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Bienvenue dans les "Danger zones" d'Anne et Patrick Poirier

Le Musée d'art Moderne et contemporain de Saint-Etienne propose jusqu'au 29 janvier 2017 une rétrospective exceptionnelle d'Anne et Patrick Poirier. À travers un parcours d'installations monumentales, de sculptures et de photographies, l'exposition réunit une quarantaine d'œuvres majeures de l'un des tout premiers et rares couples d'artistes.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Exposition "Danger Zones" -  Anne et Patrick Poirier au Musée d'art Moderne et Contemporain de Saint-Etienne
 (Anne et Patrick Poirier, Vue d’exposition Salle 3 Salle de l’incertitude et de l’oubli, 2016, techniques mixtes, 27 x 10 m, collection des artistes Installation in situ )

Intitulée "Danger Zones", la nouvelle exposition du musée d'art moderne de Saint-Etienne présente le travail artistique polymorphe du couple Anne et Patrick Poirier.
Centrées sur la mémoire et l'exploration futuriste, leurs œuvres et installations explorent la fragilité des civilisations et de la nature.

Visite guidée et décryptage avec Anne Poirier.

Reportage : F. Llop  / F. Coudert / L. Sage

Le Labyrinthe de la mémoire 

Depuis plus de 40 ans, les recherches d'Anne et Patrick Poirier s'articulent autour du rôle primordial de la mémoire et son fonctionnement. Les désordres des guerres et les menaces qui pèsent sur la connaissance s'inscrivent comme un fil rouge dans leur démarche créative. 
Le labyrinthe de la mémoire, 2008, construction nonagonale en miroirs, H 250 cm x L 400 x L 300 cm. 
 (Charlotte Piérot © Saint-Etienne Métropole - ADAGP, Paris 2016)

 L'immense corpus d'œuvres qu'ils ont réalisées depuis quarante ans souligne la permanente fragilité de la mémoire.

Nous avons commencé à travailler sur les ruines antiques mais seulement comme métaphore et non comme modèle. Les ruines représentent la fragilité des civilisations

Anne Poirier
Installation "2235 ap J-C", 2001 et  "Danger zone". 2001
 (Charlotte Piérot © Saint-Etienne Métropole - ADAGP, Paris 2016)

Voyage intérieur 

Marqués par leur séjour à Rome comme pensionnaires à la Villa Médicis de 1967 à 1972,  Anne et Patrick Poirier sont des artistes touche-à-tout. À la fois archéologues, sculpteurs et architectes, ils ont débuté leur œuvre en visitant  des sites et des vestiges issus de civilisations anciennes.

La salle des mémoires englouties plonge le visiteur dans un univers nocturne, figé, où le temps s’est arrêté.
Construction IV (détail), 1977, charbon de bois, fusain, eau et huile, 17 x 6 m. FRAC Bretagne, Rennes. 
 (Charlotte Piérot © Saint-Etienne Métropole - ADAGP, Paris 2016)

Leurs travaux sont une exploration de l'histoire à travers des cités réelles ou imaginaires et résonnent avec les violences du monde actuel.

L'énorme maquette de salle des ruines du futur qui s'étalent sur 100 M2 présente une cité ultra moderne apocalyptique glaçante.
Exotica (vue d’ensemble), 2000,  peinture, bois, carton, plastique, verre, néon. 1500 x 1100 x 80 cm
 (Charlotte Piérot © Saint-Etienne Métropole - ADAGP, Paris 2016)

Capsule pour le futur 

Sans carte et sans boussole, l'exposition d'Anne et Patrick Poirier est une déambulation non chronologique qui permet aussi découvrir leurs univers anticipatoire. Ainsi, le couple s'envole vers le futur et s'évade loin de la terre. Un vaisseau doré permet par exemple au visiteur de prendre un ticket pour une autre planète. Une porte de sortie pour fuir une quelconque catastrophe...

Avec ce vaisseau on peut s'enfuir vers d'autres planètes en emmenant une partie de notre culture et de notre mode de pensée

Anne Poirier
"Daïdalopolis", 2016, techniques mixtes, bois, peinture acrylique, feuille d’or et divers matériaux
 (Charlotte Piérot © Saint-Etienne Métropole - ADAGP, Paris 2016)

Anne et Patrick Poirier - Biographie

Anne et Patrick Poirier ont étudié aux Arts Décoratifs de Paris et séjourné comme pensionnaires de la Villa Médicis à Rome de 1969 à 1971. Ils ont participé à de nombreuses expositions internationales telles que la Biennale de Venise (1976, 1980 et 1984), Documenta VI à Kassel (1977) ou le Festival de Vienne (1991). Les musées et galeries les plus importants ont accueilli leurs expositions personnelles, tels que la Neuer Berliner Kunstverein à Berlin (1977), le Centre Georges Pompidou à Paris (1978), le M.O.M.A à New York (1979) ainsi que The Getty Research Institute à Los Angeles (2001). Leurs œuvres sont présentes dans les collections publiques les plus importantes : le Centre National d'Art Contemporain, Paris, le Musée National d'Art Moderne, Paris, la Nationalgalerie, Berlin, le Musée Guggenheim, New York et la Tate Gallery, London.



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