Les maisons-bulles de l'architecte Haüsermann vendues aux enchères
Les maisons-bulles de l'architecte suisse Pascal Haüsermann, installées depuis 1967 à Raon-l'Etape (Vosges), ont été vendues aux enchères vendredi pour 120.000 euros lors d'une vente à Epinal.
Cette vente a déçu un des propriétaires du lieu, Joël Morel, qui l'estime très-deça de l'investissement mis dans la préservation de ces constructions atypiques et patrimoniales d'un style architectural emblématique d'une époque. La vente sera définitive au terme du délai légal de dix jours, permettant une éventuelle surenchère d'un montant supérieur d'au moins 10%.
Trois enchérisseurs seulement
La grand-mère de l'adjudicataire de ces maisons-bulles, Christophe Péchet, travaille à Paris et est originaire des Vosges, selon son avocat, Me Alain Bégel. "Sa grand-mère maternelle était vosgienne et il a séjourné pendant des années pendant ses vacances" à Raon-l'Etape, où elle habitait, a-t-il précisé. Il le dit "très attaché au lieu" et porteur d'un "véritable projet" pour ces maisons-bulles.
La mise à prix était de 100.000 euros mais seuls trois enchérisseurs se sont manifestés, la vente étant conclue en quelques minutes.
Les onze maisonnettes en forme de bulles, situées sur un terrain de 4.100 m2, séparé du reste de la commune par un cours d'eau, la Plaine, avaient été acquises en 2006 pour 180.000 euros par cinq amis, passionnés par l'architecte utopiste et les années 1950 à 1970. Ils avaient transformé le site en structure hôtelière, ce qui était sa vocation première.
Classées aux munuments historiques
En raison d'une baisse de fréquentation et du poids des prêts bancaires, contractés pour financer l'acquisition et les travaux de rénovation, l'ensemble architectural, baptisé île Haüsermann, avait été placé en redressement judiciaire en 2015, puis fermé.
Les onze bulles blanches, composées d'une structure métallique et de voile de béton projeté, avaient été classées aux monuments historiques en 2015.
"C'est un moment très difficile, une partie de notre vie s'en va, toute l'implication d'une décennie s'envole en quelques minutes d'enchères", a confié, très ému, Joël Morel, l'un des propriétaires.
Avec 120.000 euros, "on est loin du compte par rapport à l'investissement qu'on a mis dans ce lieu. Il n'y a pas encore le compte pour rembourser tout ce que l'on doit", a-t-il ajouté. Mais "on espère qu'il y aura une meilleure issue au terme des dix jours", a-t-il glissé.
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