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Christo : malgré la disparition de l'artiste, l'empaquetage de l'Arc de Triomphe reste programmé pour 2021

L'empaquetage de l'Arc de Triomphe, monumental projet phare et rêve ultime du plasticien Christo, décédé dimanche, est toujours programmé pour l'automne 2021, a-t-on assuré mardi au Centre des monuments nationaux (CMN).

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Le projet d'emballage de l'Arc de Triomphe par Christo et Jeanne-Claude, dessiné en avril 2019. (ANDRE GROSSMANN / CHRISTO AND JEANNE-CLAUDE - 2019)

Le projet "se poursuit conformément aux voeux de l'artiste", a assuré à l'AFP le Centre des monuments nationaux (CMN) qui gère ce monument, l'un des plus visités de Paris. En raison de la pandémie du coronavirus, l'empaquetage avait été reporté à la période du 18 septembre au 3 octobre 2021, soit un an exactement après les dates initialement prévues.

"L'amour immense qu'il a voué à Paris"

Le président du CMN Philippe Belaval a tweeté après la mort du plasticien d'origine bulgare : "Nous aurons bien sûr à coeur de réaliser ce projet pour rendre à cet artiste un peu de l'amour immense qu'il a voué à Paris". Le Centre Pompidou, qui a été en lien étroit avec l'artiste d'origine bulgare et son entourage depuis les prémisses de ce projet, confirme aussi qu'il "devrait bien se faire à l'automne 2021", tout comme le compte Twitter officiel du couple d'artistes, toujours actif.

"Le projet est maintenu pour septembre 2021 : son installation débutera le 15 juillet 2021 et son démontage sera achevé le 31 octobre 2021", a précisé à l'AFP Laure Martin, présidente du projet L'Arc de Triomphe empaqueté dont le neveu de Christo, Vladimir Yavachev, est par ailleurs le directeur.

"Souhait exprimé par Christo"

Selon Laure Martin, "c'était le souhait exprimé par Christo, avant même la mort de son épouse Jeanne-Claude en 2009, que le projet soit réalisé s'ils devaient décéder avant". Le maintien du projet "a été confirmé à M. Belaval par l'Elysée", a-t-elle ajouté. Célèbre pour ses réalisations gigantesques, qui ont consisté entre autres à emballer le Pont-Neuf à Paris et le Reichstag à Berlin, Christo est mort à New York à l'âge de 84 ans.

Conçue comme l'avant-première au projet, l'exposition Christo et Jeanne-Claude, Paris! que le Centre Pompidou devait inaugurer le 16 mars, au moment où le confinement avait déjà débuté, ouvrira le 1er juillet, en même temps que l'ensemble des espaces du musée national d'art moderne. Un hommage sera par ailleurs rendu par le Centre Pompidou à Christo.

Le Centre Pompidou, en lien étroit avec l'artiste et son entourage depuis les prémisses du projet, a confirmé qu'il "devrait bien se faire à l'automne 2021".

Une idée née au début des années 1960

Célèbre pour ses réalisations aussi controversées que populaires (il a aussi emballé le Pont-Neuf à Paris et le Reichstag à Berlin), Christo est mort à New York à 84 ans, sans avoir pu réaliser ce nouveau projet fou : empaqueter l'arche emblématique de 25 000 m2 de tissu recyclable en polypropylène argent bleuté et de 7 000 mètres de corde rouge.

L'envie d'emballer l'Arc de l'Etoile avait germé dans sa tête au début des années 1960, quand, tout juste arrivé à Paris, peu connu, il le contemplait depuis sa petite chambre. Christo devait faire, en 1962-1963, un photomontage avec l'Arc de Triomphe empaqueté, vu depuis l'avenue Foch.

L'exposition "Christo et Jeanne-Claude, Paris !" que le Centre Pompidou devait inaugurer le 16 mars, au moment où le confinement avait débuté, ouvrira le 1er juillet. Conçue comme "avant-première" au projet, elle retrace la période parisienne du couple entre 1958 et 1964, ainsi que l'histoire du Pont-Neuf empaqueté. Elle retrace les tractations menées avec des personnalités politiques françaises, dont l'ex-maire de Paris Jacques Chirac. Des débats qui, pour Christo, faisaient partie intégrante de l'oeuvre qu'il voulait évènement politique et social.

Un chantier entièrement autofinancé

Lors d'une visite de l'exposition avant le confinement, le directeur du Centre Pompidou Bernard Blistène avait confié à l'AFP comment le projet était né à l'occasion d'une conversation avec Christo. "Lorsque nous nous étions rencontrés, que nous avions proposé un projet, je lui ai dit, en sortant du Centre Pompidou : tu sais, Christo, j'ai un rêve, pourquoi n'empaquetterais-tu pas le Centre Pompidou ? Il m'a répondu : j'en ai un beaucoup plus ancien. En 1961 je voulais déjà empaqueter l'Arc de Triomphe. Je lui ai dit : l'Arc de triomphe, tu n'y penses pas ! - Si, je vais te montrer les dessins. Et, à ce moment-là, nous avons trouvé le soutien à la fois du Centre des monuments nationaux et du président de la République. Ce soutien était nécessaire, à ce niveau-là."

Le chantier, dont le maître d'oeuvre seront les Charpentiers de Paris, est entièrement autofinancé, comme le reste de ses projets, s'enorgueillissait Christo. Ceci grâce à la vente d'études préparatoires, dessins, collages, maquettes, oeuvres des années 60 et lithographies. Il ne bénéficiera d'aucun financement public ou privé.

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