Dessin du pape par Plantu : l'association catholique déboutée
Le tribunal a également rejeté la demande de dommages et intérêts réclamée par le caricaturiste à l'Alliance générale contre le racisme et le respect de l'identité française et chrétienne (Agrif) pour "poursuites abusives".
L'avocat de Plantu, Christian Charrière-Bournazel, avait accusé l'Agrif de vouloir "introduire dans le code pénal le délit de blasphème".
Intitulé "Pédophilie: le pape prend position", le dessin incriminé mettait en scène Benoît XVI sodomisant un enfant qui déclarait: "Quitte à se faire enculer, autant aller voter dimanche!", en référence aux élections régionales.
Les griefs de l'Agrif
Pour l'Agrif, ce dessin constituait une "provocation à la haine ou à la violence" envers les catholiques. "Ce n'est pas Benoît XVI qui est accusé de sodomiser des enfants de choeur. Le pape est utilisé dans ce dessin en tant que figure", avait assuré l'avocat de l'association, Me Jérôme Triomphe. "Il ne s'agit pas de dénoncer un prétendu laxisme de Benoît XVI, mais d'un réflexe pavlovien: dès qu'on entend curé, on entend pédophile", avait poursuivi l'avocat, dénonçant une "obsession".Lors de l'audience en appel le 16 avril, l'avocat du dessinateur avait au contraire soutenu que c'est bien le pape qui était visé car "on ne peut pas être plus visé qu'en étant dessiné" de façon tout à fait reconnaissable. Et si Me Charrière-Bournazel avait bien voulu admettre que l'ex-pape est "diffamé, insulté, il n'a pas mandaté l'association pour le représenter", avait-il déclaré.
"Les enfants violés sont catholiques", s'est défendu Plantu
De son côté, Plantu avait expliqué qu'il "défendait les catholiques". "Les enfants qui sont violés, ils sont catholiques", avait-il déclaré. Par ce dessin, publié le 22 mars 2010 sur le site du dessinateur (www.plantu.net) et repris le 3 avril suivant par Le Monde Magazine, il voulait dénoncer le silence de la haute hiérarchie catholique."Ça fait 43 ans que je travaille au Monde, je me bats sur tous les combats. Quand les curés dérapent, c'est mon affaire, mais bouffer du curé, non", avait conclu Plantu. En rappelant l'attentat contre Charlie Hebdo, le dessinateur avait relevé que les caricaturistes étaient de plus en plus ciblés. "Dans une même semaine, je suis traité d'antichrétien, islamophobe, antisémite, antiféministe", avait-il dit.
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