La Cité du Vin de Bordeaux et ses courbes voluptueuses inaugurée aujourd'hui
Reportage : J.P. Stahl / G. Decaix / E. Delwarde / E.
Toute en rondeur et courbure, l'architecture de la Cité du Vin de Bordeaux confère au bâtiment sa singularité, qui évoque "un élément liquide", selon ses architectes : "On n'a pas voulu représenter quelque chose de particulier mais évoquer un élément liquide, le vin, dans un bâtiment qui se situe dans un endroit stratégique, à l'entrée de la ville, au niveau du port, donc l'envie de rappeler quelque chose de l'ordre du phare", explique Anouk Legendre, du cabinet français XTU : "On a pris le risque de faire une forme non pas de rupture mais de contrepoint volontaire par rapport au classicisme des quais de Bordeaux. C'est un geste volontaire, l'univers du vin est un sujet de société et il fallait être vraiment ambitieux", ajoute son associé, Nicolas Desmazières.
Reportage : J. Stahl / G. Decaix / R. Grillot
Si les premières impressions évoquées par les Bordelais lors de la construction, entamée il y a trois ans, évoquaient "une carafe à vin" ou "le vin tourbillonnant entrant dans le verre", les architectes préfèrent parler "d'une évocation" destinée à "faire travailler l'imaginaire" : "C'est normal que les gens imaginent des choses, on l'a fait pour ça car le vin est aussi un peu mystérieux", estime Anouk Legendre. Une autre particularité est l'ossature entièrement en bois du bâtiment, "une grande prouesse impossible il y a 10 ans", selon eux. "La structure bois s'imposait car il se prête très bien à la courbe avec 574 arches différentes", explique Nicolas Desmazières, ajoutant que "le bois est aussi un élément présent dans l'univers du vin avec les barriques et les bateaux qui le transportaient historiquement et qui s'inscrit dans l'environnement aquitain avec la forêt des Landes".
Coût maîtrisé
Symbole d'une ville
Au travers de 19 modules numériques évoquant les arts, l'histoire, la philosophie, la géographie, les savoir-faire ou l'artisanat, la Cité cherche à mettre en lumière la ville du vin : "Dès 1995, me trottait dans la tête l'idée d'un lieu dédié au vin qui pourrait concrétiser la vocation de Bordeaux à s'affirmer comme capitale mondiale du vin. C'est en 2008 que j'ai décidé de sauter le pas", affirme aujourd'hui le maire, Alain Juppé, dont la ville finance le bâtiment à hauteur de 38% du budget global qui atteint 81 millions d'euros. Au total, le secteur public contribue à 81% du budget, le secteur privé, représenté par 77 entreprises mécènes, apportant les 19% restant. "Le budget a été maîtrisé", avec un surcoût "de l'ordre de 30%" alors qu'il est de 158% en moyenne sur des projets similaires en France", assure Alain Juppé, citant Lascaux-4, la Fondation Louis Vuitton à Paris, le MuCem de Marseille, le Musée du Louvre à Lens, le Centre Pompidou à Metz ou le Musée des Confluences à Lyon : "Nous sommes sur un projet ambitieux mais qui se situe, en termes de coût, dans le bas du tableau par rapport à ces autres grands projets", a-t-il souligné.
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