Algérie : la Chine annonce la fin du chantier de la plus grande mosquée d'Afrique
Dans une Algérie en plein bouleversement, c’est la télévision officielle chinoise qui s’est chargée d’annoncer la fin de la construction de la Grande mosquée d’Alger par une société d’Etat chinoise. Elle détrône la mosquée Hassan II de Casablanca et devient la troisième plus grande mosquée du monde.
"L’Algérie est sur le point d’inaugurer la Grande mosquée d’Alger, la plus grande mosquée jamais construite par la société d’Etat chinoise CSCEC", a annoncé le 29 avril 2019 la télévision officielle chinoise CGTN, reprise par le site algérien TSA.
D’un coût total de deux milliards de dollars (1,7 milliard d'euros), l’édifice, commandité par le président "démissionné" Abdelaziz Bouteflika, dépasse par ses mensurations la Grande mosquée Hassan II de Casablanca et s’impose désormais comme la plus grande mosquée d’Afrique.
"Une vue panoramique époustouflante sur les eaux turquoises de la baie d'Alger"
Avec une superficie de 400 000 m², la Grande mosquée d’Alger se hisse également à la troisième place mondiale, après celle du Sultan Qabous à Oman (416 000 m²) et le mausolée de l’Imam Reza à Mashhad en Iran (600 000 m²).
D’une capacité totale de 120 000 personnes, la salle de prière, avec ses 20 000 m², peut à elle seule accueillir jusqu’à 37 000 fidèles, selon la chaîne chinoise.
Gigantesque lieu de prière au dôme incrusté d’or, elle est surmontée du plus haut minaret du monde, culminant à 265 m et "offrant aux visiteurs une vue panoramique époustoufflante sur les eaux turquoises de la Méditerranée le long de la baie d’Alger", ajoute la CGTN.
Le complexe de "Djama El Djazair" (la mosquée d’Alger) comporte également un parc, une place publique, un centre culturel, des logements pour le personnel, une école religieuse, une caserne de pompiers et une bibliothèque.
Conçue pour résister à un séisme de magnitude 9 sur l'échelle de Richter
Plus grand édifice religieux jamais construit à l’étranger par une société chinoise, selon l’agence de presse chinoise Xinhua, la CSCEC y a déployé quelque 2300 ingénieurs, contremaîtres et ouvriers en provenance de Chine, d’Algérie et d’autres pays africains.
Equipée de panneaux solaires et d’un système sophistiqué de rétention et recyclage des eaux de pluies, elle est surtout conçue pour résister à un séisme de magnitude 9 sur l'échelle de Richter, Alger se trouvant à la limite de deux plaques tectoniques majeures.
Alors que les Algériens sont encore à la recherche de l’après-Bouteflika, la télévision chinoise estime que "le projet a été achevé dans les délais impartis malgré des difficultés telles que la crise financière qui a frappé l’Algérie ces dernières années".
Une précision que ne partage pas le media algérien TSA. Sur son site il rappelle que le projet de construction de la Grande Mosquée avait débuté en 2012 et devait initialement durer 42 mois, c'est-à-dire s’achever en octobre 2015.
Le 3 avril 2019, qualifiant la Grande mosquée d'Alger de "chantier de trop du président déchu Abdelaziz Bouteflika" , le Monde Afrique révélait que ce monument était critiqué pour son gigantisme, qu'il avait coûté trois fois plus cher que prévu et que son inauguration se ferait avec trois ans de retard.
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