Un designer crée son mobilier avec une imprimante 3D !
Là où auparavant un artisan empilait patiemment briques ou parpaings pour construire un mur, le designer François Brument a eu recours à une imprimante 3D révolutionnaire, fabriquée par la société Voxeljet à Friedberg en Allemagne et qui produit des pièces à très grande échelle par empilement de couches très fines de matière sous forme de poudre.
"Cette société, explique le designer trentenaire, est la seule au monde capable de produire des pièces de cette taille (4 m de long, 2 m de large et 1 m de haut). Elle fabrique déjà à l'échelle industrielle des moules de fonderie en sable très complexes destinés à l'industrie automobile mais n'avait jamais produit de modules pour l'habitat jusqu'à présent".
Exposé ces jours-ci au salon Maison et Objet dans le cadre des projets soutenus par le VIA (Valorisation de l'Innovation dans l'Ameublement ), qui promeut la création française dans le secteur du design appliqué au cadre de vie, ce projet "d'habitat imprimé" de recherche expérimentale a exigé plus de deux ans de mise au point.
Comment ça marche ?
"C'est comme une imprimante photo sauf que le jet ne projette pas d'encre mais des gouttelettes de liant qui va s'amalgamer à la matière (plastique, sable, des essais sont en cours sur le béton) par tranche de 0,1 mm d'épaisseur.
Chaque pièce est réalisée en volume, différenciée et singulière. On peut penser et réaliser son projet idéal et on pourra ensuite le transformer", explique le designer.
Le dessin de départ est remplacé par la programmation informatique et un fichier de données qui va dialoguer avec l'imprimante 3D.
"Tout est modulable: le volume de la cloison, sa texture, sa granularité, son épaisseur, son ouverture, son orientation ainsi que sa plastique et sa géométrie, les surfaces permettant des effets variés comme la pose d'étagères, l'emplacement de réserves spatiales dans lequel on peut glisser des accessoires muraux", détaille-t-il.
Cet habitat intègre également les équipements techniques tels que le chauffage, les réseaux électriques, la plomberie ou les blocs sanitaires et le mobilier (lits, étagères, armoires). Son coût global n'est pour l'instant "pas chiffrable", estime François Brument, qui évoque toutefois plusieurs dizaines de milliers d'euros.
"C'est la première fois que cette technique est appliquée à l'habitat et dans cette dimension. C'est une grande révolution car on passe directement du dessin à la réalisation", s'enthousiasme Gérard Laizé, directeur général du VIA, qui vante "la possibilité de réaliser des séries d'objets différenciés et uniques tout en permettant des gains de productivité importants". Exposé à Paris
Exposé jusqu'à mardi au salon Maison et Objet à Villepinte (Ile-de-France), "l'habitat imprimé" de François Brument sera accessible au grand public à partir du 31 janvier et jusqu'au 17 mars à la galerie du VIA dans le 12e arrondissement de la capitale.
Diplômé de l'ENSCI-Les Ateliers, François Brument a notamment conçu des chaises imprimées 3D et un vase dont la forme varie avec le niveau sonore de la voix et le temps de parole.
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