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De Jean-François Millet à Lucien Hervé, quinze expositions à voir en régions cet automne

Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Peinture avec Jean-François Millet à Lille et Monet au Havre, photographie avec Lucien Hervé à Tours et Ralph Gibson à Montpellier, et aussi foot à Marseille, le Japon à Metz et la musique dans l'Antiquité à Lens, notre sélection d'expositions à voir en régions cet automne.

A droite © LaM, Villeneuve d'Ascq – photo P. Bernard

La première grande rétrospective de Jean-François Millet (1814-1875) depuis 1975 est présentée au Palais des Beaux-Arts de Lille. Pour redécouvrir le peintre du célèbre "Angélus", un peintre de la campagne et dessinateur de talent qui a marqué Van Gogh, Pissarro, Seurat, Gauguin, Dali et… Banksy. Et aussi des tas de poètes, peintres, photographes et cinéastes outre-Atlantique, comme Edward Hopper, Patti Smith, Dorothea Lange, Terrence Malick, fait valoir un volet de l'exposition baptisé "Millet USA". Ici, Jean-François Millet, "Femme faisant paître sa vache", 1858, Bourg en Bresse, musée du Monastère royal de Brou
Le LaM (musée d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut) de Villeneuve-d'Ascq suit le parcours de Wilhelm Uhde (1874-1947). Ce collectionneur, marchand et critique d'art est un des premiers amateurs du cubisme, un grand connaisseur d'Henri Rousseau, le découvreur à Senlis de Séraphine Louis. Il s'est battu pour ceux qu'il appelait les "primitifs modernes", s'est penché sur l'abstraction d'Amédée Ozenfant et les premières œuvres de Balthus. Co-fondateur du prix Kandinsky, il s'est aussi passionné pour la jeune abstraction française à la fin de sa vie. Du 29 septembre 2017 au 7 janvier 2018. Ici, Séraphine Louis, "Bouquet de fleurs", 1930-1931 © 
 (LaM, Villeneuve d'Ascq – photo P. Bernard)
Dix ans après sa disparition, le Château de Tours (avec le Jeu de Paume) consacre une exposition à Lucien Hervé (1910-2007), grand photographes d'architecture qui a si bien su faire vibrer la géométrie des lignes et des ombres, connu surtout pour sa collaboration avec Le Corbusier, qui a duré plus de quinze ans (1949-1965). Lucien Hervé était aussi un voyageur et un humaniste qui s'intéresse aux enfants, aux vieillards et à la gestuelle humaine. Ici, Lucien Hervé, "Observatoire", Jaipur, Inde, 1955. Du 18 novembre 2017 au 27 mai 2018. Archives Lucien Hervé
 (Lucien Hervé)
"Nous sommes foot" : à Marseille, une ville qui vit au rythme du football, le Mucem propose une exposition pour revenir aux sources d'un sport, abîmé par le business, et le voir comme une pratique et une passion populaire qui soude les peuples de Méditerranée. 400 œuvres, objets, photos, installations, vidéos rendent hommage au foot et en abordent de multiples aspects, du côté quasi religieux à l'instrumentalisation par les régimes autoritaires ou au contraire son utilisation comme outil de résistance, à sa transformation en industrie et à la starification des joueurs. Du 11 octobre 2017 au 4 février 2018. Ici, Bernard Rancillac, "La coupe du monde déborde", 1978, Collection MAC/VAL – Musée d'art contemporain du Val-de-Marne
 (Adagp, Paris 2017 / photo Jacques Faujour)
Raoul Hausmann est connu surtout pour son rôle au sein de Dada Berlin, ses photomontages, ses poèmes phonétiques. Le Point du Jour à Cherbourg s'intéresse à l'œuvre purement photographique de celui dont Lázló Moholy-Nagy disait : "Tout ce que je sais, je l'ai appris de Raoul." Après les années dada, il développe une pratique à la fois documentaire et lyrique, sur la côte de la Mer du Nord et la Baltique, autour des objets, puis des maisons paysannes d'Ibiza où il se réfugie après l'incendie du Reichstag en 1933. Du 24 septembre 2017 au 14 janvier 2018. Ici, "Sans titre (Vera Broïdo), vers 1931
