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Italie : artistes et politiques s'écharpent sur le sort d'une œuvre de Banksy à Venise

Un graffiti dessiné par l'artiste sur le mur d'un bâtiment est en train de se détériorer. Le gouvernement italien souhaite le restaurer mais le monde du street art s'y oppose.
Article rédigé par Bruno Duvic
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
"Migrant Child", l'une des œuvres de Banksy à Venise, en Italie. (MARCO BERTORELLO / AFP)

L’Italie est habituée aux débats sur les restaurations d’œuvres d’art mais celui qui s’est déroulé ces derniers jours est un peu particulier. Peut-on restaurer une œuvre illégale qui s’abîme ? "Oui", répond le gouvernement, ce qui suscite la controverse. Le théâtre du conflit : Venise. Le personnage principal : une œuvre du Britannique Banksy.

L’œuvre a été nommée, "Migrant Child", "l’enfant migrant". Il s'agit d'une petite silhouette grise, brandissant une torche à la manière de la statue de la Liberté. En sort une fumée rose. Banksy a graphé cette composition sur un édifice du XVIIIe siècle, en 2019. Depuis, les vagues et le sel de Venise l’ont dégradée.

Les grapheurs défendent la fugacité

La restaurer ou pas ? On pouvait s’attendre à ce que le monde du street art défende la remise en état. Ce n’est pas le cas du tout. "On ne touche pas à une œuvre de rue, elle est par nature éphémère et seul l’artiste peut la remanier", avancent-ils. Mais le sous-secrétaire d’Etat à la culture, Vittorio Sgarbi grand amateur de controverse, a tranché pour la remise en état. L'enfant migrant, estime-t-il "enrichit l’histoire du bâtiment qu’elle décore"

Le fin mot de l'histoire devrait revenir à l'artiste, Banksy, mais comme à son habitude, il joue la discrétion et ne s'est pas encore manifesté. Cela dit, ça ne serait pas la première fois qu'il met en lumière le caractère éphémère et non mercantile de ses œuvres. En 2018, l'un de ses ouvrages s'était autodétruit, juste après avoir été vendu aux enchères pour plus d'un million d'euros chez Sotheby's, à Londres.

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