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De Rosa Bonheur à Claude Monet, les expositions à voir cet été en régions

Ernest Pignon-Ernest s'installe à Landerneau, Annette Messager à Villeneuve-d'Ascq, tandis que le Mucem s'interroge sur les ressorts de la célébrité, à travers la postérité des pharaons. Notre sélection d'expositions à voir cet été en régions.

Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 9min
"La famille dans la joyeuse verdure" (détail), Leo Chichio, Daniel Giannone, Atelier A2, Aubusson, 2017, H. 3 m x 5 m, collection de la Citéinternationale de la tapisserie  (Photographie © Cité internationale de la tapisserie, Gilles-Alonso)

Louis Gauffier à découvrir à Montpellier ou Rosa Bonheur à redécouvrir à Bordeaux, la nature dans le design à Metz ou dans la tapisserie à Aubusson, Théodule Ribot qui continue sont tour de France à Caen, et puis Claude Monet encore et toujours, à Fontevraud... Notre sélection d'expositions à voir en régions.

Rosa Bonheur et son regard sur les animaux à redécouvrir au musée des Beaux-Arts de Bordeaux

Rosa Bonheur (1822-1899), "Chat sauvage", 1850, huile sur toile. Photo Erik Cornelius, Nationalmuseum Stockholm  (domaine public.)

A l'occasion du bicentenaire de sa naissance, le musée des Beaux-Arts de Bordeaux remet sur le devant de la scène Rosa Bonheur (1822-1899). Il consacre une grande exposition à cette femme singulièrement indépendante qui a révolutionné la peinture animalière, très reconnue de son vivant et tombée dans l'oubli après sa mort. Jusqu'au 18 septembre 2022.

Pharaons superstars : les ressorts de la célébrité, au Mucem 

Olivier Cablat, série "Temples", Égypte, 2005. Tirage moderne, 40 × 40 cm. Collection de l’artiste (© Olivier Cablat)

Avec l'exposition Pharaons superstars, le Mucem raconte comment certains rois et reines de l'Egypte ancienne sont devenu des icônes alors que d'autres, glorieux dans l'Antiquité, sont tombés dans l'oubli. 300 œuvres et documents variés, des hiéroglyphes à la musique pop, pour illustrer la nature et les voies de la célébrité, et rappeler que la renommée est éphémère et n'a pas toujours à voir avec le mérite historique. Jusqu'au 17 octobre 2022.

Ernest Pignon-Ernest, l'envers du décor, à Landerneau

Ernest Pignon-Ernest, Pasolini assassiné – Si je reviens. Roma / Trastevere, 2015  (Photographie © Ernest Pignon-Ernest © Adagp, Paris, 2022)

Ernest Pignon-Ernest installe ses dessins dans les rues du monde depuis plus de cinquante ans, de Naples à Soweto, de Lyon à Paris, d'Alger à Ramallah. Des dessins qui semblent naître des murs mêmes et célèbrent écrivains, poètes et résistants. Le Fonds Hélène et Edouard Leclerc, à Landerneau (Finistère) expose plus de 300 installations, dessins, photographies de l'artiste qui racontent l'envers du décor et révèlent son processus de création et ses réflexions. Jusqu'au 15 janvier 2023.

Une délicieuse obscurité, Théodule Ribot au musée des Beaux-Arts de Caen

Théodule Ribot, Jeune fille à la guitare, vers 1865, huile sur toile (Troyes, musée des Beaux-Arts Saint-Loup)

Après Toulouse et Marseille, la peinture sombre de Théodule Ribot (1823-1891) est cet été au musée des Beaux-Arts de Caen. Le peintre, autodidacte, solitaire et original, était admiré par Fantin-Latour, Boudin ou Rodin. Il s’est inspiré de la peinture ancienne, de Rembrandt et Ribera jusqu’à Chardin, cultivant le clair-obscur et les effets de matière. Paysages, natures mortes, portraits de membres de sa famille, de gens modestes ou de musiciens, peintures d'histoire et de cuisine, 90 tableaux pour redécouvrir un peintre oublié. Jusqu'au 2 octobre 2022.