 (Berlinische Galerie, Berlin)
Dans le cadre d'une "saison japonaise", le Centre Pompidou Metz propose trois expositions. La première sur la culture architecturale nippone depuis 1945, qui se demande comment l'urbanisme tentaculaire du Japon définit de nouveaux modes d'habiter (du 9 septembre 2017 au 8 janvier 2018). La seconde dresse un panorama des arts visuels contemporains depuis 1970, qui sont aussi une poétique de la résistance et une réflexion sur le rapport au corps et sur la place de l'individu dans la société (Japanorama, du 20 octobre 2017 au 5 mars 2018). Au début de l'année prochaine, une troisième exposition sera consacrée au collectif Dumb Type, pionnier de la mise au service de l'art des nouvelles technologies (du 20 janvier au 14 mai 2018). Ici, Tadanori Yokoo, "Fancy Dance", 1989, FNAC 93767, Centre national des arts plastiques
 (droits réservés / Cnap)
Dans les grandes civilisations antiques, à Rome, en Egypte, en Grèce, en Asie, la musique était omniprésente, sur les champs de bataille, à la table des régnants, lors des rites religieux. Le Louvre-Lens propose d'aborder ces civilisations disparues et de découvrir leur organisation à travers cet aspect original, avec près de 400 œuvres, représentations de scènes musicales, notations, instruments de musique en bois, bronze, os, ivoire qui sont les ancêtres des nôtres. Des reconstitutions de sons de musique antique accompagnent l'exposition. Du 13 septembre 2017 au 15 janvier 2018. Ici, Coupe attique à figures rouges de Macron : scène d'école, Athènes, 480-470 avant J.-C., Paris, musée du Louvre
 (RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski)
C'est depuis le Grand quai que Claude Monet a peint en 1872 la vue du port du Havre au soleil levant qui a donné son nom à l'impressionnisme. Pendant un mois, la toile est prêtée par le musée Marmottan-Monet au MuMa (Musée d'art moderne André Malraux) du Havre. Elle sera accompagnée d'une trentaine d'œuvres de William Turner, Gustave Le Gray, Eugène Boudin, Félix Vallotton et Raoul Dufy qui ont, eux aussi, travaillé au Havre. Du 10 septembre au 8 octobre 2017. Ici, Claude Monet, "Impression, soleil levant", 1872, Paris, musée Marmottan-Monet, don Victorine et Eugène Donop de Monchy, 1940
 (Bridgeman Images)
A l'occasion de l'année France-Colombie, les Abattoirs organisent cette exposition avec le Museo de Antioquia de Medellín, la deuxième ville de Colombie. Elle réunit des œuvres des collections de celui-ci, de 1913 à nos jours, des œuvres d'artistes de la région de Medellín invités à Toulouse, des productions d'artistes colombiens de la diaspora, notamment en France, et des pièces précolombiennes du musée des Jacobins d'Auch. Du 29 septembre 2017 au 21 janvier 2018. Ici, Vivi Ospina, "Reunión de caciques" (Réunion de caciques), Courtesy Proyecto Bachué, Colombie
Colombie toujours, avec Botero à l'Hôtel de Caumont d'Aix-en-Provence : une exposition qui met l'accent sur ses affinités avec l'œuvre de Picasso, qu'il a observée dès sa jeunesse, appréciant sa palette, sa monumentalité et sa sensualité. A une cinquantaine de peintures et dessins de l'artiste colombien font écho une dizaine d'œuvres du maître espagnol : natures mortes et nus, scènes de corrida et fêtes populaires, autoportraits… Ici, Fernando Botero, "Portrait de Picasso", 1998, Collection particulière
 (Fernando Botero)
