Notre-Dame : selon l'ordre des architectes, une charpente en bois serait la plus écologique
Selon le vice-président du conseil national de l'Ordre des architectes, Eric Wirth, pour reconstruire la charpente de Notre-Dame de Paris, le bois serait la solution la plus écologique et garantirait au mieux la solidité de la structure.
Le président de l'établissement public chargé du chantier de Notre-Dame, le général Jean-Louis Georgelin, a démenti dimanche des informations selon lesquelles l'option du chêne avait déjà été retenue pour refaire la charpente, contre les alternatives du métal ou du béton. "Il y aura étude, examen de toutes les options possibles", avait-il assuré, estimant qu'un "lobbying" de la filière bois pouvait être à l'oeuvre.
"Parler de lobbying sur un sujet comme celui-là, ce n'est pas à l'échelle et à l'honneur de cet édifice", a réagi Eric Wirth, vice-président du conseil national de l'Ordre des architectes, qui s'exprimait devant la mission d'information pour le suivi de la loi pour la restauration de Notre-Dame. "Le matériau le plus moderne, le plus écologique aujourd'hui, a-t-il dit, c'est le bois, c'est celui qui stocke le carbone. Et il n'y a pas de contre-indications malgré toutes les fausses rumeurs". Quant à la question du coût, "on n'est pas dans des logiques économiques, l'argent est là".
"Architectes bling-bling"
"Ça a fait 800 ans qu'elle (la cathédrale) est là. Si l'ouvrage avait été en acier, il n'y aurait plus eu de cathédrale. Même avec toutes les protections, vu le brasier... Le fer tient une demi-heure, une heure, et après il se tord, il tire sur les parois et il fait tout écrouler". "Il faut se méfier", a poursuivi Eric Wirth, "des fausses bonnes solutions" qui préconisent des charpentes métalliques ou en béton parce qu'elles seraient "beaucoup plus légères". "Ces cathédrales, elles tiennent structurellement, parce qu'il y a une masse sur une voûte (...), ça ne fonctionne que parce que c'est lourd." En plus, a-t-il argumenté, "on a la chance d'avoir toutes les informations, relevés photographiques, informatiques, numériques pour reconstruire à l'identique".
Il a prédit que "le temps du diagnostic allait être extrêmement long" et que les cinq ans, comme le veut le président Emmanuel Macron, sont "un objectif mais pas un impératif". M. Wirth, qui est partisan de refaire la flèche à l'identique, a souligné que "les vraies innovations, c'est aux abords (de Notre-Dame) qu'il faudra les faire", sans pour autant les confier à des "architectes bling-bling". Eric Wirth a préconisé que les savoirs faire exceptionnels d'il y a huit siècles (tailleurs de pierres, etc), soient présentés sur le parvis au public.
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