Dans les Deux-Sèvres, Melle célèbre sa 10e biennale internationale d’art contemporain
Créée en 2003, la biennale d’art contemporain de Melle a la particularité de sortir des sentiers battus. Les œuvres ne sont pas enfermées dans un musée. Elles occupent l’espace public (parcs, prés…) ou s’invitent dans des lieux plus confidentiels (églises, temple…).
A chaque édition, les artistes travaillent sur un nouveau thème. Cette année, il s’intitule Nous Merveillons. La centaine d’œuvres présentée invite les visiteurs à s’émerveiller de ce que nous offre la nature tout en s’interrogeant sur sa fragilité.
Commune rurale de près de 6 000 âmes, Melle est un écrin de verdure. Un lieu idéal pour éveiller les consciences en matière d’écologie. "Tout est à fleur à Melle. Le pouls de la nature, de ses habitants et l’épaisseur de son histoire sont le terreau fertile d’un présent militant, conscient de l’urgente nécessité de réinventer nos fonctionnements" écrit Evariste Richer sur le site de la biennale dont il est le commissaire. L’artiste plasticien a été choisi par la mairie pour imaginer la programmation 2024.
Les troncs de Jan Kopp, témoins fragiles des tempêtes
Parmi les créations qui mettent en lumière la question écologique, il y a l’oeuvre de Jan Kopp, baptisée Constellation ordinaire 14. L’artiste d’origine allemande, qui vit en France depuis plus de trente ans, a installé dans un pré de la commune de Melle des arbres, tombés lors de violentes tempêtes dans la région. Les troncs, blanchis à la chaux arboricole par Jan Kopp, se dressent à nouveau. "Il y a une grande fragilité et une grande résistance qui émerge de cette œuvre. Une fragilité parce que ces arbres ont succombé aux récentes tempête. Une force parce qu’ils sont aujourd’hui debout grâce à l’artiste" explique Noha Audreain, l’une des médiatrices de la biennale. Les troncs sans vie de Yan Kopp rappellent aux visiteurs la forêt que ses arbres formaient et qui n’existe plus. La question écologique est au cœur de ce travail artistique. "Il y a une certaine forme d’inquiétude qui ressort de cette œuvre" conclut la jeune femme.
22 lieux accueillent les créations de la biennale. Des endroits situés en pleine nature mais également dans des sites patrimoniaux pour attirer un public cosmopolite. Les œuvres sont aussi très différentes pour séduire tout type de profils. "Il y a de la sculpture, de la photo, du dessin, des installations, du land art à plein d’endroits différents pour que le visiteur ne se fasse pas une représentation monolithique en se disant : l’art contemporain, c’est comme ça et je n’aime pas" explique Sarah Klinger, première adjointe au maire de Melle en charge de la culture et de l’éducation populaire. Un pari réussi. En 2022, la biennale avait attiré près de 20 000 visiteurs.
10ᵉ Biennale d’art contemporain de Melle - Sites ouverts du mardi au dimanche de 11h à 13h et de 14h à 19h - Jusqu’au au 29 septembre 2024
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