Choc des corps et connivence des âmes dans une ancienne filature de soie

Quand le corps se laisse manipuler par le collectif d'artistes de la Grande Galerie de Savasse (Drôme), le résultat est puissant. Six artistes se sont emparés du corps humain ou du corps animal et proposent une réflexion sur le vivant et sur le mortel, sur l’éphémère et la fragilité de l’être. 

Reportage : B. Tardy / S. Adam / F. Gramond

A bras le corps

Qu’il soit magnifié, fragmenté, souffrant ou effacé... le corps est le révélateur de notre condition humaine et s'exhibe dans les oeuvres picturales et sculpturales depuis les débuts de la représentation graphique. 

L'exposition de Savasse propose six regards singuliers d'artistes d'aujourd'hui. Les peaux tannées de Jacques Drouin côtoient le bestiaire de Victor Caniato, les nus bruts de Gasquet regardent les formes et la matière de Delphine Mogarra quand les bronzes d'animaux de Bachir Hadji dialoguent avec les oeuvres très fécondes de Françoise Donis. Un accochage minutieux qui prend en compte les univers de chacun. 

Quand on fait la scénographie il faut penser à ce qu'ils ne se tuent pas l'un, l'autre

Brigitte Dykman
Artiste membre du collectif de la Grande Galerie

Choc et connivence

"Corps 2" est en quelque sorte le second épisode des aventures faites de chair et de matière. Organisée par le réseau culturel Art Network, l'exposition se vit comme un terrain d'échanges et d'idées.

Notre maître-mot ici, c'est choc et connivence. Choc en ce qui concerne les artistes qui sont très différents mais il y a des connivences entre eux.

Philippe Mussy
Président de la Grande Galerie réseau Art Network

La déambulation de la Grande Galerie raconte une histoire unique où les artistes se partagent l'ancienne filature de soie de la ville. 

Le parcours est très beau car on passe d'un travail à l'autre sans trop de coupure, c'est une sorte d'écriture qui se ressemble malgré les différences

Bachir Hadji

Présenté dans la friche industrielle, avec son aqueduc, ses quatre grandes salles, sa terrasse et sa citerne, le parcours artistique de "Corps 2" a quelque chose d'étrange et d'intrigant et amène le visiteur à repenser le rapport à soi, à l’autre, au monde et au temps.