A 94 ans, il ne cesse d'explorer l'infini du noir : François Calvat, le Pierre Soulages du bois brûlé
A 94 ans, l'artiste isérois travaille depuis des décennies autour de la mémoire paysanne. Il transforme des objets de récupération en oeuvres, avec une obsession, le noir.
Il a délaissé les pinceaux il y a 40 ans, mais ses oeuvres ressemblent toujours à des tableaux. Sa spécialité, brûler des morceaux de bois de toutes tailles et de toutes formes. Avec son chalumeau, il explore, à l'instar d'un Pierre Soulages, toutes les teintes de noir. Dans son atelier-musée de Saint-Martin-d'Uriage, en Isère, il continue inlassablement de travailler son art.
"Je cherche à noircir les petites baguettes qui sont encore blanches". A 94 ans, l'oeil de François Calvat est toujours aussi aiguisé. Comme le peintre désormais centenaire Pierre Soulages, il explore l'infini du noir. Seule la technique diffère. Mais ses palettes de bois brûlé ressemblent à s'y méprendre à des tableaux. "Je me suis rendu compte avec le bois brûlé qu'en coupant des petites baguettes et en les redisposant d'une certaine manière, la lumière s'accroche différemment".
Une vie d'artiste
C'est à treize ans qu'il a une révélation artistique, en découvrant le tableau de Van Gogh, Les cerisiers en fleurs. Mais après quelques années de peinture, il se détourne des toiles et des pinceaux pour se consacrer aux matériaux de récupération ainsi qu'au éléments de la nature. Il aime particulièrement le monde paysan. "Les paysans mettaient des bâches pour couvrir les plantes. Je les récupère et parfois des racines de plantes sont toujours accrochées" raconte-t-il. "C'est un peu la mémoire paysanne que je travaille". Son credo : matière, mémoire et lumière. "Je rends hommage à la nature et aux hommes qui ont travaillé sur la nature".
François Calvat a fait don d'une partie de ses oeuvres à la mairie de Saint-Martin-d'Uriage. Celui qui a exposé notamment à Paris ou à Los Angeles garde tout de même la plupart de ses trésors dans son atelier.
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