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Calder et Picasso réunis au Musée Picasso à Paris

Le sculpteur américain Alexander Calder et l'artiste-peintre espagnol Pablo Picasso sont actuellement réunis dans une même exposition du 19 février au 25 août au musée Picasso à Paris. Une occasion de découvrir ce qui rapproche ou divise ces deux artistes, parmi les plus influents du XXe siècle, plus particulièrement autour de l'exploration du vide.
Article rédigé par Jules Boudier
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (INTERCONTINENTALE/AFP)

Alexander Calder (1898-1976) est sans doute le sculpteur le plus connu du XXe siècle. Inclassable, il est surtout renommé pour ses célèbres mobiles, ces sculptures faites de formes géométriques qui semblent flotter dans l'air, mélange d'équilibre et d'apesanteur. Inventeur de la sculpture en mouvement, ses mobiles ont la particularité d'être interactifs avec leur public, qui peut utiliser le vent pour les faire bouger sans les toucher. 

Reportage Marie Berrurier et Jean-Marie Lequertier

Dessiner dans l'espace

Les scultpures de Calder ont pour origine, selon l'artiste lui-même, la peinture. Les formes qui composent le desin se détachent vers la troisième dimension pour devenir mobiles, des "dessins dans l'espace". C'est cette association qui nous permet, entre autres, de faire le lien avec Pablo Picasso dont la peinture et la sculpture rappellent, tant dans l'esthétique que la réflexion, l'œuvre du sculpteur américain. Un lien qu'entreprend de faire le musée Picasso pour cette exposition.

"Les ombres de ces petites constructions linéaires tracent une sorte de dessin sur le mur blanc à la manière de Picasso"

Pierre Berthelot, "Calder", Beaux-Arts, vol. 9, 9 mai 1931
"Sans titre" de Alexander Calder (en haut) et "Projet pour un monument à Guillaume Apollinaire" de Pablo Picasso (en bas)
 (2019 Calder Foundation, New York / ADAGP, Paris / RMN-Grand Palais / Béatrice Hatala / Succession Picasso 2019)

Picasso et Calder ont pour point commun de se projeter dans l'espace, en deux comme en trois dimensions. Un lien essentiel se tisse plus particulièrement dans leur exploration du vide, ou de l’absence d’espace, que les deux artistes ont respectivement abordé à travers leurs oeuvres, de la silhouette jusqu’à l’abstraction. Les réponses apportées pour représenter le vide varient d’un artiste à l’autre, soit en matérialisant la soustraction d’une masse, comme dans la sculpture de Calder, soit en exprimant les contorsions du temps, comme dans les portraits de Picasso.

120 œuvres 

Le musée Picasso a regroupé environ 120 œuvres des deux artistes, avec pour objectif "d’étudier dans une perspective élargie comment ces deux artistes, chacun à leur manière, ont traité cette question du vide et défié le mouvement des masses". Sculptures, portraits, tableaux, mobiles, "Calder-Picasso" est un exposition hétéroclite, qui varie les formes pour se concentrer sur le fond et l'approche artistique globale de ces deux artistes si complexes.
"Sans titre" de Alexander Calder et "Tête de taureau" De Pablo Picasso
 (RMN-Grand Palais / Béatrice Hatala / Succession Picasso 2019 / 2019 Calder Foundation, New York / ADAGP, Paris)


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