Cet article date de plus de deux ans.

"Les Extatiques" : un parcours artistique contemporain accessible à tous à la Défense et à Boulogne

Pour sa 5e édition, le parcours artistique contemporain des "Extatiques" réinvestit le quartier de la Défense (Paris) et la Seine Musicale (Boulogne) jusqu'au 2 octobre. Deux mini-musées gratuits à ciel ouvert où 12 artistes racontent le vivant.  

Article rédigé par franceinfo Culture - Pierre Kron
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
"Desnatureza 5" le 21 juin 2022, oeuvre d'Henrique Oliveira, exposée à l'extérieur de la Seine Musicale à Boulogne, dans le cadre des "Extatiques".  (MARTIN ARGYROGLO)

"Cette semaine, les loutres femelles mettent bas." Entre une publicité pour un hôtel et une alerte canicule, les mots blanc sur noir du panneau défilant détonnent. Dans  le flux de costumes se déversant du métro Esplanade de la Défense à Paris, le fun fact animal du Nature Calendar de Marcus Coates n’attire que les yeux avertis. Mais plus on s'enfonce dans la forêt de tours, plus les têtes se tournent. Le torse d’un colosse de pierre recouvert de végétation, une armure envahie par une nature métallique, une sculpture monumentale empilant tortues, visage humain et cerf majestueux… Jusqu’au 2 octobre, la 5e édition de la promenade artistique des Extatiques reprend racine dans le quartier de la Défense et la Seine Musicale (Boulogne). 

"Les Ancêtres du Futur" le 21 juin 2022, oeuvre de Gloria Friedmann exposée dans le quartier de la Défense à Paris, dans le cadre des "Extatiques".  (MARTIN ARGYROGLO)

Jean Jullien pour l’affiche, Henrique Oliveira pour la gigantesque racine d’arbre (Desnatureza 5), Jan Kopp pour les bouillonnements de l’eau du bassin Takis (Les chercheuses de l'air)… Douze artistes contemporains invitent les passants et les  touristes dans leurs univers avec des créations originales pour dix d’entre eux. Parfois décalées, toujours surprenantes, leurs œuvres interrogent autant qu’elles intéressent. Et cela quels que soient leurs spectateurs. "Une rencontre avec une œuvre passe d’abord par l’émotion, pas besoin d’un master en histoire de l’art pour être touché, résume le nouveau directeur artistique de l’exposition, David Moinard. On peut être ému, agacé, bouleversé, rire, pleurer…" 

L’art et la nature pour tous

Tout au long des deux balades au fort potentiel photogénique, les curieux peuvent se laisser surprendre par les sculptures d’animaux perchés sur les chaises hautes de Victoria Klotz (Les Hôtes du logis), ou effrayer par les ramures métalliques de l’araignée/fleur de Marie Denis (Louise). En un regard, le promeneur se métamorphose en spectateur. Voilà la finalité d’un art hors les murs. Et voilà pourquoi David Moinard l’affectionne tout particulièrement. “Les musées sont nécessaires, mais leurs visiteurs représentent une partie limitée de la population, explique-t-il. Aller dans l’espace public, le lieu du croisement par excellence, c’est aller à la rencontre de regards divers et très variés, quel que soit leur milieu social.”

"Soulèvement-Effondrement" le 21 juin 2022, oeuvre d'Ugo Schiavi, exposée dans le quartier de la Défense à Paris, dans le cadre des "Extatiques".  (MARTIN ARGYROGLO)

Par cette vie artistique, Les Extatiques tentent aussi d’exposer la vie avec un grand V. Le thème de cette 5e édition : le vivant. Même entourée par les immeubles bétonnées de la Défense ou le globe vitré de la Seine Musicale, la nature trouve un chemin (plus ou moins accessible) grâce aux créations. “On n’a pas forcément besoin de campagne ou de forêt pour être entouré de vivant, décrypte David Moinard. Avec le dérèglement climatique, l’érosion de la biodiversité… Je voulais que ces œuvres racontent le lien permanent de l’humain au vivant, et la manière dont il doit en faire partie et en prendre soin.” Deux courtes déambulations pour oxygéner son cerveau et son imagination. 

Les Extatiques
À l'Esplanade de la Défense, et à l'extérieur de la Seine Musicale à Boulogne. 
Du 22 juin au 2 octobre.  

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.