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Un designer crée son mobilier avec une imprimante 3D !

Fabriquer son studio sur mesure avec chambre, coin douche et dressing intégrés, en 24h et en dur en appuyant sur le bouton d'une imprimante 3D ? C'est le pari fou qu'a réalisé un jeune designer français. Son "Habitat imprimé" est exposé jusqu'à mardi au salon Maison et Objet à Villepinte, puis à la galerie du VIA à Paris.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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La chambre de "Habitat Imprimé" de François Brument, Carte Blanche au VIA 2013
 (In-Flexions)

Là où auparavant un artisan empilait patiemment briques ou parpaings pour construire un mur, le designer François Brument a eu recours à une imprimante 3D révolutionnaire, fabriquée par la société Voxeljet à Friedberg en Allemagne et qui produit des pièces à très grande échelle par empilement de couches très fines de matière sous forme de poudre.

"Cette société, explique le designer trentenaire, est la seule au monde capable de produire des pièces de cette taille (4 m de long, 2 m de large et 1 m de haut). Elle fabrique déjà à l'échelle industrielle des moules de fonderie en sable très complexes destinés à l'industrie automobile mais n'avait jamais produit de modules pour l'habitat jusqu'à présent".

Exposé ces jours-ci au salon Maison et Objet dans le cadre des projets soutenus par le VIA (Valorisation de l'Innovation dans l'Ameublement ), qui promeut la création française dans le secteur du design appliqué au cadre de vie, ce projet "d'habitat imprimé" de recherche expérimentale a exigé plus de deux ans de mise au point.

Le Dressing de "Habitat Imprimé" de François Brument,  Carte Blanche VIA 2013
 (In-Flexions)
Comment ça marche ?
"C'est comme une imprimante photo sauf que le jet ne projette pas d'encre mais des gouttelettes de liant qui va s'amalgamer à la  matière (plastique, sable, des essais sont en cours sur le béton) par tranche  de 0,1 mm d'épaisseur.

Chaque pièce est réalisée en volume, différenciée et  singulière. On peut penser et réaliser son projet idéal et on pourra ensuite le transformer", explique le designer.

Le dessin de départ est remplacé par la programmation informatique et un fichier de données qui va dialoguer avec l'imprimante 3D.
Vue d'ensemble de "Habitat Imprimé" de François Brument, Carte Blanche VIA 2013.
 (In-Flexions)

Une technique révolutionnaire
"Tout est modulable: le volume de la cloison, sa texture, sa granularité,  son épaisseur, son ouverture, son orientation ainsi que sa plastique et sa géométrie, les surfaces permettant des effets variés comme la pose d'étagères, l'emplacement de réserves spatiales dans lequel on peut glisser des accessoires muraux", détaille-t-il.

Cet habitat intègre également les équipements techniques tels que le  chauffage, les réseaux électriques, la plomberie ou les blocs sanitaires et le  mobilier (lits, étagères, armoires). Son coût global n'est pour l'instant "pas  chiffrable", estime François Brument, qui évoque toutefois plusieurs dizaines  de milliers d'euros.

"C'est la première fois que cette technique est appliquée à l'habitat et dans cette dimension. C'est une grande révolution car on passe directement du dessin à la réalisation", s'enthousiasme Gérard Laizé, directeur général du  VIA, qui vante "la possibilité de réaliser des séries d'objets différenciés et uniques tout en permettant des gains de productivité importants".
Le coin douche de "Habitat Imprimé" de François Brument, Carte Blanche VIA 2013.
 (In-Flexions)
Exposé à Paris
Exposé jusqu'à mardi au salon Maison et Objet à Villepinte (Ile-de-France), "l'habitat imprimé" de François Brument sera accessible au grand public à partir du 31 janvier et  jusqu'au 17 mars à la galerie du VIA dans le 12e arrondissement de la capitale.

Diplômé de l'ENSCI-Les Ateliers, François Brument a notamment conçu des chaises imprimées 3D et un vase dont la forme varie avec le niveau sonore de la voix et le temps de parole.

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