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Attentats de Paris : une pièce de théâtre s'autocensure

À Paris, les producteurs de la pièce "Lapidée" n'ont joué que trois soirs après les attentats qui ont fait 17 morts. Son thème, la lapidation des femmes au Yémen, les a incités à prendre cette décision. Depuis, le débat fait rage.
Article rédigé par Thierry Fiorile
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (L'affiche de la pièce Lapidée n'a pas été placardée dans les rues de Paris © Aigle Noir Productions)

Sur l'affiche de la pièce Lapidée , une femme voilée avec une larme de sang sur le visage. La pièce a pour toile de fond la lapidation des femmes au Yémen, pays musulman. À quelques jours de la première, le 14 janvier dernier, soit une semaine après l'attentat contre Charlie Hebdo, un membre de la production appelle la Préfecture de police pour "prendre la température " : faut-il maintenir la campagne d'affichage ? Réponse des autorités, pas d'interdiction mais un avis : c'est innoportun. Et un constat : nous n'avons pas les moyens humains de protéger le théâtre, le petit Ciné 13 à Montmartre. Les affiches ne seront pas placardées.

Aigle Noir Productions se tourne alors vers l'équipe, comédiens, techniciens, metteur en scène. Ensemble, ils décident de ne jouer que trois soirs. Pour le producteur c'était trop risqué, "on pouvait être la cible de fous furieux". Pour la dircetion du théâtre, même si l'on comprend, "c'est donner raison aux terroristes ". Enfin, pour la comédienne Nathalie Pfeiffer, "on n'allait quand même pas appeler ça Martine au Yémen ". Les trois représentations se sont déroulées sous la protection de vigiles, sans incidents ni menaces.

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