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De Picasso à Turner, 16 expositions à voir cet été en régions

Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Des monstres sacrés de l'art sont au programme des expositions cet été en régions, avec Picasso à Marseille, Bacon à Monaco, Turner à Aix-en-Provence. Plus contemporains, on peut voir Ernest Pignon-Ernest à Nice ou Christo à Saint-Paul-de-Vence, sans oublier la photo avec Sabine Weiss à Tours et August Sander à Cherbourg.

© Tate, London 2015

L'Hôtel de Caumont-Centre d'art à Aix-en-Provence invite à redécouvrir l'œuvre de Turner sous l'angle de la couleur, essence même de la création du grand peintre anglais. 120 aquarelles, gouaches et huiles sur toile venant de grands musées et aussi quelques œuvres issues de collections particulières. Parmi elles, des ensembles d'aquarelles réunis pour la première fois (jusqu'au 18 septembre). Ici William Turner, Chichester Canal, c. 1828, Tate, London
 (Tate, London 2015)
Francis Bacon a séjourné à Paris à la fin des années 1920 et vécu à Monaco de 1946 au début des années 1950. Il a fait aussi de nombreux séjours dans le sud de la France. Il a eu un atelier à Paris de 1974 à 1984. Le Grimaldi Forum de Monaco propose d'aborder son oeuvre sous l'angle de l'influence de la culture française, et à travers sa période monégasque : 66 œuvres de l'artiste, dont des triptyques majeurs et des tableaux significatifs sont exposés avec des œuvres qui l'ont inspiré, Giacometti, Léger, Lurçat, Michaux, Soutine, Toulouse-Lautrec (du 2 juillet au 4 septembre 2016). Ici, Francis Bacon, "Lying Figure", 1958, Kunstmuseum Bochum, Germany
 (The Estate of Francis Bacon. All rights reserverd, DACS 2016. Photo Hugo Maertens)
Picasso s'est nourri des traditions populaires de son Espagne natale, comme la tauromachie, la colombophilie, la musique, le cirque, le jouet. Ses rencontres avec des artisans du bois ou de la céramique, de l'orfèvrerie, de la linogravure ou du textile, de la tôle découpée ou du béton gravé ont également enrichi l'œuvre du grand artiste. Le Mucem (Marseille) met en miroir des chefs-d'œuvre de l'artiste avec des objets-références, sans oublier ses sculptures d'assemblage d'objets (jusqu'au 29 août). Ici, Pablo Picasso, "Le Banderillero", Linogravure en couleur, Frederick Mulder Ltd
 (Succession Picasso 2016)
Le Louvre-Lens célèbre un des peintres majeurs du XVIIe siècle, souvent vu comme un artiste de propagande au service de Louis XIV dont il fut le premier peintre, avec une grande rétrospective qui entend nuancer cette image. Depuis ses petits tableaux en camaïeu sur bois jusqu'au décor de la galerie des Glaces du château de Versailles. 235 œuvres, peintures, sculptures, tapisseries, gravures (jusqu'au 29 août 2016). Ici, Charles Le Brun, "Le Sommeil de l'Enfant Jésus ou Le Silence", 1655, Paris, musée du Louvre       
 (RMN-GP (musée du Louvre) / Gérard Blot)
Une rétrospective de 45 des 52 peintures connues de l'artiste pré-impressionniste Frédéric Bazille (1841-1870) –dispersées à travers le monde- est réunie au Musée Fabre de Montpellier avec, en contrepoint, des œuvres de ses maîtres ou de ses amis, de Manet à Corot et de Renoir à Sisley (du 25 juin au 16 octobre 2016). Ici, Frédéric Bazille, "Les Remparts d'Aigues-Mortes, du côté du couchant", 1867, Washington, National Gallery of Art, Collection of Mr and Mrs Paul Mellon
 (courtesy National Gallery of Art, Washington)
Depuis 50 ans, Ernest Pignon-Ernest orne de ses dessins les murs du monde, du plateau d'Albion à Naples, de Santiago du Chili à Ramallah. Des images créées pour les lieux mêmes, œuvres par définition éphémères. Il n'en reste que des croquis, des esquisses préparatoires, les dessins matrices des sérigraphies et les photos in situ. Au MAMAC de Nice, l'artiste propose de découvrir son processus de travail. Parallèlement, il investit l'abbatiale de Saint-Pons avec sa série "Extases" (du 25 juin 2016 au 8 janvier 2017). Ici, Parcours Pasolini, "Se Torno", Rome, 2015
 (ADAGP, Paris, 2016)
A découvrir, au musée d'Art moderne de Troyes, les écoles hollandaises de la seconde moitié du XIXe et du début du XXe siècle. Une exposition qui révèle l'effervescence d'une scène méconnue en France, des écoles de la Haye, Amsterdam et Laren jusqu'aux mouvements d'avant-garde : expressionnismes, abstraction géométrique dans la lignée de De Stijl. Avec une centaine d'œuvres, peintures, dessins et sculptures rassemblées par un couple de collectionneurs passionnés, Anna et William Henry Jr Singer (jusqu'au 28 août). Ici, Gustave De Smet (1877-1943), Brink à Laren, le soir, 1916. 
 (Singer Laren, achat de la Fondation des Amis de Singer Museum avec participation de la Fondation Rembrandt et VSB Fondation 2000)
Christo a créé un "Mastaba" monumental à la Fondation Maeght une construction de barils de pétrole colorés, inspirée des édifices égyptiens, de 9 mètres de haut, 17 mètres de long et 9 mètres de large qui transforme la physionomie de la Cour Giacometti du musée de Saint-Paul-de-Vence (Alpes-Maritimes). L'artiste et sa femme Jeanne-Claude, décédée en 2009, en rêvaient depuis près de 50 ans. L'oeuvre s'accompagne d'une rétrospective du couple qui a "emballé" la planète (jusqu'au 27 novembre 2016). Photo : Christo devant sa "Mastaba" (4 juin 2016)
