Des oeuvres méconnues de Banksy exposées à la galerie Lazinc à Londres
Des pochoirs mondialement connus à des huiles plus inattendues, en passant par quelques sculptures : l'expo Banksy dans la galerie Lazinc de Londres, à partir de ce 12 juillet, est l'occasion de découvrir d'autres facettes du mystérieux artiste britannique. Vous n'y verrez pas d'oeuvres faites dans la rue, mais des tableaux encadrés et d'autres oeuvres produites à des fins commerciales.
Article rédigé par franceinfo
- franceinfo Culture (avec AFP)
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L'artiste de street art originaire de Bristol, en Angleterre, est surtout connu pour ses pochoirs majoritairement en noir et blanc, comme "Girl with Balloon", petite fille laissant s'envoler un ballon rouge en forme de coeur, ou "Flower Thrower", représentant un émeutier s'apprêtant à jeter un bouquet de fleurs, deux oeuvres que l'on retrouve dans l'exposition.
Dénonciation des dérives de la société contemporaine
Mais on découvre aussi plusieurs peintures à l'huile détournant des tableaux célèbres pour mieux dénoncer les dérives de la société consumériste ou évoquer des catastrophes écologistes comme "Sunflowers from Petrol Station", inspiré des Tournesols de Van Gogh, qu'il représente flétris.
Ces tableaux, encadrés, sont bien loin des graffs réalisés à la bombe. Aucune des oeuvres exposées à la galerie Lazinc n'a été faite dans la rue et toutes ont été produites à des fins commerciales. Leurs propriétaires, des collectionneurs privés, les ont prêtées à l'occasion de cette exposition, intitulée "Banksy, Greatest Hits: 2002-2008", qui revient sur cette période prolifique.
C'est durant ces quelques années qu'ont été organisées les "plus importantes expositions de Banksy", comme "Crude Oil", "Barely Legal" et "Turf War", a déclaré à l'AFP Steve Lazarides, co-fondateur de la galerie Lazinc, qui a exposé en janvier le photographe français JR.
Des oeuvres très chères
Steve Lazarides a rencontré Banksy, dont l'identité reste un mystère, en 1997, remarquant son "énergie viscérale", sa "liberté", et devenant son photographe puis galeriste, avant que leurs chemins ne se séparent il y a dix ans.
Au fil des années, la valeur des oeuvres de Banksy a explosé et l'artiste a écoulé des peintures et des sérigraphies en éditions limitées, "ce qui lui a permis d'en faire de plus en plus, et de monter des opérations de rue de plus en plus élaborées", a souligné Steve Lazarides.
La cote de l'artiste n'a cessé de grimper, et une collaboration avec son compatriote Damien Hirst ("Keep It Spotless"), a été adjugée aux enchères pour 1,8 million de dollars chez Sotheby's à New York en 2008.
Montrant une huile parodiant Les Nymphéas de Monet, "Show Me the Monet (2005)", Steve Lazarides remarque: "Ce tableau, nous l'avons vendu environ 15.000 livres à l'époque". "Son propriétaire veut maintenant le vendre pour près de 5 millions".
Les oeuvres exposées pourront être achetées par les visiteurs mais Steve Lazarides prévient les amateurs: "il n'y a pas grand chose à moins de 500.000 livres (soit 565.000 euros)".
De plus en plus politique
Si Banksy est devenu l'un des artistes contemporains les plus populaires, c'est en partie parce qu'"il ne fait pas peur aux gens", selon le galeriste. "Il a popularisé l'art. On n'a pas besoin d'un master en histoire de l'art pour comprendre ses oeuvres". Selon lui, Banksy est devenu "de plus en plus politique" au fil des ans, un engagement observé encore récemment à Paris où Bansky s'est exprimé sur les réfugiés ou l'extrême-droite.
L'anonymat du graffeur participe aussi au mythe. Steve Lazarides refuse d'en dire plus, préférant entretenir le mystère: "C'est peut-être une équipe, peut-être des jumeaux, un femme, qui sait ?".
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