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"Comic Con" : quand la fête des super-héros vire au rassemblement mercantile

De vendredi à dimanche, la grande halle de la Villette a accueilli la première "Comic Con" française. L'occasion rêvée pour quelques 35.000 fans de célébrer leur amour des comics. Mais voulu comme une fête familiale, l’événement a surtout pris des allures de machine à cash.
Article rédigé par franceinfo
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Harley Quinn
 (Boris Courret)

Sous la verrière de la grande halle de la Villette, quelques créatures étranges déambulent nonchalamment entre les stands de produits dérivés de "Star Wars", "Batman" ou autre "Game of Thrones". Pour la première fois à Paris, les amateurs de BD américaines et de science fiction avaient leur salon. Terminé donc ce confinement forcé pendant la "Japan Expo" dans un coin de la foire au manga. Eux aussi ont désormais leur rendez-vous. Les salons de ce type, d'abord centrés sur les comics avant de s'élargir aux films, séries TV ou jeux vidéo sont légions aux États-Unis. En France et pendant de longues années, les éditeurs de comics sont restés un peu paralysés devant la déferlante japonaise. Cette époque est maintenant révolue.

  (Boris Courret )
Calqué sur la "Comic Con" de New-York, la plus importante au monde avec celle de San Diego qui accueille à chaque édition près de 100.000 personnes, les organisateurs ont pondu aux fans d'entertainment un véritable évènement "à l'américaine". Des invités stars avec la légende Franck Miller en tête d'affiche. Rien que ça. Celui qui a littéralement changé l'univers de la bande dessinée américaine en s'emparant à sa manière d'icônes telles que Batman ou Daredevil pour les replacer tout en haut de l'affiche. Ce grand maître de la BD en a profité pour présenter le dernier tome de sa trilogie "The Dark Knight III : The Master Race" dont la sortie est prévue le 25 novembre. Kelly Sue DeConnik et Matt Fraction, auteur de "Sex Criminals" étaient eux aussi présents pour une conférence samedi. Et tout ça sous le parrainage de Joann Sfar et Louis Leterrier, réalisateur de "L'Incroyable Hulk", produit par les studios Marvel. Excusez du peu.

Place aux "cosplayeurs"

Et ça se pressait pour venir assister à ces masterclass. Seuls quelques chanceux ont pu y pénétrer. Pas bien grave car le spectacle battait son plein ailleurs. Dans les allées. C'est surtout là en effet que ce grand festival des super- héros avait lieu. Les fans ont fait preuve d'une créativité exceptionnelle pour rendre hommage à leurs personnages préférés. On les appelle les "cosplayeurs", un terme issu de la contraction des mots "costume et "play".
Dégoût de Vice-Versa 
 (Boris Courret)
À quelques semaines de la sortie du "Réveil de la Force" qui s'annonce déjà comme un raz-de-marée, la saga "Star Wars" était partout au Comic-Con. L'occasion de voir déferler des armées de Stormtroopers, de Leia et autres Jedis.
L'un des nombreux Stormtroopers croisés
 (Boris Courret)
Une petite famille "Star Wars"
 (Boris Courret)
Outre "Stars Wars", l'un des univers largement représenté était sans aucun doute celui de Batman. Le justicier de Gotham a profité du rassemblement pour se rabibocher avec son vieil ennemi, le fameux Joker. C'est ça aussi la magie Comic Con.
Batman, joker et Harley Quinn
 (Boris Courret)
Poison Ivy et Harley Quinn
 (Boris Courret)

Un rassemblement trop mercantile

Un peu plus loin, un petit groupe se bat au sabre laser. Ou s'y entraîne. Parmi eux, il y a Manon, Adrien et Nathan. Ces Padawan en tee-shirt font partie de la "Sport Saber League". La première académie sportive de sabre laser en France. " C'est l'occasion de faire partager notre passion et surtout de rencontrer ceux qui viennent d'ouvrir leur club".
Manon, Adrien et Nathan de la "Sport Saber League"
 (Boris Courret)
Lille, Bordeaux, Toulouse, Poitiers ou Amiens, la pratique cherche à s'imposer comme une discipline à part entière. Et au vu de l'affluence devant le stand, on ne doute pas qu'elle y parvienne. "C'est vrai que l'atelier marche vraiment bien. Il faut dire que c'est l'une des seules activités ludiques et gratuites prévues", explique Manon. La convention ressemble en effet plus à un gargantuesque salon commercial destiné à vendre les univers cinématographiques de Marvel et Dc, plutôt qu'au rassemblement familial, ludique et participatif promis par les organisateurs. 
Un stand de vente de sabres
 (Boris Courret)
"En tant que fan, c'est vraiment chouette d'être avec d'autres fans et de voir mes super-héros préférés se balader dans les stands. Mais c'est dommage qu'il y ait autant de boutiques. À l'inverse, les ateliers où le public peut participer sont assez peu nombreux. Ça fait un peu machine à cash", regrette Capucine. Voilà sans doute le véritable point noir de ce rassemblement. Des stands souvent trop mercantiles pour un public plus désireux de s'amuser. 

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