Cet article date de plus de quatre ans.

De Cézanne à Cindy Sherman : quinze expositions à voir bientôt à Paris

Avec Cindy Sherman, Man Ray ou Josef Koudelka la photographie va dominer la saison des expositions à Paris en ce début d'année 2020.

Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 9min
A gauche, André Kertesz, "1er janvier à la Martinique", 1972, Bibliothèque nationale de France - A droite, Paul Cezanne, "Le Meurtre", vers 1870, National Museums Liverpool, Walker Art Gallery. Purchased with the assistance of Art Fund in 1964  (A gauche © BnF - Département des Estampes et de la photographie © Rmn-Grand Palais - Gestion droit d’auteur - A droite © National Museums Liverpool, Walker Art Gallery)

Cindy Sherman à la Fondation Vuitton, Man Ray au musée du Luxembourg, Sarah Moon au Musée d'art moderne, Koudelka à la BnF, et une grande histoire du noir et blanc au Grand Palais, la photographie va dominer la saison des expositions parisiennes dans la première moitié de l'année 2020. On pourra aussi voir Cézanne au Musée Marmottan, De Chirico à l'Orangerie, James Tissot au musée d'Orsay ou bien Pompei au Grand Palais.

Cent cinquante ans de photographie en noir et blanc au Grand Palais

Bernard Plossu, "Le silence", Paris, 1973, Bibliothèque nationale de France  (© BnF - Département des Estampes et de la photographie © Bernard Plossu)

150 ans d'histoire de la photographie en noir et blanc, de Nadar à Valérie Belin en passant par Ansel Adams, Willy Ronis, Robert Doisneau, Diane Arbus, Mario Giacomelli, Ralph Gibson, Daido Moriyama… Le Grand Palais réunit 300 tirages des grands noms de la photographie en France et dans le monde, issus des collections de la Bibliothèque nationale de France (BnF). Car si la couleur s'est développée dans les années 1970, la pratique du noir et blanc, mystérieux et évocateur, persiste et il continue à nous séduire. Du 8 avril au 6 juillet 2020.

Cézanne et les peintres italiens, anciens et modernes, au musée Marmottan

Paul Cezanne, "D’après le Greco, La Femme à l’hermine", 1885-1886, Avec l’aimable autorisation de la Daniel Katz Gallery, Londres (© Daniel Katz Gallery London)

Bien qu'il n'ait jamais fait le voyage en Italie, Paul Cézanne a dialogué toute sa vie avec les maîtres italiens. L'influence de Venise, notamment, est déterminante. Le Musée Marmottan-Monet met en regard les toiles du peintre français avec les chefs-d'œuvre des grands artistes italiens du passé (Tintoret, Bassano, le Greco, Giordano…) et aussi avec les modernes. Car Cézanne à son tour a influencé les peintres du XXe siècle italien, Ardengo Soffici, Carlo Carrà, Umberto Boccioni, Giorgio Morandi, Fausto Pirandello. Du 27 février au 5 juillet 2020.

Rétrospective Cindy Sherman à la Fondation Louis Vuitton

Cindy Sherman "Untitled #582", 2016, Courtesy of the artist and Metro Pictures, New York (© 2019 Cindy Sherman)

La Fondation Louis Vuitton va présenter 170 œuvres de Cindy Sherman de 1975 à 2020. Plus de 300 images articulées par séries embrassant toute la carrière de la photographe américaine qui aime se mettre en scène et se travestir pour incarner différents personnages. Une façon pour elle de critiquer les modèles sociaux et sexuels. La sélection mettra l'accent sur des travaux réalisés depuis le début des années 2010, notamment des œuvres très récentes et inédites. Du 1er avril au 31 août 2020.

Christo et Jeanne-Claude au Centre Pompidou : autour de l'emballement du Pont-Neuf

"The Pont-Neuf Wrapped (Project for Paris), 1985 [Le Pont-Neuf empaqueté (Projet pour Paris)], Collection de l’artiste (© Christo 1985 Photo © Centre Pompidou, Philippe Migeat)

Alors que Christo va empaqueter l'Arc de Triomphe en septembre-octobre, le Centre Pompidou s'intéresse à la période parisienne (1958-1964) de l'artiste et de Jeanne-Claude, sa femme disparue en 2009, avec qui il a toujours travaillé. L'exposition retrace aussi l'histoire du projet d'emballement du Pont-Neuf entre 1975 et 1985. Avec des œuvres d'atelier, des peintures, des Boites, des objets empaquetés... Du 18 mars au 15 juin 2020.

