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Des artistes mobilisés contre la répression en Syrie

Depuis Paris, une partie du monde de l'art se mobilise pour les victimes civiles de la répression en Syrie, avec des enchères d’œuvres données par des artistes arabes, un livre et une journée spéciale organisée par l'Institut du Monde Arabe (IMA).
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Extrait de l'affiche de Syriart (du 17 au 20 janvier 2013 à l'IMA)
 (Fouad Maazouz)

Lundi, une vente aux enchères caritative sera organisée gracieusement par la maison Pierre Bergé & Associés dans les locaux de l'IMA à Paris. L'initiative en revient notamment à José Garçon, ancienne journaliste de Libération et Agnès Levallois, spécialiste de la région, qui ont créé l'été dernier pour l'occasion une association baptisée "SyriArt". "Notre idée est double. Faire une action humanitaire en faveur des victimes civiles en Syrie pour lutter contre l'indifférence. Et mobiliser des artistes originaires du monde arabe pour refuser l'immobilisme et marquer la solidarité de la région", a expliqué José Garçon, interrogée par l'AFP.

Soixante-et un artistes originaires du monde arabe ou des diasporas ont fait don d'une peinture, d'un dessin ou d'une photographie. Certains ont même donné plusieurs créations. Au total 66 ouvres seront présentées au public à partir de jeudi dans les locaux de l'IMA, et vendues lundi soir. Parmi ces artistes, un nombre non négligeable de femmes comme Meriem Bouderbala (née en 1960 à Tunis) qui a donné une photographie montrant une silhouette féminine fantomatique sous son habit traditionnel (tirage estimé entre 3.000 et 5.000 euros). Ou encore Lalla Essaydi (née en 1956 au Maroc) a proposé une photographie "Femmes du Maroc", évaluée entre 10.000 et 15.000 euros.

Journée de solidarité le 24 février

Mahi Binebine (né en 1959 au Maroc) offre une oeuvre à l'encre et goudron (estimé 7.000 à 10.000 euros). Mounir Fatmi (né en 1970 au Maroc) présente "Sans histoire, livre, bilboquet" (entre 5.000 et 6.000 euros). Quarante pour cent du produit de cette vente sera reversé à la Fédération  internationale des Ligues des Droits de l'Homme (FIDH) pour des actions en Syrie. Le reste sera distribué à trois ONG syriennes, essentiellement de  secours médical, a précisé José Garçon.

"L'aventure SyriArt n'est pas sans écueils", admet José Garçon dans le catalogue de la vente. "Force est de constater que le sentiment d'abandon ressenti par les Syriens (...) permet à des groupes minoritaires et radicaux de gagner du terrain". "Pour autant, nous sommes convaincus que l'aventure SyriArt en vaut la peine. Car il est indispensable de multiplier les initiatives affirmant au peuple syrien qu'il n'est ni seul ni oublié de tous", écrit la journaliste. L'IMA organisera par ailleurs une Journée de solidarité avec le peuple syrien le dimanche 24 février de midi à minuit, en partenariat avec des associations humanitaires. Débats, expositions, musique, cinéma composeront ce moment.

Art en armes

Un livre "Syrie. L'art en armes", qui paraît jeudi, présente les oeuvres de plus de vingt artistes syriens contemporains, dont certains sont exilés et d'autres sont toujours dans leur pays. Ils protestent contre la répression lancée par le régime de Bachar al-Assad, notamment en postant sur internet  leurs dessins, leurs vidéos, leurs peintures, leurs affiches, leurs caricatures.

L'artiste Alaa Fafady montre un opposant en train de repousser à la main un char de l'armée (art numérique). Tammam Azzam proclame un "Cessez-le-feu" avec une œuvre imprimée sur papier coton qui représente un panneau de sens interdit criblé de balles, l'arme étant barrée de noir. Yaser Safi dessine un "Villageois protestataire".

L'ouvrage est placé sous la direction de Delphine Leccas, qui a vécu treize ans à Damas et a organisé plusieurs événements culturels dans la capitale  syrienne avant d'être obligée de quitter le pays en août 2011. ("Syrie. L'Art en armes", édité par La Martinière en partenariat avec Le Monde. 96 pages. 22 euros).

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