Cannes rend hommage au génie de Charlie Chaplin et à son "Kid" au Musée éphémère du cinéma

En dévoilant les coulisses du tournage de "The Kid", l'exposition montre comment ce long-métrage de Chaplin, réalisé en 1921, reste aussi son film le plus autobiographique.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3 min
Les décors de "The Kid" ont été largement inspirés par l'enfance misérable de Chaplin, à Londres, à la fin du XIXe siècle. (Mairie de Cannes)

Chaque été, la ville de Cannes met à l'honneur les figures emblématiques du 7e art au sein d'un musée éphémère installé au Palais des festivals. Après Goscinny, Louis de Funès et Romy Schneider, c'est donc Charlie Chaplin qui est à l'honneur jusqu'au 25 août à travers une exposition consacrée à son premier moyen-métrage, The Kid.

Préparée avec Yves Durand, le concepteur du parc muséal Chaplin's World à Corsier-sur-Vevey (Suisse), elle montre comment Charlie Chaplin puisa dans sa propre enfance miséreuse pour raconter l'histoire d'un Charlot qui prend sous son aile un petit orphelin.

.
Exposition "The Kid, Charlie Chaplin", au Musée éphémère du cinéma, à Cannes. . (FRANCE 3 COTE-D'AZUR / C. Becq / D. Da Meda / K. Schmid)

En plongeant le visiteur dans le Londres du XIXe siècle, l'exposition permet de découvrir dans quelles conditions a grandi Charlie Chaplin. La mansarde où vivent Charlot et le Kid ressemble à s'y méprendre à celle où vécut le cinéaste dans son enfance. L'abandon dont souffre le petit garçon, Charlie l'a, lui aussi, connu d'une certaine manière.

Son père meurt quand il a 12 ans. Sa mère, elle, souffre de démence et enchaîne les séjours en hôpital psychiatrique. Malgré cela, elle occupa toujours une place prépondérante dans la vie de Chaplin. En témoignent les lettres émouvantes échangées entre la mère et le fils que le public peut découvrir dans cette exposition.

Un drame et une rencontre

Et c'est un drame personnel vécu par Chaplin qui constitua peut-être le moteur de la genèse de The Kid. Sa jeune épouse, Milded, donna en effet naissance à un petit garçon mal formé qui mourut au bout de trois jours. Ce traumatisme sortit Chaplin de l'impasse créative dans laquelle il se trouvait à l'époque.

Peu de temps après la mort de son fils, il imagine l'histoire d'un Charlot qui devient père de substitution d'un enfant abandonné. C'est le hasard qui le fit rencontrer celui qui allait incarner cet enfant dans un cabaret. L'artiste de cabaret fit monter son fils de 4 ans sur scène. Un garçon pétillant et très doué pour imiter les expressions : Jackie Coogan.

Une belle exposition qui parle aussi de la magie du 7e art. (MAIRIE DE CANNES)

Entre l'enfant et le cinéaste, une véritable complicité allait naître. Pour Jackie, ce fut aussi le début d'une carrière au cinéma. S'il ne retrouva jamais la qualité des films de Chaplin, il participa à des films "rentables". L'exposition raconte comment, après la mort accidentelle de son père, la mère et le beau-père de Jackie ont spolié la quasi-totalité de sa fortune.

Comme le rappelle Maud Boissac, la directrice de la culture à la ville de Cannes, le procès intenté contre eux par Jackie Coogan donnera naissance en 1939 à la loi Coogan qui protège les revenus gagnés par les enfants acteurs jusqu'à leur majorité.

Une exposition interactive

Au-delà de cette découverte de la génèse du film, l'intérêt de cette exposition qui se décline en onze espaces, c'est aussi de proposer des installations multimédias, des projections et des ateliers interactifs.

Ainsi, l'espace Nickelodéon est une salle de cinéma à l'ancienne où sont projetés plusieurs courts-métrages de Chaplin. Un autre espace présente des spectacles de lanterne magique (les prémices du cinéma qui fascinaient Chaplin dans son enfance). Une installation réalisée en collaboration avec le Musée de l'appareil photographique de Vevey (Suisse).

Onze espaces pour découvrir l'histoire de "The Kid" et celle de Charlie Chaplin. (MAIRIE DE CANNES)

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.