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Quand le patrimoine Français est pillé en toute légalité

Les vieilles demeures françaises délaissées, à Joinville ou ailleurs, sont dépouillées de leurs trésors du passé : boiseries, cheminées, parquet, autant de pièces anciennes revendues sur le marché des antiquaires de façon complètement légale.
Article rédigé par Anne Elizabeth Philibert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des pièces rares achetées puis revendues en toute légalité par des antiquaires
 (France Télévisions/Culturebox )

Surnomée "la petite bourgeoise" avec ses maisons à pans de bois et torchis et ses hôtels particuliers, Joinville, en  Haute Marne est aujourd'hui une ville exsangue. Avec un taux de chômage de 20%, la ville s'est paupérisée.

Certains, peu scrupuleux, profitent de cette situation pour racheter pour une bouchée de pain les vieilles demeures, puis les revendent en pièces détachées dans le monde entier. Un hôtel particulier est devenu ainsi une vrai coquille vide. Parquets à la française, cheminées, boiseries, carrelage : toutes ces pièces anciennes, certaines vieilles de 100 ans ont été arrachées.

Si le procédé n'est pas moral, il est parfaitement légal. A Joinville, la moitié des immeubles du XVIIIe siècle sont abandonnés, faute d'héritiers ou par désintérêt de leurs propriétaires.


Reportage : Jérôme Bony - Jean-Marie Lequertier- A-C. Bequet


Pour lutter contre le pillage de ces vieilles bâtisses, la ville essaie de racheter les immeubles historiques. La mairie a déjà sauvé un hôtel particulier de 400 m2. Quarante immeubles anciens à Joinville sont sous le coup de procédures qui permettent à la ville, de récupérer gratuitement des biens abandonnés sans héritier ou d'obliger les propriétaires à faire des travaux, faute de quoi une procédure d'expropriation est engagée.

Un arsenal juridique destiné à préserver ce patrimoine. Une goutte d'eau dans la mer quand on sait que le ministère de la Culture a déjà fort à faire avec ses 43000 monuments historiques et n’a pas les moyens de protéger les quatre millions de bâtiments français présentant un intérêt patrimonial.

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