Boris Charmatz à l’assaut du Palais Garnier
Partout sous les dorures et sur les marbres de Garnier, sauf sur les planches de la grande salle, le public est invité à déambuler dans le berceau de l'Opéra de Paris, comme il le ferait dans un musée. En haut du grand escalier, dans le foyer, sur le balcon, dans les galeries, sous la rotonde, se produisent 20 danseurs, qui interprètent 80 solos, extraits de pièces du XXe siècle, qui a vu la danse s'imposer comme discipline majeure de la scène, en traversant de nombreuses révolutions.
Un musée vivant
Benjamin Millepied, le nouveau directeur de la danse de l'Opéra de Paris, a commandé ce spectacle à Boris Charmatz, chorégraphe installé à Rennes où il a rebaptisé son centre chorégraphique national en musée de la danse. On voit donc, au plus près des interprètes, des œuvres de Balanchine, Nijinski, Carolyn Carlsson, Pina Bausch, Jérome Robbins. C'est une traversée du siècle qui va du classique au contemporain, mais qui n'oublie pas les danses populaires / John Travolta dans Saturday night fever , Brigitte Bardot dans Et dieu créa la femme de Roger Vadim ou encore Charlie Chaplin. Boris Charmatz avait déjà mené cette expérience au MoMa à New York et à Berlin. Là, il réalise un rêve, lui qui a été élève danseur à l'Opéra de Paris.
Etre si près des danseurs, c'est magique, car on mesure à la fois la perfection des interprètes du ballet de l'Opéra et leur fragilité. On entend leur souffle, on voit leur regard comme jamais sur scène, on pourrait presque sentir leur transpiration et on sent qu'ils jubilent de cette proximité. Sofia Parcen, par exemple, est quadrille, danseuse du corps de ballet, ces danseuses qu'on voit au loin derrière les étoiles, là elle jubile de danser sur le charabia de Charlie Chaplin dans les temps modernes.
Secouer l'institution
C'est la première saison de Stéphane Lissner, le nouveau directeur de l'Opéra de Pairs, qui vient de la Scala de Milan. Il a confié la danse à Benjamin Millepied, et il y aura de belles surprises cette saison, comme les 25.000 places à 10 euros pour les moins de 28 ans, la troisième scène numérique qui est déjà en ligne sur la scène de Garnier. La saison débute avec trois pièces de Balanchine, Millepied et Robbins, aux mêmes dates que 20 danseurs pour le XXème siècle , d'aujourd'hui au 11 octobre. La première création opéra sera le Moïse et Aron, de Schönberg mis en scène par Roméo Castellucci, le 17 octobre.
20 danseurs pour le XXe siècle
du 22 septembre au 11 octobre 2015
Durée : 1h30 sans entracte
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