À Montpellier, le festival Architectures Vives imagine un monde sacré

Quand l'architecture prend vie dans les plus beaux lieux historiques de Montpellier. 

Durant quatre jours, du 13 au 18 juin 2023, les cours des hôtels particuliers de la ville s'ouvrent à l'art éphémère à l'occasion de la 17e édition du festival des Architectures Vives.

Douze projets autour de la sacralité

La poésie, l'espoir et la beauté constituent l'ADN du festival depuis sa naissance en 2006. Au cours de sa déambulation, le visiteur est invité à s'émouvoir grâce aux œuvres des jeunes architectes.

Le thème de cette année met en lumière la sacralité dans la société contemporaine. Le projet de l'atelier JeanJean illustre parfaitement le sujet. Avec, livrons-nous, le visiteur est transporté dans le monde merveilleux de la littérature. Les trois architectes Camille Maire, Viviane Le Deunff et Charlotte Jeanjean ont disposé un immense livre qui laisse s'envoler des pages dans le ciel. "Laissez-vous inspirer et surprendre par cette installation en déposant un poème dans une urne à l’entrée de la cour. À l’image de ces feuilles qui s’envolent, laissez votre imagination s’exprimer et lâchez prise ! Et si votre poème est tiré au sort, peut-être que vous l’entendrez résonner dans la cour !", invitent les artistes.

Avec ses pétales de fleurs roses disséminés sur une fausse rivière sinueuse, l'installation Make a Wish nous propose de faire un vœu. La création des trois artistes équatoriens invite les visiteurs à écrire leurs souhaits sur un petit papier rose, à le plier avec la technique de l’origami en forme de fleur et à le déposer dans la rivière infinie. "L'œuvre sera différente tout au long de la journée, il n’y aura jamais deux souhaits identiques mais ils seront tous dédiés à l’infini", assure le collectif Wow.

L'architecte portugais Vicente Spínola a, quant à lui, exploré les sujets de la durabilité, de l'éphémère, de la flexibilité et de l'économie de moyens. Son œuvre, Two point five planets (en référence aux 2,5 planètes nécessaires pour supporter le mode de vie de l'Européen moyen), se compose de colonnes à l'équilibre fragile qui font allusion à la crise climatique imminente, notamment due à la surexploitation des ressources de notre planète. "Lorsque le visiteur est confronté au titre de l'œuvre, un mouvement interne peut le contraindre à prendre davantage conscience de sa position dans le monde", espère Vicente Spínola. 

En résonance avec l'actualité

Parmi les œuvres qui ont fleuri dans la ville, il y a cette drôle d'installation dans la cour du trésorier de la Bourse qui évoque un passé pas si lointain. Intitulé Les fleurs de la maladie, ce champ est constitué de milliers de tests de Covid-19. Telles des fleurs qui se balancent au gré du vent, elles symbolisent l'incertitude qu'entraîne cette maladie imprévisible. "Ça représente la société, on peut imaginer tous ces gens qui sont en contact entre eux et qui bougent", explique Anne-Fleur Ising, architecte et scénographe du collectif Hagijo qui a imaginé le concept.

Le festival Architectures Vives permet à de jeunes architectes d'aborder sous un autre angle leur rapport au patrimoine bâti, mais aussi d'expérimenter de nouvelles techniques et d'imaginer le futur dans leur métier. "L'architecture doit être pensée autrement depuis cette pandémie en termes d'espaces et de design", précise l'architecte Gianna Neumann.

Unique en son genre en France, le festival est aussi un formidable terrain d'échanges entre les producteurs du monde entier. "Il y a des architectes qui viennent d'Allemagne, des Etats-Unis de l'Equateur, ça leur permet de tisser des liens et de construire un réseau sur lequel ils pourront s'appuyer par la suite", explique Élodie Nourrigat, organisatrice du festival.

Festival des Architectures Vives du 13 au 18 juin 2023 à Montpellier