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Brexit : le grand désarroi des artistes britanniques installés en France
Ecrivains, metteur en scène ou chanteuse, des artistes britanniques résidant en France ne cachaient pas leur déception, voire leur inquiétude, vendredi, après le vote en faveur du Brexit au Royaume-Uni.
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Marianne Faithfull : ça me rend malade
Marianne Faithfull, 69 ans. Chanteuse britannique aujourd'hui résidente irlandaise qui vit régulièrement à Paris : "Ca m'a rendue malade et très triste, c'est horrible. L'extrême droite, raciste, a toujours existé en Angleterre. Grâce à Dieu, je ne vis pas là-bas. Cela va rendre les déplacements très difficiles pour les musiciens. On est revenu à la situation dans laquelle nous étions avant, quand il fallait des papiers pour se déplacer. Toute liberté de circulation a disparu.J'espère que la situation peut encore être préservée et que le Parlement peut trouver une solution. Je ne suis pas quelqu'un de politique - je n'ai jamais voté de ma vie - mais c'est simplement une situation qui me chagrine", conclut l'égérie du "Swinging London", qui sera en concert au Bataclan le 25 novembre.
Peter May : les Britanniques sont fous
Peter May, 64 ans. Romancier d'origine écossaise naturalisé Français depuis avril, qui réside dans le Lot : "Les Britanniques sont fous de quitter l'Europe. C'est un désastre pour eux et pour l'Europe, c'est un grand danger pour l'avenir de l'Europe.Heureusement, l'Ecosse, mon pays natal, n'a pas voté pour le Brexit (...). Je suis certain qu'il y aura un autre referendum sur l'indépendance de l'Ecosse qui veut faire partie de l'Europe et je crois que, cette fois, le résultat sera positif.
Je suis fier aujourd'hui d'être franco-ecossais et pas Britannique et de rester toujours Européen. Je suis triste pour l'avenir de mes amis anglais qui ont été bernés par le mensonge et le racisme distillés par la presse britannique de droite", conclut l'auteur de "La trilogie écossaise", publié au Rouergue.
Irina Brook : c'est une porte qui se ferme
Irina Brook, 54 ans. Actrice et metteur en scène franco-britannique, elle dirige le centre dramatique national de Nice et vient à peine d'obtenir la nationalité française : "J'ai eu un mauvais pressentiment, comme si la guerre avait été déclarée. Lorsque les gens se tournent le dos, cela n'est jamais bon. Symboliquement, c'est une porte qui se ferme.Comme beaucoup d'autres, j'ai consacré ma vie à ouvrir des portes et à faire tomber des barrières. Les idées nationalistes les plus folles, sans aucun sens, se sont déchaînées (pendant les débats en Grande-Bretagne). Personne n'a dit d'où venait l'Europe, pourquoi des peuples ont eu cette idée de vivre ensemble en paix. Il ne s'agit pas seulement de libre échange, principe qui n'est d'ailleurs pas toujours une bonne chose."
Robert McLiam Wilson : tous plus pauvres
Robert McLiam Wilson, 52 ans, écrivain nord-irlandais, auteur d'"Eureka Street", qui vit à Paris : "Ma première pensée quand je me suis réveillé était que j'étais -littéralement- plus pauvre que la veille. La livre a dégringolé et nous ne savons pas jusqu'où ça ira mais tout le monde s'est réveillé plus pauvre, les Français, les Allemands, chacun d'entre nous.Cela met également l'Irlande du Nord dans une position incroyablement compliquée et sa place dans le Royaume-Uni en péril.
Je suis horrifié d'être, pour la première fois de ma vie, d'accord avec (les Républicains irlandais) du Sinn Fein ((bien que catholique, McLiam Wilson s'est toujours opposé à ce parti, ndlr).
C'est une telle rupture. Ils ont raison. La Grande-Bretagne n'a plus de mandat (pour gouverner l'Irlande du Nord). Les protestants d'Irlande du Nord (...) sont des pragmatiques et si l'impact économique (du Brexit) est extrêmement négatif combien de temps faudra-t-il pour que les protestants nord-irlandais révisent leur position contre une Irlande réunifiée.
Je n'ai jamais pensé que cela pouvait être possible mais maintenant une Irlande unifiée ne me surprendrait pas avec les milieux économiques faisant campagne pour cela."
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