Né à Bruges en 1743, Joseph-Benoît Suvée a joué un rôle important dans le développement du néoclassicisme en France dans la seconde moitié du 18e siècle et il a formé des artistes flamands, introduisant le goût français dans son pays. Reçu peintre d'histoire à l'Académie royale en 1778 après un séjour de six ans en Italie, il a obtenu le Grand Prix en 1771 devant David, qui le détestait. Après la tourmente révolutionnaire, Suvée est directeur de l'Académie de France à Rome jusqu'à sa mort en 1807. Peintre religieux, dessinateur talentueux, il fait aussi de nombreux portraits, notamment sous la Terreur dans la prison Saint-Lazare où il est incarcéré. Le Musée des Beaux-Arts de Tours lui consacre sa première rétrospective. Une centaine de peintures et dessins du Louvre, de Versailles, du Musée Carnavalet et de collections particulières, dont de nombreuses œuvres inédites. Du 21 octobre 2017 au 22 janvier 2018. Ici, "Le Don réciproque ou l'Amour et la Fidélité", 1782, Bruges, collection particulière © Droits réservés
Plus de 50 ans de création de Daniel Dezeuze sont présentés au Musée de Grenoble. L'artiste a été en 1970 un des fondateurs du groupe Supports/Surfaces, qui posait la question du devenir de la peinture et de son rôle dans la société capitaliste. Dès ses premiers "Châssis" en 1967, il a travaillé à la mise à nu du tableau et à la démystification de la peinture. Dans les années 1980, il a introduit des objets qui ouvraient un champ plus figuratif dans son œuvre. Peinture et sculpture se mêlent dans la création de Daniel Dezeuze, qui pratique aussi régulièrement le dessin. Du 28 octobre 2017 au 28 janvier 2018. Ici, Daniel Dezeuze, "La Vie amoureuse des plantes", 1993, Musée de Grenoble. Photo Ville de Grenoble / Musée de Grenoble – J.-L. Lacroix
 (ADAGP, Paris 2017)
Dans le cadre des 40 ans du Centre Pompidou, le Tri Postal de Lille accueille une exposition sur la performance, œuvre éphémère qui peut se répéter par l'image ou le reenactment (reconstitution). Danse et chorégraphie, musique et pratiques sonores, langage du geste, installations participatives ou immersives s'y croisent et placent l'expérience du spectateur au centre de l'œuvre. Du 6 octobre 2017 au 17 janvier 2018. Ici, Dan Graham, "Present, Continuous, Past(s)", 1974
 (Dan Graham. Courtesy John Gibson Gallery, New York. Photo Harry Shunk)
Le Pavillon populaire, à Montpellier, présente tous les tirages, près de 150, de la "Trilogie" de Ralph Gibson, des icônes de la photographie contemporaine, à l'occasion de la réédition des trois volumes de cette "Trilogie" en un seul par les éditions Hazan. Une œuvre réalisée par le photographe américain quand il s'installe à New York à la fin des années 1960 pour créer des livres au langage neuf, mûs par des forces oniriques et surréalistes qui l'éloignent de ses débuts tournés vers la photographie documentaire. Une oeuvre qui a marqué toute une génération de photographes, américains et européens. Du 18 octobre 2017 au 8 janvier 2018. Photographie Ralph Gibson, Extrait de "La Trilogie", 1970-1974
 (ADAGP, Paris 2017)
Suite à deux donations récentes, le Musée des Beaux-Arts de Lyon présente une rétrospective de l'artiste Fred Deux, décédé il y a deux ans. L'œuvre d'un autodidacte, également écrivain et conteur, issu d'une famille ouvrière, qui s'est lancé dans le dessin suite à la découverte de l'œuvre de Paul Klee qui l'a bouleversé, en 1948. Ses dessins, moyens de passage vers la vie et contre l'enfermement, commencent souvent par une tache d'encre ou de peinture qu'il retravaille ensuite. 180 dessins restituent le monde de Fred Deux, avec, en écho, des objets qu'il collectionnait ou façonnait. Du 20 septembre 2017 au 8 janvier 2018. Ici, Fred Deux, "Quand la lune boit de l'eau", 2010, Galerie Alain Margaron
 (ADAGP, Paris 2017)

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