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De Jacques Monory à Joaquin Sorolla, les expositions à voir en début d'année en régions

Jacques Monory à la Fondation Maeght, Joaquin Sorolla à Aix-en-Provence, William Kentridge à Villeneuve-d'Ascq, Laure Prouvost à Toulouse, le noir à Lens ou la peinture du travail et de la révolte à Caen : quelques expositions à voir en régions dans la première moitié de 2020

Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 10min
A gauche, Barthélémy Toguo, "Road to Exile", 2007, Paris, collection du musée national de l'Histoire de l'immigration, bientôt exposé au Mucem - A droite, Jacques Monory, "Hommage à Casper David Friedrich n°2", 1975, bientôt exposé à la Fondation Maeght (© Adagp, Paris, 2019 ; photo Courtoisie Galerie Lelong Paris - A droite, © Jacques Monory / Adagp Paris 2020)

Elles sont souvent thématiques : les artistes femmes des années 1950 à Rodez, les peintres de la nuit illuminée au Havre, les artistes et le voyage à Marseille, la peinture en plein air à Giverny, le noir à Lens... Parfois monographiques : Marcel Gromaire à Roubaix, Jacques Monory à Saint-Paul-de-Vence, Joaquín Sorolla à Aix-en-Provence, William Kentridge à Villeneuve-d'Ascq. Voici notre sélection d'expositions à voir en régions avant l'été.

Soleils noirs au Louvre-Lens : les artistes et le noir depuis l'Antiquité

Théodule RIBOT, "Saint Vincent", vers 1860, Palais des Beaux-Arts - Lille  (© RMN-Grand Palais - Philippe Bernard)

Le Louvre-Lens plonge le visiteur dans l'expérience du noir, couleur de tous les commencements, de l'infini, de l'intemporel, de la mort ou de l'ignorance. Et aussi marque d'élégance ou marqueur d'une fonction. Ou encore substance plastique réinventée par les artistes (Outrenoir de Soulages, Vantablack d'Anish Kapoor). L'exposition Soleils noirs interroge les paradoxes du noir et les mille manières qu'il a eu d'inspirer les artistes occidentaux, de l'Antiquité à nos jours. 180 œuvres de Velázquez, Delacroix, Courbet, Manet, Kandinsky, Malevitch, Reinhard, Kounellis, Hantaï, Hartung… Du 25 mars au 13 juillet 2020

Le folklore, l'art et la modernité au Centre Pompidou Metz

Paul Sérusier, "La guirlande de roses"  (1898)
Associé à la tradition, le folklore a pourtant souvent inspiré les artistes d'avant-garde, de Kandinsky à Brancusi en passant par Natalia Gontcharova, Paul Gauguin ou Paul Sérusier, Joseph Beuys ou Marcel Broodthaers. Le Centre Pompidou-Metz retrace les relations parfois ambiguës, entre fascination et ironie, qu'entretiennent les artistes avec le folklore, en se concentrant sur l'Europe. Du 21 mars au 21 septembre 2020.

Jacques Monory à la Fondation Maeght

Jacques Monory, "La Voleuse n°1", 1985  (© Jacques Monory / Adagp Paris 2020)

La Fondation Maeght à Saint-Paul-de Vence présente la première exposition monographique de Jacques Monory depuis son décès en 2018. Elle retrace soixante ans de carrière de cette figure majeure de la figuration narrative qui peignait dans un bleu si caractéristique des scènes, souvent hyperréalistes et énigmatiques, empruntant à la photographie et aux films noirs. Du 28 mars au 14 juin 2020.

La peinture en plein air, de Corot à Monet, au musée des Impressionnismes de Giverny

Eugène Boudin, "Dame en blanc sur la plage de Trouville", 1869, Le Havre, musée d'art moderne André Malraux, don Louis Boudin, 1900  (© MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn)
La peinture en plein air n'est pas une innovation des impressionnistes. C'est l'aboutissement d'un long processus de constitution du paysage comme un genre à part entière, raconte l'exposition du musée des Impressionnismes de Giverny. Depuis le XVIIIe siècle, des peintres tentent de saisir avec objectivité les effets, éphémères, de la lumière. On est invité à un voyage à Rome, où les artistes se rendent nombreux, en l'Angleterre où l'art du paysage se développe avec Turner et Constable, puis en France où Corot ouvre la voie du paysage aux impressionnistes. Du 27 mars au 28 juin 2020.

