L'artiste suisse Daniel Spoerri, père du eat art, est mort à 94 ans

Il faisait partie des dernières figures emblématiques du nouveau réalisme, un mouvement artistique fondé en 1960, dont il était l'un des créateurs au côté d'Yves Klein, Arman ou Jean Tinguely.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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L'artiste suisse Daniel Spoerri lors d'une exposition à Aschaffenburg, dans le sud de l'Allemagne, le 22 janvier 2010. (MARIO VEDDER / DDP / AFP)

L'artiste plasticien suisse Daniel Spoerri, figure majeure du mouvement du nouveau réalisme et créateur du concept de eat art, est décédé, ont annoncé mercredi 6 novembre 2024 les responsables du Centre Pompidou. Dans un message publié sur X, le musée d'art moderne et contemporain a exprimé sa tristesse : "Nous sommes profondément attristés par la disparition de Daniel Spoerri, artiste emblématique et membre fondateur du nouveau réalisme." Il a ajouté : "Son regard unique sur l'art, à travers ses 'tableaux-pièges' et ses assemblages inattendus, a su capturer l'instant, l'ordinaire et le surprenant. Son héritage continuera de nourrir l'inspiration et la réflexion."

Né en 1930 à Galati, en Roumanie, Daniel Spoerri est surtout connu pour ses natures mortes tridimensionnelles, souvent liées à l'univers de la table. Le principe de son eat-art est simple : après un repas, il conserve les traces de celui-ci (assiettes, couverts, restes de nourriture, emballages…) en les fixant sur un support, créant ainsi une œuvre.

Pionnier du nouveau réalisme

En 1960, Daniel Spoerri fonde le mouvement du nouveau réalisme avec des artistes comme Yves Klein, Arman, Raymond Hains et Jean Tinguely. Il va même jusqu'à ouvrir un restaurant à Düsseldorf, en Allemagne, entre 1968 et 1972, où les clients peuvent repartir avec une œuvre d'art en souvenir. Il crée également la Eat Art Gallery, un espace où des artistes comme César, Ben ou Arman exposent des œuvres comestibles, tandis que des peintres tels que Pierre Soulages participent à ses banquets artistiques.

L'artiste cherche toutefois à se détacher de l'image de "l'artiste de la vaisselle sale". Dans sa série "détrompe-l'œil", il place des objets réels sur des toiles ou des tapisseries dénichées dans des brocantes, questionnant les frontières entre réalité et illusion. Ses œuvres ont été présentées dans de nombreuses rétrospectives à travers le monde, dont une notable au Centre Pompidou dans les années 1990. Plus récemment, en 2021, le Musée d'art moderne et d'art contemporain (Mamac) de Nice lui a consacré une grande exposition.

Daniel Spoerri, "Kichka's breakfast I" est exposé au Museum of Modern Art de New York, le 20 janvier 2012. (LANDOV / MAXPPP)

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