Au cœur de l'abstraction des années 1950-1980 à la Fondation Maeght

Alberto Burri, "Umbria vera" 1952 (© Crédit photographique : Fondation Gandur pour l’Art, Genève. Photographe : Sandra Pointet © ADAGP, Paris 2022)

La Fondation Maeght, à Saint-Paul-de-Vence (Alpes-Maritimes), expose 120 œuvres de près de 60 artistes prêtées par la Fondation Gandur pour l'art de Genève, riche en art abstrait de l'après-guerre, période de grand renouvellement. De Hans Hartung, Martin Barré ou Simon Hantaï à l’abstraction lyrique et gestuelle de Georges Mathieu, l’expressionnisme abstrait de Sam Francis ou Joan Mitchell, l’abstraction géométrique de Victor Vasarely, les œuvres cinétiques d’Alexander Calder et de Jean Tinguely, la remise en question de la peinture par le groupe Supports/Surfaces et les expérimentations des années 1980. Du 2 juillet au 20 novembre 2022. 

Rétrospective Vieira da Silva au musée Cantini de Marseille

Maria Helena Vieira da Silva, Intérieur rouge, 1951, donation Pierre et Kathleen Granville, 1969, Musée des Beaux-Arts, Dijon.  (© ADAGP, Paris, 2022.)

Le musée Cantini de Marseille se penche sur l'ensemble de l'œuvre de Maria Helena Vieira da Silva (1908-1992), de ses débuts figuratifs à Lisbonne aux peintures évanescentes des années 1980. Plus de 80 œuvres racontent les questionnements de l'artiste d'origine portugaise, figure internationale de l'art abstrait, sur la perspective, les transformations urbaines, la musicalité de la touche picturale. Jusqu'au 6 novembre 2022.

Annette Messager au LaM

Annette Messager, Trois escargots-seins, 2017. Courtesy Marian Goodman Gallery.  (Photo : Atelier Annette Messager. © Adagp, Paris, 2022)

Annette Messager investit le LaM de Villeneuve-d'Ascq (Nord) avec une grande exposition qu'elle a pensée elle-même, avec des œuvres inédites dont de nombreux dessins. La grande artiste contemporaine propose de "tromper et narguer la réalité grâce à la magie de la fiction". Elle détourne peluches, vêtements et autres objets du quotidien pour plonger le public dans un monde de carnaval et de contes de fées. Jusqu'au 21 août 2022.

Claude Monet à l'Abbaye de Fontevraud

Claude Monet, "Iris jaunes et mauves", vers 1924-1925, Paris, musée Marmottan Monet. Legs Michel Monet, 1966
 (© Musée Marmottan Monet, Paris)

Le nouveau musée d'Art moderne de Fontevraud (Maine-et-Loire), ouvert l'an dernier, propose pour sa première exposition d'été une promenade dans la peinture de Claude Monet, depuis les ponts de chemin de fer impressionnistes jusqu'aux dernières peintures presque abstraites de Giverny où les fleurs et l'eau se dissolvent dans la toile, en passant par les séries de recherches sur les variations de lumière des années 1890. Jusqu'au 18 septembre 2022.  

Mimèsis : design et nature au Centre Pompidou-Metz

YMER&MALTA / Benjamin GRAINDORGE, fallenTree, 2011, chêne naturel, verre borosilicate, Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne  (© droits réservés, © Benjamin Graindorge / Photo : Centre Pompidou, MNAM-CCI / Migeat / Dist. RMN-GP)

Les formes de la nature et l'observation du vivant ont inspiré les grands designers de la modernité, depuis la fin du XIXe siècle. A partir des années 2000, la nature est recréée numériquement, la "biofabrication" intègre des micro-organismes comme matériau. Une grande exposition au Centre Pompidou-Metz explore la relation privilégiée entre le design et le monde du vivant, à travers 400 œuvres de 90 créateurs. Jusqu'au 6 février 2023. 

Louis Gauffier, une peintre redécouvert au musée Fabre de Montpellier

Louis Gauffier, "Vue sur la vallée de l’Arno à Florence", 1795, Montpellier, musée Fabre.  (© Musée Fabre de Montpellier Méditerranée Métropole / photographie Frédéric Jaulmes - Reproduction interdite sans autorisation.)

Louis Gauffier (1762-1801), artiste néoclassique et préromantique, peintre de portraits, de tableaux d'histoire et de paysages, a fait toute sa carrière en Italie, où il est arrivé à 22 ans, après avoir remporté le Grand prix de l'Académie royale de peinture et de sculpture. Dans un style délicat, il peint d'abord Rome, pratique la peinture en plein air, étudie les arbres et les rochers, étudie la lumière. A Florence, il réalise des portraits, faisant poser ses clients dans des paysages. Le musée Fabre de Montpellier lui consacre sa première rétrospective, retraçant son parcours jusqu'à sa mort précoce à 39 ans. Jusqu'au 4 septembre 2022. 