Pompei reconstitué au Grand Palais grâce à des objets et la 3D

Dionysos et Ariane avec offrande, mosaïque, Pompéi, Parc archéologique de Pompéi (© GEDEON Programmes / Stéphane Compoint)

L'éruption du Vésuve, en l'an 79, a figé Pompei : la ville nous livre ainsi un témoignage unique sur la civilisation romaine. Depuis 2010 des fouilles ont permis de mettre au jour de nouvelles fresques, objets d'art, mosaïques. Une exposition immersive au Grand Palais va montrer la ville antique grâce à des projections en 3D qui révèleront la vie de la rue, une reconstitution de l'éruption, les plus belles peintures murales. Des objets et œuvres d'art provenant des dernières fouilles et des découvertes plus anciennes seront également exposés. Du 25 mars au 8 juin 2020.

La poésie de Sarah Moon au Musée d'art moderne de Paris

Sarah Moon, "Le Pavot", 1997  (© Sarah Moon)

De la mode à partir des années 1960 à une pratique plus personnelle, Sarah Moon, mannequin passée à la photographie et au film, a créé un style particulier, poétique, souvent flou, utilisant le Polaroid, en noir et blanc puis en couleurs chaudes et passées. Croisant les époques et les sujets (animaux, fleurs, figures...), elle présente au Musée d'art moderne de Paris sa première rétrospective dans un musée français. Du 24 avril au 16 août 2020.

Victor Brauner au Musée d'art moderne de Paris

Victor Brauner, "La cérémonie", 1947, Collection particulière  (© Adagp, Paris, 2019-2020)

Au Musée d'art moderne de Paris aussi, on verra la première rétrospective de Victor Brauner (1903-1966) depuis 1972 : 80 tableaux, des dessins, des sculptures de l'artiste juif roumain constamment à la recherche d'un langage nouveau qui a participé à l'effervescence artistique des années 1920 avant de faire partie du mouvement surréaliste à Paris en 1933. Réfugié dans le sud de la France pendant la guerre, il se passionne pour l'ésotérisme. Après1945, il continuera à chercher à montrer les ressorts invisibles du monde. Du 24 avril au 16 août 2020.

Les oeuvres intimes de Turner au musée Jacquemart-André

J. M. W. Turner (1775 – 1851), "Venise : vue sur la lagune au coucher du soleil", 1840, aquarelle sur papier, Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856  (Photo © Tate)

Joseph Mallord William Turner (1775-1851) gardait chez lui et dans son atelier des peintures, des études et des milliers d'œuvres sur papier, aquarelles et dessins. Plus libres que les œuvres destinées à être vendues, elles montrent particulièrement comment le peintre anglais a exploré les effets de lumière, de couleur et de transparence sur les paysages anglais ou vénitiens. Le musée Jacquemart-André expose quelques dizaines des oeuvres de ce fonds conservé par la Tate Britain de Londres. Essentiellement des aquarelles, associées à quelques œuvres achevées pour montrer leur influence sur la production publique de Turner. Du 13 mars au 20 juillet 2020.

Man Ray photographe de mode au musée du Luxembourg

Man Ray, "Autoportrait", 1932, Collection particulière (© Man Ray 2015 Trust / Adagp, Paris 2019)

Man Ray a travaillé pour des grands noms de la mode, Paul Poiret, Elsa Schiaparelli, Madeleine Vionnet, Coco Chanel. Ses images étaient publiées dans Harper's Bazaar, Vanity Fair, Vogue, Vu. C'est un aspect peu connu de l'artiste surréaliste, qui a pourtant mis au service de la photographie de mode toute son inventivité, contribuant à la révolutionner avec ses jeux d'ombre, ses recadrages, ses solarisations. Après le musée Cantini de Marseille à l'automne, le musée du Luxembourg nous le fait découvrir. Du 9 avril au 26 juillet 2020.

