurtriers les centaines de milliers de personnes qui subsistent dans ce carrefour des cultures et des religions qu'est la grande cité du nord depuis plus de quatre mille ans"."Alep vivra", conclut le texte, signé notamment par les comédiens Anne Alvaro, Dominique Blanc, Michel Piccoli, Denis Podalydès, les metteurs en scène Ariane Mnouchkine et Marcel Bozonnet, le réalisateur Arnaud Desplechin, la chorégraphe Maguy Marin, l'ancien ministre de la Culture et président de l'Institut du monde arabe Jack Lang.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.