De Chagall à Soutine, l'Ecole de Paris au musée de Céret

Chaïm Soutine, Le Groom, Ancienne collection du baron Kojiro Matsukata affectée en 1959 au Musée national d’art moderne en application du traité de paix avec le Japon de 1952, Collection Centre Pompidou, Paris Musée national d’art moderne, CCI (© Photo : Centre Pompidou, MNAM-CCI/Philippe Migeat/Dist. RMN-GP)

Le musée de Céret qui a rouvert ses portes en mars après deux ans de travaux accueille pour sa nouvelle exposition estivale les artistes de l'Ecole de Paris (1900-1939), qui examine l'apport des artistes d'origine étrangère à la scène artistique parisienne dans la première partie du XXe siècle. Elle raconte comment Marc Chagall, Juan Gris, Frantisek Kupka, Pablo Picasso, Kees Van Dongen, Amadeo Modigliani, Kisling, Julius Pascin, Chaïm Soutine ont contribué au développement du cubisme, du fauvisme et autres mouvements d'avant-garde. Sans oublier la "nouvelle photographie" de Brassaï, Germaine Krull ou François Kollar. Du 9 juillet au 13 novembre.

Tisser la nature à Aubusson

"La famille dans la joyeuse verdure", Leo Chichio, Daniel Giannone, Atelier A2, Aubusson, 2017, H. 3 m x 5 m, collection de la Citéinternationale de la tapisserie  (Photographie © Cité internationale de la tapisserie, Gilles-Alonso)

La Cité internationale de la tapisserie à Aubusson (Creuse) explore la place qu'a occupée la représentation du végétal dans l'histoire de la tapisserie d'Aubusson et ce que cette place raconte des rapports entre l'homme et son environnement. Une trentaine d'œuvres montrent comment le thème de la nature traverse toute l'histoire de la tapisserie, du XVIe siècle à l'art contemporain. Du 1er juillet au 18 septembre.

   

Le photographe allemand Thomas Ruff au MAMC+ de Saint-Etienne

Thomas Ruff, "Nacht 10 I", 1992, C-print, 20,5×21cm. Collection de l’artiste  (© ADAGP, Paris 2022)

C'est la première rétrospective en France de l'artiste photographe allemand Thomas Ruff, qui a étudié à Düsseldorf ave Bernd Becher. Le MAMC+ de Saint-Etienne retrace quarante ans de questionnements sur le medium photographique et l'objectivité, avec une sélection de 17 séries, dont une inédite, une centaine d'œuvres, sur des sujets divers, employant des procédés variés, du négatif analogique aux images satellites. Depuis les années 1990 il n'utilise plus que des images préexistantes qu'il manipule. Jusqu'au 28 août. 

Les couleurs de Raoul Dufy à l'Hôtel de Caumont à Aix-en-Provence

Raoul Dufy, "La jetée-promenade à Nice", vers 1926, Musée d'Art moderne de Paris, Legs du docteur Maurice Girardin  en 1953 (photo : Paris Musées / Musée d'Art Moderne, © Adagp, Paris, 2022)

Plus de 90 œuvres de Raoul Dufy, huiles, aquarelles, dessins, gravure et céramique, rendent compte de la virtuosité de l'artiste à l'Hôtel de Caumont à Aix-en-Provence. Une exposition qui retrace son parcours, les influences impressionnistes et l'aventure fauve, le  bleu de la mer, les baigneuses et les côtes normandes et aussi les couleurs de la Provence, qu'il a parcourue sur les traces de Cézanne. Jusqu'au 18 septembre 2022. 

Deauville et Kees Van Dongen aux Franciscaines

Kees Van Dongen, "Boxing exhibition with Charley", 1922-1935, collection particulière (© Adagp, Paris, 2022)

Van Dongen découvre Deauville en 1913, sur les traces de Jongkind, peintre hollandais comme lui et précurseur de l'impressionnisme. Puis pendant 50 ans, il a peint et dessiné la station de bord de mer normande. Les Franciscaines de Deauville, qui ont ouvert l'an dernier, ont rassemblé 60 toiles et 40 dessins inédits qui racontent la complicité de cette figure du fauvisme avec la ville. Du 2 juillet au 25 septembre 2022. 

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