Giorgio de Chirico et les peintres métaphysiques au musée de l'Orangerie

Giorgio de Chirico (1888-1978) "The Soothsayer’s Recompense" (La recompense du devin) 1913, Etats-Unis, Philadelphia, Philadelphia Museum of Art Photo  (© Philadelphia Museum of Art, The Louise and Walter Arensberg Collection, 1950, Adagp, Paris, 2019 © ADAGP, Paris, 2019)

Le musée de l'Orangerie retrace le parcours du peintre Giorgio de Chirico : à Munich où il découvre Nietzsche et Schopenhauer, puis à Paris où il rencontre les avant-gardes de son temps et met en place son vocabulaire plastique. Il est alors remarqué par Guillaume Apollinaire, André Breton, Paul Eluard. Puis, de retour en Italie, à Ferrare, il poursuit ses recherches au contact de Carlo Carrà et Giorgio Morandi avec qui il fonde le courant de la "peinture métaphysique". Du 1er avril au 13 juillet 2020.

James Tissot au Musée d'Orsay

James Tissot, "La réponse (La lettre)", 1874, Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa Photo  (© MBAC)

Le musée d'Orsay propose une rétrospective du peintre dandy français James Tissot (1836-1902) installé à Londres après la Commune de Paris : de ses portraits d'aristocrates et de nouveaux riches parisiens de la fin du Second Empire à la haute société anglaise victorienne, puis à la vie de Jésus après son retour en France en 1882. L'exposition ancre son art dans le contexte social et artistique de l'époque et montre les techniques variées qu'il a utilisées, de la peinture à la photographie, l'estampe ou l'émail cloisonné. Du 24 mars au 19 juillet 2020.

Josef Koudelka et ses "Ruines" de Méditerranée à la BnF

Josef Koudelka "Amman. Jordanie", 2012.  (© Josef Koudelka | Magnum Photos)

La Bibliothèque nationale de France expose "Ruines" de Joseph Koudelka : de la France à la Syrie en passant par le Maroc, la Sicile ou l'Egypte, depuis les années 1980 le photographe a exploré plus de 200 sites archéologiques autour de la Méditerranée. En format panoramique et en noir et blanc, il offre des vues grandioses du berceau de notre civilisation. Du 21 avril au 19 juillet 2020.

La lutte des Yanomami d'Amazonie, à travers le regard de Claudia Andujar, à la Fondation Cartier

"Jeune Wakatha u thëri, victime de la rougeole, soigné par des chamans et des aides-soignants de la mission catholique Catrimani", Roraima, 1976  (© Claudia Andujar)

Depuis les années 1970, la photographe brésilienne Claudia Andujar dédie son travail à la défense des Yanomami, peuple indigène d'Amazonie. Son travail est à la fois esthétique et politique. La fondation Cartier présente une sélection de plus de 300 images en noir et blanc et en couleur, dont des inédits, ainsi qu'une installation audiovisuelle, des dessins d'artistes yanomamis et des documents historiques. Du 30 janvier au 10 mai 2020.

Les révolutions des années 1966-1970 à la Villette

Builder Levy, "Harlem Peace March", 1967. Londres, Victoria and Albert Museum  (© Builder Levy)

La Villette va nous faire voyager dans les années 1966-1970, une période de bouleversements sociaux, culturels, politiques, "cinq années qui ont changé le monde". Avec 400 œuvres emblématiques de la fin des années 1960, de la mode au design, au cinéma, aux prototypes industriels, en passant par les combats français, au son des Doors, des Rolling Stones, des Beatles, des Who, de David Bowie… Du 22 avril au 23 août 2020.

Picasso et la bande dessinée, au musée national Picasso

Pablo Picasso, "Sueño y mentira de Franco", (planche II), IIIe état 1937, Musée national Picasso-Paris (© Succession Picasso 2019)

Le musée national Picasso se penche sur les liens entre Pablo Picasso et la bande dessinée. Passionné pour le genre, auquel il s'est lui-même essayé, il a créé des journaux illustrés dès l'enfance et il a toujours aimé la caricature et l'illustration. Il a aussi été une figure qui apparaît dans la BD contemporaine : nombreux sont les auteurs, de Reiser à Art Spiegelman, qui ont intégré dans leurs planches le personnage ou ses œuvres. Du 24 mars au 26 juillet 2020.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.