Le peintre espagnol Joaquín Sorolla à l'Hôtel de Caumont à Aix-en-Provence

Joaquín Sorolla, "Le retour de pêche", 1904, Musei di Nervi – Raccolte Frugone  Photo   (© Armando Pastorino)
L'Hôtel de Caumont-Centre d'art d'Aix-en-Provence consacre une grande exposition à Joaquín Sorolla (1863-1923), grand peintre espagnol du XXe siècle. Artiste infatigable au coup de pinceau libre et lumineux, à la peinture pleine de couleurs, aux compositions marquées par les nouvelles possibilités de la photographie, il se réclame de l'influence de Velázquez en étant proche des maîtres de son temps, John Singer Sargent, Anders Zorn, Edgar Degas ou Edouard Manet. De grands formats côtoient de petits dessins et esquisses à l'huile avec lesquelles il teste les compositions ou les combinaisons de couleurs. Du 30 avril au 11 octobre 2020.

Les artistes et le voyage depuis 1900 au Mucem

Paul Klee, "Kairouan, devant la porte", 1914. Moderna Museet, Stockholm  (© Moderna Museet / Stockholm)
Le voyage a toujours été source d'inspiration et d'influences pour les artistes. Dès le XVIe siècle, Français, Espagnols et Nordiques ont fait le voyage en Italie. Mais c'est à la période plus récente, depuis le début du XXe siècle, que s'intéresse le Mucem de Marseille. Une centaine d'œuvres, peintures, sculptures, installations, dessins, photographies et vidéos d'artistes évoquent le voyage, qu'il soit évasion, fuite, errance ou exil. Avec Henri Matisse, Marcel Duchamp, Andy Warhol, Vassily Kandinsky, Andreas Gursky. Du 22 janvier au 4 mai 2020.

Pharaons superstars au Mucem

Exposition Toutânkhamon, Paris 1967  (© Jean Marquis, BHVP, Roger-Viollet)
Les pharaons sont aussi au programme du Mucem, qui s'intéresse à leur gloire et raconte comment quelques souverains de l'Egypte ancienne sont devenus des icônes (Khéops, Néfertiti, Toutânkhamon, Ramsès, Cléopâtre) tandis que d'autres sont presque oubliés (Téti, Sésostris, Nectanébo). L'exposition témoigne de leur popularité avec des documents, des objets de consommation, de la musique, des enluminures médiévales… Du 29 avril au 17 août 2020

William Kentridge, un artiste sud-africain très politique, au LaM

William Kentridge, "The Refusal of Time", 2010, extrait vidéo  (Photo © William Kentridge / Courtesy de l'artiste et Marian Goodman Gallery, New York / Paris)
Le LaM de Villeneuve-d'Ascq (Nord) présente la première grande rétrospective en France du Sud-Africain William Kentridge, qui mêle dessin, gravure, sculpture, tapisserie, installation vidéo, performance, théâtre, opéra, cinéma. L'artiste, qui a étudié les sciences politiques et le théâtre, propose une œuvre enracinée dans son pays et ses problèmes politiques et sociaux du passé et du présent comme l'apartheid, la décolonisation, le rôle de l'Afrique dans la Première Guerre mondiale. Du 5 février au 5 juillet 2020.

Nuits électriques au MuMa du Havre

Maxime Maufra, "Féérie nocturne - Exposition Universelle 1900", 1900, Reims, Musée des Beaux-Arts  (© Photo : C. Devleeschauwer)
Les artistes se sont saisis dès le XIXe siècle de la vision de villes illuminées la nuit, par des lanternes à huile, puis des becs de gaz, jusqu'à la généralisation des réverbères électriques à la veille de la Première Guerre mondiale : boulevards, immeubles, grands magasins, terrasses de café s'illuminent alors. Alors que l'éclairage artificiel progresse, des zones d'ombre subsistent. Le Musée d'art moderne André Malraux (MuMa) du Havre réunit 150 œuvres (peintures, photographies, aquarelles, gravures, films) qui traduisent la fascination des artistes pour l'éclairage nocturne, avec notamment Camille Pissarro, Maximilien Luce, Théophile Alexandre Steinlen, Pierre Bonnard, Edvard Munch, Kees Van Dongen, Sonia Delaunay… Du 4 avril au 20 septembre 2020.

