Mort de Richard Serra : le célèbre sculpteur minimaliste en cinq œuvres monumentales
"Quand on voit mes pièces, on ne retient pas un objet. On retient une expérience, un passage", déclarait Richard Serra en 2004. Artiste majeur du XXe siècle, le sculpteur américain n'a cessé de jouer avec l'environnement, de construire un dialogue entre l'espace et ceux qui s'y promènent. Richard Serra, mort le 26 mars 2024, a marqué à l'acier l'histoire de l'art. Franceinfo Culture a sélectionné cinq œuvres incontournables.
"Promenade" au Grand Palais : 17 mètres de haut et 75 tonnes
En 2008, Richard Serra est invité au Grand Palais, à Paris, dans le cadre de l'exposition Monumenta qui propose à un artiste contemporain d'investir l'espace de la nef avec une installation conçue spécialement pour l'occasion. Sous la verrière, l'Américain expose Promenade, une œuvre constituée de cinq plaques d'acier dressées et alignées à intervalles réguliers sur l’axe long de l’édifice. Chacune d'entre elles mesure 17 mètres et pèse 75 tonnes.
"Tilted Arc" à New York, une œuvre décriée
Les créations de Richard Serra ont souvent suscité des réactions violentes. Si l'artiste a toujours mis en avant son respect des circulations humaines lors de la conception de ses sculptures, les riverains ne s'en sont pas toujours accommodés. Son œuvre Tilted Arc, un mur d'acier incurvé de 3,6 mètres de haut et 36,6 mètres de long, situé à New York sur la Federal Plaza, a ainsi été démontée à la suite d'une pétition. La sculpture est restée dans ce quartier des affaires pendant huit ans, de 1981 à 1989.
"La Matière du temps" au musée Guggenheim de Bilbao
La Matière du temps est une exposition permanente du célèbre musée de la ville espagnole. Les huit sculptures qui la composent depuis 2005 ont été conçues pour susciter une expérience globale. Les visiteurs cheminent tout autour et à l'intérieur des sculptures de quatre mètres de haut. La pièce la plus légère pèse 44 tonnes et la plus lourde 276. Malgré leur poids élevé et leur grande taille, les plaques qui forment les sculptures ne sont pas ancrées au sol, mais se tiennent en équilibre, une juste mesure qui fut l'un des traits caractéristiques de l'art de Richard Serra.
"Est-Ouest/Ouest-Est", ombres et lumière dans le désert qatari
Aucune route asphaltée n'y mène. En 2014, Ricard Serra érige, à la suite d'une commande de l'Autorité des musées du Qatar, quatre plaques d'acier de 15 mètres de haut. Ses installations gigantesques sont situées dans la réserve naturelle de Brouq, à 70 kilomètres de Doha. Elles ont été pensées pour connecter les mers situées à l'est et à l'ouest du paysage. Plongées sous le soleil, ces quatre sculptures gigantesques créent un jeu d'ombres unique.
"Slat", feuilles de métal à La Défense
Depuis l'extérieur, la sculpture semble composée de quatre plaques d'acier disjointes en forme de trapèze. Lorsque l'on pénètre l'installation par l'une des deux entrées, une cinquième plaque se révèle et dessine deux parties inégales, preuve s'il en faut que l'art de Richard Serra vît avec le spectateur. Après avoir été vandalisée, l'œuvre créée en 1984 est exposée à La Défense depuis 2008.
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