Trois Espagnols reçoivent le prix Pritzker 2017 d'architecture

Si le prix a déjà été remis à deux architectes la même année, c'est la première fois que trois personnes sont récompensées conjointement par le célèbre prix Pritzker, créé en 1979 pour récompenser le travail d'un architecte vivant. Et ce n'est que la deuxième fois que des architectes espagnols sont distingués, plus de vingt ans après Rafael Moneo en 1996. Doté de 100.000 dollars, le prestigieux Prix sera remis le 20 mai à Tokyo lors d'une cérémonie.

Rafael Aranda, 55 ans, Carme Pigem, 54 ans, et Ramon Vilalta, 56 ans, originaires d'Olot, en Catalogne, travaillent ensemble depuis la création de leur agence RCR Arquitectes, dans leur ville, il y a quasiment trente ans, en 1988. Ils ont surtout mis en place des projets en Espagne, en Belgique et en France. Ainsi, le musée Soulages de Rodez, l'une de leurs réalisations les plus marquantes, est un ensemble tout en lignes droites et en angles, avec des parois extérieures en acier qui s'est oxydé, pour donner à l'ensemble une teinte rouille.

Les trois architectes catalans ont conçu des bâtiments et lieux très variés, notamment des piscines, des installations sportives en extérieur, des restaurants, des bureaux, des bâtiments universitaires. Autre réalisation notable, la médiathèque Waalse Krook de Gand, en Belgique, qui doit être inaugurée prochainement.

"Un engagement sans faille dans un lieu et son histoire"

Selon le communiqué citant Tom Pritzker, fils du fondateur du Prix, les trois architectes "ont eu un impact sur leur discipline bien au-delà de leurs environs immédiats".

Le jury a été sensible à "leur engagement sans faille dans un lieu et son histoire, pour créer des espaces en connexion avec le contexte extérieur", à leurs efforts d'harmonisation par leur recours à la transparence, aboutissant de fait à "une architecture émotionnelle et expérimentale". Une architecture dans laquelle la nature et les paysages ont une grande importance, soulignent les architectes de leur côté.

Le jury a délivré enfin un message teinté de politique pour expliquer son choix. "Nous vivons dans un monde globalisé où nous devons nous appuyer sur des influences internationales, les échanges commerciaux, des discussions. Mais de plus en plus de gens ont peur qu'à cause de ces influences, nous perdions nos valeurs locales, notre art local, nos coutumes", ont déclaré les membres du jury, cités dans le communiqué. Pour eux, "Rafael Aranda, Carme Pigem et Ramon Vilalta nous disent qu'il est possible d'avoir les deux".

Les lauréats présentent leur façon de concevoir leurs projets (en espagnol sous-titré en anglais) :

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