Centre Pompidou : Rachida Dati annonce la "fin du conflit social"

Une partie du personnel avait entamé une grève en octobre, craignant pour son avenir dans la perspective d'une fermeture programmée pour cinq ans de l'institution parisienne.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
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La façade extérieure du Centre Pompidou touché par une grève d'une partie du personnel, à Paris, le 16 janvier 2024. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

Dans un communiqué, la ministre de la Culture Rachida Dati a annoncé lundi la "fin du conflit social au centre Pompidou", au cœur de Paris. "Je suis heureuse d'annoncer, ce jour, la signature, entre le Centre Pompidou et les organisations syndicales, SPCP-FO et CFDT-Culture, du protocole d'accord relatif à l'accompagnement des équipes pendant les travaux dont il fera l'objet entre 2025 et 2030 grâce au soutien de l'État", écrit la ministre dans son texte, sans préciser le contenu de ce "protocole". Une partie du personnel était en grève depuis le mois d'octobre, craignant pour son avenir lors de cette fermeture programmée pour cinq ans.

"Cet accord apporte des garanties aux agents du Centre Pompidou en prévision de la fermeture du bâtiment principal pour travaux à compter de mi 2025", assure la ministre dans son texte, sans préciser de quelles garanties il s'agit. "Cent jours de grève, c'est inédit dans l'histoire du Centre Pompidou", a souligné la ministre.

Selon la CFDT, majoritaire avec FO, "le protocole prévoit que la direction et le ministère s'engagent à demander le maintien du plafond d'emplois actuel (environ un millier d'agents, NDLR)", a déclaré à l'AFP Alexis Fritche, responsable du syndicat. Interrogé par l'AFP, il a précisé que la direction "laissait la porte ouverte à ceux qui souhaiteraient signer plus tard", excepté SUD, jugé non représentatif par la direction. L'intersyndicale comprenait CFDT, FO, CGT, Unsa et SUD.

La CFDT dénonce la méthode

Si elle a signé le protocole, la CFDT a dénoncé la "méthode" utilisée par le ministère et la direction pour mettre fin au mouvement social, "certaines organisations syndicales (CFDT et FO, NDLR) ayant été conviées à la signature dès vendredi et pas d'autres (CGT, Unsa, SUD, NDLR)".

"C'est un drôle de procédé pour sortir d'un conflit social qui dure depuis plus de trois mois alors que nous étions tous ensemble", a regretté auprès de l'AFP Nathalie Ramos (CGT), déplorant avoir été mise "devant le fait accompli" et n'avoir "pas pu discuter des dernières propositions avec le personnel en assemblée générale". "On constate quand même que cette activation des choses tombe le jour des vœux de la ministre, coïncidence ou pas ?", s'est-elle interrogée.

Plusieurs motifs d'inquiétude pour le personnel

Les personnels de l'établissement, aussi appelé Beaubourg et qui abrite un des plus importants musées d'art moderne et contemporain au monde ainsi qu'une bibliothèque très fréquentée par les étudiants, s'inquiètent pour leur avenir. Ils demandaient des garanties sur le maintien du plafond d'emplois et la non-externalisation de leurs missions pendant la fermeture du lieu, inauguré il y a près d'un demi-siècle et qui doit rester fermé jusqu'en 2030 pour d'importants travaux de désamiantage et de restauration. Ils s'inquiétaient aussi de la "dispersion des collections", notamment vers l'étranger, durant la fermeture du musée.

Une partie d'entre eux se sont mis en grève le 16 octobre, occasionnant une vingtaine de jours de fermeture du Centre Pompidou, qui a été fermé quotidiennement pendant les vacances scolaires de Noël. Les agents avaient revoté massivement la grève lors de la dernière assemblée générale le 11 janvier et l'intersyndicale reconduit début janvier le préavis de grève jusqu'au 15 février.

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