Charlie Hebdo : des marches républicaines massives
Après la journée de deuil national jeudi, marquée par le slogan "Je suis Charlie" et une minute de silence qui a figé le pays, ce week-end est marqué par une affluence immense aux "marches républicaines" organisées à l'appel des principaux partis et de mouvements de tous bords.
100.000 à Toulouse, 30.000 à 40.000 à Pau
Samedi, on a déjà compté 100.000 manifestants à Toulouse, où le cortège "énorme" était peut-être sans précédent, selon les organisateurs. A Pau, qui compte 80.000 habitants, ils étaient 30.000 à 40.000.
45.000 personnes étaient dans la rue à Marseille, 75.000 à Nantes et 5000 à 10.000 à Saint-Nazaire, 40.000 à Lille, 35.000 à Rouen, 22.000 à Orléans, 22.000 à Besançon, 23.000 à 30.000 à Nice, 20.000 à Bayonne, 4000 à Narbonne et 2000 à Montauban, 6000 à Caen, 6000 à Gap, 4000 à Martigues et à Bourges, 3500 à Lannion, 2200 à Briançon, 3000 à Sens et à Privas, 2000 à Montceau-les-Mines.
A Paris, une marche reliera République à Nation par trois itinéraires différents à partir de 15 heures dimanche. Le président Hollande, qui sera présent, a appelé "tous les Français à se lever contre le terrorisme". Les chefs de gouvernement britannique David Cameron, allemand Angela Merkel et italien Matteo Renzi y sont annoncés.
Les frères Kouachi tués dans l'assaut de Dammartin-en-Goële
Ces trois journées se sont soldées par vingt morts dont les trois assaillants, des journalistes du journal satirique, des policiers et des employés et clients d'une enseigne casher pris en otage vendredi. La traque des auteurs de l'attentat contre Charlie Hebdo s'est achevée dans le sang vendredi.
Après plusieurs heures de confrontation, policiers et gendarmes d'élite ont donné l'assaut à Dammartin-en-Goële, au nord de la Seine-et-Marne, à l'imprimerie où s'étaient retranchés les frères Saïd et Chérif Kouachi, 34 et 32 ans. Les deux assaillants présumés de Charlie Hebdo ont été tués quand ils sont sortis du bâtiment en tirant, juste avant 17 heures. Un graphiste de l'imprimerie, "absolument terrorisé" selon le procureur, a réussi à se cacher sous un évier sans se faire repérer, et même à donner "des éléments tactiques" aux enquêteurs. Il est sorti indemne.
Quatre personnes tuées porte de Vincennes
Presque simultanément, l'assaut a été donné au magasin "Hyper Cacher" de la porte de Vincennes à Paris où Amedy Coulibaly, 32 ans, retenait des clients et des employés en otages depuis le début de l'après-midi. L'homme, lourdement armé, a été tué et quatre autres corps ont été retrouvés dans le magasin. Ces personnes ont vraisemblablement été tuées dès le début de la prise d'otages, a indiqué le procureur de Paris dans la soirée, précisant que le magasin avait été piégé. Sept personnes ont été blessées.
Plusieurs personnes, dont un enfant en bas âge, ont survécu en se cachant dans une chambre froide.
Des attaques synchronisées ?
Dans des appels à BFMTV, Chérif Kouachi a eu le temps de dire qu'il avait été envoyé par Al-Qaïda au Yémen et Amedy Coulibaly s'est revendiqué du groupe Etat islamique (EI, actif en Irak et Syrie) et a affirmé s'être "synchronisé" avec les frères Kouachi pour les attaques.
Amedy Coulibaly, délinquant multirécidiviste déjà condamné dans une affaire d'extrémisme islamiste, avait rencontré Chérif Kouachi en détention, où il s'est radicalisé. Il est également soupçonné d'être l'auteur d'une fusillade mortelle jeudi matin à Montrouge, près de Paris, tuant une policière municipale et blessant un employé. Le procureur a précisé que son ADN avait été recueilli dans une cagoule laissée sur place.
Cherif et Saïd Kouachi avaient été impliqués en 2010 dans l'enquête sur une tentative d'évasion de Smaïn Aït Ali Belkacem, ancien du Groupe islamique armé algérien (GIA), condamné pour un attentat dans le RER à Paris en 1995. Kouachi avait bénéficié d'un non-lieu. Amedy Coulibaly avait été condamné à cinq ans de prison en décembre 2013, peine qu'il a achevé de purger en mai compte tenu des remises de peine.
La compagne d'Amedy Coulibaly, Hayat Boumeddiene, 26 ans, est activement recherchée.
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