 ( photo Valery Hache / AFP)
Pierre Bonnard voyait son rapport aux bêtes comme fondamental. L'artiste avait chez lui des chiens et des chats et sa tendresse pour les animaux se retrouve dans environ un tiers de ses œuvres, où ils sont des personnages clés. On y trouve aussi des chevaux, des poissons, des poules ou des vaches. Le musée Bonnard du Cannet s'intéresse cet été à cet aspect de l'œuvre du peintre, à travers une cinquantaine de peintures, dessins, illustrations, photographies, décorations (du 3 juillet au 6 novembre 2016. Ici, Pierre Bonnard, "Femme au chat", 1912, Kunsthalle, Brême
 (Adagp, Paris 2016 © photo Lars Lohrisch)
L'exposition "Sorolla, un peintre espagnol à Paris", étudie les liens entre le peintre espagnol et la capitale française, où ce maître de la lumière et peintre de la Méditerranée, connut un grand succès au début du XXe siècle. Il  s'y est forgé son style au contact d'artistes, de collectionneurs et de marchands. Le Musée des impressionnismes de Giverny expose une cinquantaine de peintures qui parcourent ses thèmes emblématiques : tableaux de dénonciation sociale, scènes de genre, portraits (du 14 juillet au 6 novembre 2016). Ici, Joaquín Sorolla, "Le Bateau blanc, Jàvea", 1905, collection particulière
 ( Madrid, avec l'aimable autorisation de Blanca Pons Sorolla)
Le musée de Céret (Pyrénées-Orientales) consacre cet été une exposition à Maillol, au lien privilégié qu'a entretenu le sculpteur, né à Banyuls, avec sa terre natale où il retrouvait son disciple Henri Frère et le poète Joseph Sébastien Pons, des artistes attachés à leur terre catalane. Maillol y revenait chaque hiver pour travailler (du 2 juillet au 30 octobre 2016). Ici, Aristide Maillol, "Femme nue assise tenant sa jambe droite", Paris, musée d'Orsay     
 (photo RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Gérard Blot © domaine public)
Sabine Weiss, dernière représentante de l'humanisme à la française, toujours en activité à plus de 90 ans, ouvre ses archives personnelles. Le Jeu de Paume au Château de Tours présente 130 tirages, des films et des documents, souvent inédits, offrant un aperçu des différentes facettes du travail de la photographe d'origine suisse, de ses reportages de mode et ses portraits de personnalités à ses voyages en Egypte, en Inde, en Bulgarie ou en Birmanie (jusqu'au 30 octobre 2016). Ici, Village moderne de pêcheurs, Olhão, Algarve, Portugal, 1954 
 (© Sabine Weiss)
Au cœur de l'exposition du Point du Jour, à Cherbourg, le "Visage d'une époque" (1929), le projet majeur d'August Sander qui voulait représenter de façon systématique la société allemande et les hommes de son temps, à travers des portraits classés par métiers et par milieux. Trois autres ensembles du photographe allemand s'y ajoutent : des photos de famille, des portraits d'artistes et des paysages (jusqu'au 28 août 2016). Ici August Sander, "Jeunes paysans", 1914
 (Die Photographische Sammlung / SK Stiftung Kultur – August Sander Archiv, Köln ; Adagp, Paris 2016)
Le Centre Pompidou-Metz raconte plus de cent ans d'influences croisées, de consonances et de dissonances artistiques entre la France et l'Allemagne grâce à une collection d'art, celle du Saarlandmuseum de Sarrebruck, qui possède des chefs-d'œuvre issus des deux côtés du Rhin : Auguste Renoir et Max Liebermann, André Derain et Ernst Ludwig Kirchner ou Emil Nolde. Elle retrace le dialogue entre Robert Delaunay et le collectif Der Blaue Reiter, l'amitié de Fernand Léger et Willi Baumeister. 230 peintures, sculptures, estampes et photos (du 29 juin 2016 au 16 janvier 2017). Ici, Emil Nolde, "Zwei Köpfe (deux têtes)", Saarland Museum, Saarbrücken (Urban 1086)
 (Nolde Stiftung Seebüll)
Le LAAC s'est posé la question de la représentation du corps dans l'art, de sa matérialité, de sa valeur symbolique, de sa capacité à exprimer idées, sentiments, désir, souffrance. Constatant que le corps est au cœur de la recherche artistique, l'exposition "Every body" offre un parcours à travers cette question et revient sur la production artistique de la deuxième moitié du XXe siècle, entre célébration de la chair, tourments du corps et image de soi (jusqu'au 18 septembre). Ici, John Coplans, Side view, knees with fist, 1984, Collection 49 Nord 6 Est – Frac Lorraine, Metz 
 (J. Coplans)
Découvrez des souliers de tous les continents, du XVIe au XXIe siècle, 170 paires, des lotus pour pieds bandés chinois aux baskets d'aujourd'hui, au musée des Confluences à Lyon. Une exposition pour comprendre ce que ces objets révèlent des modes de vie et des codes de différents groupes humains à différentes époques (jusqu'au 30 avril 2017). Ici, Sandales de hammam (bois, nacre, cuir), Syrie, XIXe siècle © Quentin Lafon – musée des Confluences

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