Nuit Blanche 2024 : sept installations poétiques et performances spectaculaires à ne pas rater

À l'occasion de Nuit Blanche, Paris va se transformer en un grand musée à ciel ouvert, avec l'art contemporain sous toutes ses formes mis à l'honneur
Article rédigé par Maryame Bellahcen
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 6min
Installation de de Nathalie Joffre à la Chapelle Expiatoire dans le 8e arrondissement de Paris à l'occasion de Nuit Blanche (NATHALIE JOFFRE)

La Nuit Blanche est de retour pour une 22e édition. La grande manifestation nocturne et gratuite se tiendra le samedi 1er juin 2024. Cette édition a été pensée autour des valeurs olympiques et paralympiques, en prévision des JO de Paris 2024, que sont l’amitié entre les peuples, le respect de la différence et l’audace. Franceinfo Culture vous propose sept rendez-vous à ne pas manquer à Paris, pour en prendre plein la vue et les oreilles.

1 Musique de films à l’église Saint-Louis-en-l'Ile

Vous pourrez vous rendre à l’église Saint-Louis-en-l'Ile, dans le 4e arrondissement, juste en amont de l’île de la Cité, pour assister à une soirée musicale qui célébrera la reconstruction de Notre-Dame de Paris, dont la réouverture est prévue le 8 décembre 2024. Benjamin Viaud, ingénieur, organiste et compositeur, interprétera au grand orgue une vaste symphonie autour de la musique de film. Il jouera entre autres Philip Glass, Arvo Pärt, Astor Piazzolla et Morricone.

L'église Saint-Louis-en-l'Île avec son style baroque, située dans le 4e arrondissement accueille un concert de musique de film. (© Saint Louis en l'Ile)

2 "WÉLÉLÉ !!!", un carnaval en skate

Entre 21h30 et minuit, l’artiste guadeloupéen Kenny Dunkan présentera WÉLÉLÉ !!!. L'artiste déambulera entre la place de l’Hôtel de Ville, dans le 3e arrondissement, et la place de la République, dans le 4e arrondissement pour effectuer une performance joyeuse et festive. Plus précisément, elle mettra à l’honneur le skateboard, cette discipline présente aux JO de Paris 2024. Kenny Dunkan sera accompagné d’une dizaine de skateurs, qui, ce soir-là, se transformeront en beatboxeurs et chacun emettra un son de créature, des oiseaux, des grenouilles. Un défilé déjanté dans la nuit parisienne. 

Photo de l'artiste Kenny Dunkan. Il puise régulièrement dans la culture visuelle des Caraïbes et en particulier dans celle des carnavals, pour développer une œuvre qui adresse l’héritage colonial français et la persistance de ses modes de représentation. ("Emergency", 2017, Villa Médicis.)

3 "Saint-Georges en mouvement(s) : chevalier virtuose"

De 19h à minuit, le temps d'une nuit, le Carreau du Temple, dans le 3e arrondissement de la capitale, invite le public à découvrir une création originale sur le chevalier Joseph Boulogne de Saint-Georges. Né de parents esclaves, il est devenu un homme libre et éduqué, maître de musique, fleurettiste et violoniste, et Paris tomba sous son charme pendant le Siècle des Lumières. Cette performance mêle musique baroque, danse contemporaine et escrime, dans un opus musical et chorégraphique en trois volets orchestrés par le violoniste Romuald Grimbert-Barré et la chorégraphe Johana Malédon.

Lithographie du Chevalier de Saint-George, gravé par William Ward. (Mather Brown)

4 "Morsure de l'abîme"

Nuit Blanche investit aussi le Musée des égouts de Paris, situé dans le 7e arrondissement de la ville Lumière. Entre 19h et minuit, c'est l'artiste Paolo Boosten qui y prendra les rênes. Diplômé de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Bourges, l’artiste y dévoilera une installation qui fait appel à l'imaginaire du public et nous invite à prendre part à un voyage introspectif et métaphorique. Déployée dans le réseau souterrain du musée, son œuvre, baptisée Morsure de l'abîme, entend interroger dans les entrailles de la ville "notre rapport au monde, au temps et à nous-même".

Plongé au cœur des entrailles de la ville, l'installation de l'artiste Paolo Boosten invite à l’exploration de nos sens en entreprenant un voyage introspectif et métaphorique. (Paolo Boosten)

5 "Carte blanche au Festival d'Angoulême"

Si vous êtes un amateur de bandes dessinées, direction le Centre Pompidou, dans le 4e arrondissement, de 20h à minuit, qui donne carte blanche au Festival d'Angoulême, et fait se rencontrer les 4e et 9e arts, c’est-à-dire la musique, de la kora à la trap en passant par la soul, et le dessin. Le musicien malien Ballaké Sissoko et le dessinateur de bandes dessinées Alexandre Clérisse (Alfred, Quentin & Pedro sont sur un plateau, Feuilles Volantes) ont notamment répondu présent. L’interprète canadienne Mélissa Laveaux, l’illustratrice Nine Antico, la rappeuse Le Juiice et l’auteure Chloé Wary (Une année avec Beethov', Rosigny Zoo) seront aussi de la partie.

 

6 "I Can('t) Breathe"

Trois générations d'artistes contemporains d'origine martiniquaise issus de l'art, de la musique et de la danse redonnent souffle au verbe anti-colonial de Frantz Fanon dans le cadre d’une collaboration inédite entre danse et tambour bèlè. Dans le foyer du théâtre de la Ville-Sarah Bernhardt, une création chorégraphique de Jean-François Boclé, Julien Boclé et Thierry Pécou, I Can(’t) Breathe (à 22h30 et 23h30), fera entendre le verbe de Frantz Fanon. En croisant les derniers mots d’Eric Garner avant sa mort, plaqué au sol par des policiers à New York, avec l’analyse de Fanon sur les conséquences psychosomatiques des traumas coloniaux, la performance s’attachera aux tensions musculaires du corps colonisé.

Dans la performance de « I can’t breathe » ou « Je ne peux pas respirer »), Jean-François Boclé fait saillir les tensions musculaires du corps colonisé par sa dramaturgie, tandis que Julien Boclé chorégraphie le mouvement des muscles respiratoires et que Thierry Pécou en régule le rythme par la percussion. (Valentine Magendie)

7 "Kaldûn Requiem ou le pays invisible"

Au square Louise Michel, se tiendra la performance musicale, chorégraphique et théâtrale d’Abdelwaheb Sefsaf, Kaldûn Requiem ou le pays invisible. Cette performance en quatre représentations à partir de 19h évoquera les destins croisés des révolté·es communard·es, kabyles et kanak·es de la fin du XIXe siècle dans 
leur exil calédonien, les un·es comme les autres luttant contre la dépossession de leurs terres et de leurs idéaux. Cette adaptation de la pièce de théâtre Kaldûn, crée par et pour le Théâtre de Sartrouville sous la direction de Sefsaf, est servie par une scénographie spectaculaire avec la Basilique du Sacré-Cœur pour toile de fond.

Abdelwaheb Sefsaf (au chant) est auteur, metteur en scène, compositeur et interprète. Il a été l’un des fondateurs du groupe Dezoriental. Depuis 2023, il est directeur du Théâtre de Sartrouville et des Yvelines. (Christophe Raynaud de Lage)

La Nuit Blanche, à Paris et dans la métropole du Grand Paris, dans la nuit du 1er au 2 juin.

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