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Churchill et de Gaulle : destins croisés au Musée de l'Armée

"Churchill De Gaulle" : une exposition du Musée de l'Armée à Paris retrace les parallèles entre deux destins d'exception, à la fois alliés et frères ennemis durant la Seconde guerre mondiale.
Article rédigé par Olivier Flandin
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le Général de Gaulle et Winston Churchill sur les Champs Elysée pour les cérémonies de l'Armistice le 11 novembre 1944
 (AFP / photos 12.com)

L'exposition, réalisée à l'occasion du 50e anniversaire de la mort de Winston Churchill et du 70e anniversaire de la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie, illustre aussi la place de ces deux géants dans l'Histoire, de leur engagement dans la guerre à leurs "traversées du désert" communes.

Militaires et hommes politiques, ils furent aussi écrivains, orateurs et dans le cas de Churchill journaliste et peintre. L'un était issu de la petite bourgeoisie catholique du nord de la France, pétrie de patriotisme, et l'autre de la haute noblesse anglaise.

Reportage : M.Vial, J.C. Duclos, F.Mazzega

En 1938, lors de la signature des accords de Munich entre l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l'Italie, Winston Churchill (1874-1965) a déjà eu de nombreuses responsabilités gouvernementales, notamment comme Premier lord de l'Amirauté, c'est-à-dire ministre de la plus puissante flotte du monde en 1914-1915. Mais de 1929 à 1939, il connaît une première traversée du désert.

Charles de Gaulle (1890-1970), de 16 ans son cadet, poursuit une carrière d'officier et de théoricien militaire ignoré par sa hiérarchie. "Ils furent alors parmi les seuls à dire que ces accords (perçus comme une capitulation face aux ambitions d'Hitler) n'empêcheraient pas la guerre", relève Vincent Giraudier, commissaire de l'exposition.

En 1940, ils se retrouvent tous deux en guerre face à l'Allemagne nazie, à la tête du gouvernement britannique pour l'un, de la France Libre à Londres pour l'autre. Ils vont alors signer plusieurs discours historiques appelant à résister face au nazisme, qui rythment toute l'exposition, avec leur voix en fond sonore.
Le Général de Gaulle remet la Croix de la LIbération à Winston Churchill à Paris le 6 octobre 1958
 (AFP)
L'exposition, qui se tient du 10 avril au 26 juillet, présente aussi une série de photos, objets personnels (mobilier, uniformes..), un studio reconstitué de la BBC ainsi qu'un exemplaire des célèbres cigares qui font partie de la légende churchillienne. Pendant la Seconde guerre mondiale, une relation orageuse s'installe toutefois entre Winston Churchill, qui privilégie avant tout l'alliance avec les Etats-Unis, et un Charles de Gaulle très soucieux de sa légitimité et de sa liberté d'action à la tête de la France Libre.

Au-delà de cette "mésentente cordiale", illustrée par les différends sur le statut de la France Libre, "les deux hommes s'estiment personnellement et ce lien indéfectible perdurera jusqu'à leur mort", souligne Vincent Giraudier. Dans un télégramme adressé le 9 mai 1945 à Winston Churchill, le général de Gaulle salue ainsi la contribution du leader britannique à la victoire : "ce qui a été fait ne l'aurait pas été sans vous".

Après la guerre, les deux hommes connaissent une longue éclipse politique. Ils reviendront au pouvoir, l'un en 1951 à Londres, l'autre en 1958 à Paris, pour gérer les conflits de la décolonisation, la Guerre froide et les débuts de la construction européenne.

Exposition Churchill de Gaulle au Musée de l'Armée de Paris
Hôtel national des Invalides
Jusqu'au 26 juillet 2015
Tous les jours de 10 à 18 heures

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