Rétrospective Marcel Gromaire à la Piscine de Roubaix

Marcel Gromaire, L’Abolition de l’esclavage, 1950.  (Dépôt du CNAP en 1991 au musée de Roubaix)
Après le musée Eugène Boudin de Honfleur et le musée Paul Valéry de Sète, la rétrospective de Marcel Gromaire (1892-1971), enfant du Nord, s'installe à la Piscine de Roubaix. Grâce à 150 prêts, l'exposition aborde tous les aspects de l'œuvre de cet artiste humaniste né dans le Nord, marqué par l'art nègre, l'art roman et gothique, le cubisme et l'expressionnisme flamand, qui a inventé progressivement un art personnel caractérisé par des volumes géométriques, un cerne graphique et une palette simplifiée. Un focus particulier sera dédié à sa toile monumentale L'Abolition de l'esclavage, présentée dans le hall du musée.
Du 14 mars au 31 mai 2020

42 artistes femmes des années 50 au musée Soulages de Rodez

Geneviève Claisse, "Slalom", 1960, Galerie Denise René  (© Adagp, Paris 2019)
Le musée Soulages de Rodez (Aveyron) met en lumière des artistes femmes qui ont travaillé "au fil de l'abstraction", à Paris dans les années 1950. Elles ont œuvré en ordre dispersé dans un milieu dominé par les hommes. Certaines sont connues comme Maria Helena Vieira, Aurélie Nemours ou Joan Mitchell, Shirley Jaffe ou Sonia Delaunay. D'autres sont restées semi-confidentielles, d'autres ont été carrément oubliées alors qu'elles étaient exposées à l'époque. Au total, ce sont 83 œuvres de 42 artistes qui sont réunies. Jusqu'au 10 mai 2020

Les univers de Huysmans au Musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg

Odilon Redon, "L'Araignée souriante", 1887. Paris, musée d'Orsay, conservé au musée du Louvre (Photo © RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Jean-Gilles Berizzi)
Le Musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg (MAMCS) nous plonge dans "les" univers de Joris-Karl Huysmans (1848-1907), chroniqueur d'un Paris en pleine mutation, critique d'art, auteur décadent, écrivain catholique. Dix salles évoquent ces ambiances différentes, celles du boudoir, de la rue de Paris, du Salon ou de ses livres, à travers 440 œuvres et objets, dont des Manet, Degas, Moreau, Caillebotte, Pissarro, Gervex, Bouguereau… Du 3 avril au 19 juillet 2020.

Peintres de la ville, de la révolte, du travail (1870-1914) au musée des Beaux-Arts de Caen

Maximilien Luce, "Aciéries près de Charleroi" (1897), musée d'Orsay, Paris, France  (© photo musée d'Orsay / RMN)

Une centaine d'œuvres exposées au musée des Beaux-Arts de Caen éclairent les années 1870-1914 où entre le souvenir de la Commune de Paris et la Première Guerre mondiale émerge une France industrialisée. Une époque où les peintres impressionnistes et post-impressionnistes montrent le nouveau pittoresque des faubourgs industriels, les quais et villes en chantier, l'essor de la classe ouvrière notamment féminine, avec des scènes de travail, de grève, de manifestations. Du 4 avril au 20 septembre 2020.

Laure Prouvost aux Abattoirs de Toulouse, après Venise

Laure Prouvost, "Deep See Blue Surrounding You/Vois Ce Bleu Profond Te Fondre", Pavillon français à la 58e Biennale d’art de Venise, 2019  (© Giacomo Cosua)
Laure Prouvost représentait la France à la 58e Biennale d'art de Venise en 2019, avec un voyage imaginaire filmé, "un roadtrip à travers la France, de la banlieue parisienne au nord de la France, du Palais du Facteur Cheval à la Méditerranée – et jusqu'à Venise". Un voyage conçu pour "mieux nous connaitre". Son projet, baptisé Deep See Blue Surrounding You / Vois Ce Bleu Profond Te Fondre, s'arrête aux Abattoirs de Toulouse, accompagné d'une installation sculpturale, avant de se poser au LaM à Villeneuve-d'Ascq (Nord) l'été prochain. Du 24 janvier au 31 mai 2020.

Klimt et Klee aux nouveaux Bassins de lumière à Bordeaux

Simulation : Gustav Klimt, "Jardin paysan avec fleurs de tournesol (détail), vers 1907, Vienne, Österreische Galerie Belvedere, "Arbres fruitiers à Attersee", 1901, détail, Collection privée, "Champ de coquelicots", 1907 (détail), Österreische Galerie Belvedere (© Culturespaces - Nuit de Chine ; © akg-images ; © akg-images / Erich Lessing ; © Heritage Images / Fine Art Images / akg-images)
Culturespaces ouvre un nouveau lieu d'art numérique et d'expositions immersives à Bordeaux, les "Bassins de lumières", sur le modèle des Carrières de Lumières des Baux-de-Provence et de l'Atelier des Lumières de Paris, en plus grand. Il sera installé dans l'ancienne base sous-marine. Au programme de l'ouverture, à partir du 17 avril Gustav Klimt et la Sécession viennoise, et Paul Klee et la musique. Les œuvres se reflèteront notamment dans l'eau des grands bassins.

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