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Christian Robert-Tissot affiche les messages codés de Radio Londres à Poitiers

Devenus célèbres à partir de 1940 avec Radio Londres, les messages codés échangés entre les résistants s’affichent désormais en version monumentale sur les façades d’immeubles du quartier du Pont-Neuf à Poitiers. Une œuvre imaginée par l’artiste suisse Christian Robert-Tissot qui attire l’attention tout en ravivant une page importante de l’histoire de la France libre.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Huit messages codés s'affichent désormais sur les murs du quartier du Pont-Neuf à Poitiers 
 (France 3 Culturebox)
Reportage : Anne-Marie BAillargé, Laurence Couvrand, Maud Couvrin
Rappel historique 

"Le canapé au milieu du salon", "les girafes ne portent pas de faux cols"...Aujourdui, ces messages nous font sourire par leur fantaisie et leur poésie. Mais durant la Seconde guerre mondiale, ils furent chargés de signification pour bon nombre de français. 
En 1940, la BBC ouvrit ses ondes au Général de Gaulle puis à tous ceux qui avaient fui l'Occupation allemande, donnant naissance à Radio Londres dont la plus célèbre émission fut "Les Français parlent aux Français". De l'hiver 1941 à l'automne 1944, plus de cinquante mille messages transitèrent ainsi sur les ondes de cette radio. Des messages mystérieux* annonçant des opérations spéciales, que seuls les membres de la Résistance et des services secrets étaient capables de décrypter.

La poésie des mots version monumentale

Séduit par la poésie de ces messages, le plasticien suisse Christian Robert-Tissot a décidé de les reproduire sur huit murs aveugles de Poitiers, sur des immeubles situés au carrefour du faubourg du Pont-Neuf et de la rue de la Pierre-Levée. Cette commande artistique publique réalisée par la Ville s'inscrit pleinement dans le travail de l'artiste.

Depuis plus de vingt ans, Christian Robert-Tissot travaille sur tout type de support, paysage ou mur, sur la toile, la pierre ou l'acier, mais avec un thème récurrent : le langage courant. L'artiste répertorie les phrases de la vie courante, les expressions populaires, les tics de langage. En jouant ensuite sur les polices de caractère, les couleurs et la mise en espace, Christian Robert-Tissot leur donne une "épaisseur", un corps, qui révèle souvent une poésie inattendue.
"Grand Public" - 2008 - acier galvanisé, métal pour le Printemps de septembre à Toulouse 
 (Christian Robert-Tissot )
* Un ouvrage pour ceux qui veulent en savoir plus sur ces messages codés :
"Melpomène se parfume à l'héliotrope : Ici Londres - Le quotidien de la Résistance au fil des messages personnels" de Michel Roger chez J.-C. Lattès - 422 pages - 18,50 euros

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