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La Biennale d'Architecture de Venise secoue les consciences
La 15e Biennale d'architecture de Venise, dirigée cette année par l'architecte "social" chilien Alejandro Aravena et baptisée "En direct du front", secoue les consciences. L'Allemagne en particulier, a créé la surprise à l'ouverture samedi : elle a fait abattre les murs de son pavillon en signe d'ouverture quand d'autres pays sont tentés d'en construire.
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Ouverture en grand
Des très grandes portes, toujours ouvertes, des espaces ouverts immenses, mais aussi du yaourt libanais distribué gratuitement... le pavillon national de l'Allemagne propose des symboles originaux en faveur de l'ouverture au monde et du multiculturalisme.
Une série de photographies et de cartes des quartiers dans lesquels sont logés certains des migrants, arrivés par centaines de milliers ces derniers mois, illustre cette idée de "Heimat", de "patrie", que l'Allemagne entend transmettre face à la crise migratoire actuelle.
Les autorités de Venise ont donné leur accord pour que certains des murs du pavillon allemand, construit pendant le nazisme en 1938, soient abattus.
Une édition très politique
Mais l'Allemagne n'est pas le seul pays à faire référence aux migrations dans le cadre de cette biennale, ouverte samedi et dirigée par l'architecte "social" chilien Alejandro Aravena.
Cette année, la Biennale, qui se terminera le 27 novembre, est baptisée "En direct du front". Elle envoie un message politique au monde, en demandant aux architectes venus de 65 pays d'imaginer des solutions dignes pour les sans-abri, les migrants, les paysans et les exclus.
Le pavillon français réfléchit à la réduction des inégalités
Le pavillon français s'est intéressé de son côté aux "nouvelles richesses" en montrant à travers une vingtaine de projets, souvent modestes mais très humains, comment une boulangerie ou un atelier d'art peuvent réduire les inégalités dans certaines zones excentrées ou dans les périphéries urbaines.
"A force de célébrer les +star-architectes+ et les projets dispendieux, on oublie que l'architecture apporte des réponses simples, adaptées, partagées et efficaces dans la plupart des situations, plus ordinaires et plus modestes, l'essentiel des lieux où nous habitons, où nous travaillons", affirment les curateurs du pavillon français.
Ecoles modulaires en forêt amazonienne
Deux architectes péruviens établis à Paris, Jean-Pierre Crousse et Sandra Barclay, ont choisi de leur côté de raconter l'histoire en images des centaines d'écoles modulaires (préfabriquées ou démontables) dans la forêt amazonienne péruvienne.
"Nous voulions préserver la forêt tout autant que l'éducation", expliquent ces deux architectes dans la présentation de leur projet, qui touche une population oubliée en Amazonie dont les enfants sont scolarisés dans des conditions difficiles. "Nous venons d'inaugurer 10 écoles", indique Sandra Barclay.
Le long d'un chemin sinueux de la forêt amazonienne, des portraits d'indigènes en grand format semblent autant d'arbres qui entourent et enlacent le visiteur.
Avec ce parcours, les deux architectes entendent témoigner de la "précarité" de ces enfants, dont les vieux pupitres et les chaises usagés ont voyagé jusqu'à Venise comme preuves de cette fragilité et de la nécessité de conserver un équilibre entre la nature et le savoir.
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