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Le nouveau pont de Gênes de l'architecte Renzo Piano : la silhouette d'une coque de bateau pour rappeler l'histoire de la ville

San Giorgio est le nom du nouveau pont de Gênes. Un projet signé Renzo Piano. Simple et sobre, ce viaduc se veut un hommage à la longue histoire maritime de la ville. 

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP - Marine Langlois
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
San Giorgio est le nouveau pont de Gênes, qui remplace le pont Morandi.  (RICCARDO ARATA / MAXPPP)

L'Italie a inauguré le nouveau pont de Gênes le 3 août, deux ans après l'effondrement de l'ancien qui a fait 43 morts en août 2018. Réputé champion de la lenteur dans l'exécution des travaux publics, le pays a mis les bouchées doubles pour construire le nouveau viaduc baptisé San Giorgio, de 1067 mètres de long, dessiné par l'architecte star originaire de Gênes, Renzo Piano.

43 antennes lumineuses en hommage aux victimes

Simplicité et sobriété sont les mots qui décrivent le mieux le nouveau viaduc de Gênes. Posé sur 18 piles elliptiques, il s’élève à une hauteur moyenne de 45 mètres au dessus de la ville. 50 mètres séparent chaque pilier sauf deux vers le centre du pont où une distance de 100 mètres est nécessaire à cause du terrain.

Le pont San Giorgio à Gênes, a été imaginé par le célèbre architecte Renzo Piano.  (RICCARDO ARATA / MAXPPP)

2000 panneaux solaires absorbent les rayons du soleil et donnent au pont toute l’énergie dont il a besoin pour fonctionner. Blanche et profilée, cette nouvelle construction prend la forme de la carène d'un bateau, faisant écho à l'histoire maritime de la ville. "Je pense que les enfants vont l'appeler la nave, le bateau", explique Renzo Piano à la BBC. Pour rendre hommage aux personnes décédées lors de l’effondrement de l’ancien pont, il est surmonté de 43 antennes lumineuses, soit le nombre de victimes.

Un clin d'oeil à l'histoire de la ville

Dans une interview au Monde, pour présenter son projet en septembre 2018, l’architecte Renzo Piano affirmait vouloir créer un pont qui "doit durer cinq cent ans !". Avant d’ajouter : "mais il doit aussi chanter ! Il doit rappeler son histoire, terrible  métaboliser le deuil de la ville. C’est comme la poésie de la mer qui enregistre les sons, les voix, les parfums, la lumière, et les restitue pour ceux qui ont des yeux pour voir et des oreilles pour écouter." 

Un pont à l’image du drame qui l’a touché mais surtout représentant l’histoire de la ville. À CNN Travel, Renzo Piano cite le poète génois Giorgio Caproni qui parle de Gênes comme une ville "d’acier et d’air". "Le pont sera le portrait de la ville. Il est fait d’acier mais flirte avec la brise. Il volera au dessus de la vallée."

Par l'architecte du Centre Pompidou 

La question de la lumière est aussi primordiale dans le projet architectural de Renzo Piano. Le jour, les rayons du soleil se reflètent sur la construction en acier. Au quotidien italien La Repubblica, l’architecte explique : "Gênes a la mer au Sud et donc quand la journée est terminée et la nuit n'a pas encore commencé, la lumière rebondit sur l'eau et arrive ici. Les piles de ciment ne sont pas carrées, ce sont des ellipses, avec des racines incurvées et donc même le passage de la lumière à l'ombre suit la courbe et devient douce."

Natif de Gênes, Renzo Piano est un poids lourd de l'architecture. Il a dessiné, entre autres, le Centre Pompidou à 33 ans avec Richard Rogers, le nouveau Palais de Justice de Paris, ou encore la tour The Shard à Londres. Preuve de sa reconnaissance internationale, il reçoit en 1998, le prix Pritzker, la plus haute distinction du monde de l’architecture. Il est également sénateur à vie de la République italienne depuis 2013. Son projet pour le pont de Gênes a été choisi en décembre 2018

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