Francisco Toledo, un des plus grands artistes mexicains, défenseur des indigènes et de l'environnement, est mort
L'artiste mexicain Francisco Toledo, dont les oeuvres peuplées d'animaux disaient son amour de la nature et de la culture indigène, est mort à 79 ans.
Le plasticien mexicain Francisco Toledo est décédé à 79 ans, a annoncé le gouvernement de Mexico. Il était connu pour pour ses oeuvres au contenu social et son engagement en faveur des peuples indigènes et de l'environnement,
Un des artistes mexicains les plus reconnus dans le monde
"L'art est en deuil. Le maître Francisco Toledo est décédé. Ce grand peintre originaire de (l'Etat de) Oaxaca était un gardien extraordinaire de notre culture, de nos coutumes, des traditions de notre peuple et un défenseur de l'environnement", a écrit le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador sur Twitter.
Originaire de la ville de Juchitan, dans l'Etat de Oaxaca (sud), Francisco Toledo était un des artistes mexicains en vie les plus reconnus au niveau international. Ses œuvres (sculptures, céramiques, œuvres textiles, peintures), peuplées d'animaux, avaient été exposées à New York, Paris, Londres ou Tokyo. Elles s'inspiraient notamment des arts indigènes.
Fin 2018, lors de la vente d'automne d'art latino-américain chez Christie's à New York, un de ses tableaux, Tortuga poniendo huevos (Tortues pondant des oeufs), avait dépassé le million de dollars (1,03 million de dollars, soit 936.000 euros).
L'art n'est pas une planche de salut"
"Je ne suis pas devin, mais je crois que la réalité de ce pays ne change pas (...) La réalité de ce pays est de plus en plus dramatique", avait déclaré le plasticien à l'AFP en août 2017, alors qu'on l'interrogeait sur la violence qui frappe le Mexique et que l'on retrouve dans son travail, foisonnant d'animaux, d'insectes et de squelettes aux tons ocres.
"Je ne pense pas que l'art soit une planche de salut ou de réconfort. Les gens qui ont vu leurs proches disparaître ou se faire torturer ne croient ni en la poésie, ni à l'art", avait poursuivi ce peintre à la barbe blanche et aux longs cheveux noirs bouclés, que l'on pouvait croiser en sandales de cuir dans les rues d'Oaxaca, capitale de la région éponyme.
Un artiste engagé pour sa région
Francisco Toledo était également connu pour son engagement social et son combat en faveur de la diffusion du travail artistique de sa région.
"Il a fait de Oaxaca une des capitales culturelles non seulement du pays, mais de tout le continent (...) ça a été le grand promoteur de la culture de Oaxaca", a déclaré Nicolas Alvarado, médiateur culturel, à la chaîne locale Foro TV.
Il avait consacré son temps et son argent à soutenir des institutions culturelles comme le musée d'art contemporain et l'institut d'arts graphiques d'Oaxaca, une bibliothèque pour les aveugles, un centre de photographie et un jardin botanique, rapporte le New York Times. Il s'était aussi engagé contre les projets des promoteurs qui menaçaient le centre historique de la ville, raconte le quotidien.
Une grande exposition à Mexico
Une exposition intitulée "Toledo Ve" (Toledo voit), qui explore l'univers créatif de l'artiste à travers plus de 600 oeuvres, se tient actuellement à Mexico, au Musée national de cultures populaires.
"Toledo a (...) rendu poreuses les frontières entre les arts visuels, la littérature, le design, l'artisanat, l'architecture, le jeu, l'enseignement, l'engagement social et l'écologie", a écrit le ministère de la Culture pour présenter cette exposition.
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