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Art moderne : au-delà de Braque et Picasso, les facettes du cubisme s'exposent au Centre Pompidou

Les œuvres de 43 artistes sont à découvrir à Paris dans un panorama complet de l’un des mouvements fondateurs de l’histoire de l’art moderne.

Article rédigé par Anne Chépeau - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Juan Gris, "Le petit déjeuner" (octobre 1915). Collection Centre Pompidou, Paris. (© ADAGP AOUT 2018)

C'est la première grande exposition sur le cubisme à Paris depuis 65 ans. 300 œuvres et 43 artistes cubistes sont exposés au Centre Pompidou jusqu'au 25 février prochain. Un évènement qui souligne la diversité de ce mouvement, qui ne se limite pas à ses fondateurs, Picasso et Braque. 

Brigitte Léal, la directrice adjointe du Musée national d’art moderne, cite le poète Guillaume Apollinaire pour évoquer la diversité de ce courant artistique. "Il a eu cette formule en 1912 : le cubisme est écartelé en tendances très différentes", dit-elle. Il y a bien sûr ceux qui l’ont inventé en 1907, Pablo Picasso et Georges Braque, mais aussi les artistes qui les ont suivis : Fernand Léger, Juan Gris, Jean Metzinger, Albert Gleizes, Robert et Sonia Delaunay. Tous proposent "leur" vision du cubisme.

Manière cubiste

Parmi les chefs d’œuvre de l’exposition, on retrouve le Portrait d'Ambroise Vollard par Picasso. Il s'agit d'un prêt exceptionnel du musée Pouchkine, explique Brigitte Léal. "C'est un authentique portrait cubiste, le visage est presque intact. Picasso a très bien saisi la puissance de la personnalité de Vollard dans ce portrait."

"Portrait d’Ambroise Vollard", de Pablo Picasso, hiver 1909-printemps 1910. Une œuvre prêtée par le musée Pouchkine de Moscou.  (© SUCCESSION PICASSO 2018)

À l’époque, Picasso et Braque exposent leurs œuvres de façon confidentielle. Ce sont les autres artistes qui font connaître le cubisme en montrant leur travail dans les salons, notamment celui des indépendants. En 1912, Robert Delaunay y expose un très grand format La Ville de Paris"C'est un assemblage de plusieurs éléments", explique Christian Briend, conservateur au Musée national d’art moderne. "On y voit une Tour Eiffel totalement destructurée, puis au centre de la composition, trois femmes nues, détaille-t-il. Il s'agit des Trois Grâces, qui viennent d'une composition antique, une fresque de Pompéï mais revues à la manière cubiste. Sur la gauche, on retrouve une citation très frappante pour ceux qui connaissent l'œuvre du Douanier Rousseau, notamment son autoportrait, puisqu'on y voit un détail de ce tableau, un pont de Paris." 

L’exposition accorde également une large place aux collages, aux papiers collés et aux créations révolutionnaires. Braque et Picasso rivalisent alors d’invention dans ce domaine, avec notamment La Guitare statue d’épouvante réalisée par Braque en 1913. "On le considère à juste titre comme le chef d'œuvre des papiers collés de Braque", explique Brigitte Léal. Dans cette œuvre, l'artiste "réunit des papiers collés, le dessin et surtout au centre de la composition, il y a cette guitare, objet fétiche de Picasso, et qui surmonte un petit programme du cinéma de Sorgues où Picasso et Braque allaient voir des films d'animation en 1913", explique Brigitte Léal. Parmi les très belles pièces de l’exposition, on peut aussi admirer les constructions du peintre et sculpteur Henri Laurens.

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