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"Auguste, premier empereur romain", au Grand Palais

Auguste, premier empereur romain, fait son entrée à Paris 2000 ans après sa mort, avec une exposition à la Galerie nationale du Grand palais du 19 mars au 13 juillet 2014.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
"Moi, Auguste, Empereur de Rome". exposition à la Gallerie Nationale du Grand Palais, Paris. 19 mars-13 Juillet 2014 .
 (FONTENAY/JDD/SIPA )

Le clou de cette exposition : la sculpture monumentale de l'empereur haute de 2m30, qui a quitté exceptionnellement le musée du Vatican, d'abord pour les Ecuries du Quirinale à Rome qui a accueilli l'exposition d'octobre à février, puis pour Paris, dans un convoi très sécurisé, muni des protections high-tech dernier cri.

On le découvre main droite levée, revêtu d'une cuirasse de chef de guerre - décorée de scènes illustrant la force de la diplomatie -, pieds nus, accompagné par un Amour chevauchant un dauphin. Cette magnifique statue d'Auguste Prima Porta, du nom du lieu où elle a été retrouvée en 1863 près de Rome, est le phare de la grande exposition "Moi, Auguste, empereur de Rome..."

L'affiche de l'exposition "Moi,  Auguste, empereur de Rome...", au Grand Palais, à Paris, du 19 mars au 13 juillet 2014
 (Galerie nationale du Grand Palais)
"Avoir cette statue était la condition pour monter cette exposition", déclare à l'AFP Daniel Roger, conservateur au département des Antiquités grecques, étrusques et romaines au Louvre, musée co-organisateur de l'événement avec les musées du Capitole.
A Paris, l'exposition présente quelque trois cents pièces (statues, bas-reliefs, monnaies, vaisselle, objets, bijoux), soit cent de plus qu'à Rome, et développe certaines thématiques notamment sur la Gaule.
"Nous nous sommes centrés sur le personnage d'Auguste, fondateur d'un régime politique, l'Empire, qu'on appelle alors le principat. Son règne est marqué par le rétablissement de la paix civile, le développement de l'économie, des arts, de l'architecture", souligne M. Roger, co-commissaire de l'exposition.
Tête d'Auguste 1er, empereur de Rome
 (Julien DE FONTENAY/JDD/SIPA)
Traitre, puis vengeur de César
Caius Octavius est né en 63 avant Jésus Christ dans une famille de rang élevé. Sa mère est la nièce de Jules César, qui, sans descendance légitime, adopte Octave, âgé de 19 ans.
Nommé dictateur à perpétuité, César est alors tout puissant. Mais quelques semaines après, en 44 av. J.-C. il meurt assassiné par des conspirateurs qui le soupçonnent de vouloir rétablir la royauté.
Octave manoeuvre pour asseoir son pouvoir. Puis il tourne le dos à l'aristocratie romaine pour venger la mort de César, en s'alliant avec Antoine, le fidèle général de César, et avec Lépide. Ils forment le second triumvirat en 43 av. J.-C.
Tête d'Auguste 1er, empereur de Rome.
 ( Julien DE FONTENAY/JDD/SIPA )
"Princeps Senatus"
Après la bataille de Phillipes en 42 av. J.-C., le but de cette alliance a été atteint: Brutus et Cassius, les assassins de César sont morts. Antoine, qui dirige les provinces orientales tombe amoureux de Cléopâtre, reine d'Egypte, tout en étant marié à la soeur d'Octave. Il s'installe en Egypte, a deux enfants de Cléopâtre. 
Octave lui déclare la guerre et triomphe à la bataille navale d'Actium en 31 av. J.-C. Il annexe l'Egypte, qui va approvisionner Rome en produits agricoles, le pays étant considéré comme le grenier à blé de l'empire.
Fin politique, il obtient du Sénat qu'il pérennise ses pouvoirs très étendus. Il reçoit alors le titre d'Auguste (consacré, vénérable) en 27 av. J.-C.. Il est le "Princeps Senatus", le Premier du Sénat, mais se garde bien de rétablir la monarchie.
Trois têtes d'Auguste, premier empereur de Rome, d'époques différentes
 ( Julien DE FONTENAY/JDD/SIPA )
Datation capilaire
Pour asseoir son pouvoir dans l'Empire, Auguste s'appuie sur la diffusion à grande échelle de son image officielle. Les représentations d'Auguste se reconnaissent à ses mèches caractéristiques, qui évoluent selon les époques et permettent aux historiens de dater l'oeuvre. "C'est l'indice capillaire", souligne Cécile Giroire, co-commissaire de l'exposition.
Une très belle tête d'Auguste découverte à Méroé, capitale de la Nubie (actuel Soudan) a été prêtée par le British Museum. Auguste darde son regard (de verre et de calcite) sur les terres conquises. Réalisé en bronze vers 29-20 av. J.-C., cette sculpture a ensuite été ensevelie par les ennemis nubiens pour la fouler au pied.
Auguste est venu en famille à Paris, notamment avec sa troisième épouse, la belle Livie, "le grand amour de sa vie", qu'il épouse alors qu'elle est enceinte d'un premier mari. Le 19 août 14 av.-J.C., Auguste meurt à l'âge de 75 ans. Un mois après, le Sénat l'élève au rang de Dieu, en lui décernant le titre de divus. Son épouse devient prétresse de son culte.  Tibère, le fils de Livie, adopté par Auguste, succède alors à son beau-père.

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