Engorgement des expositions à Paris ?
"On nous dit qu'il y a trop d'expositions. Mais c'est cela, aussi, qui fait le prestige de Paris", déclare Guy Cogeval dans un entretien à l'AFP à la veille de l'ouverture au public mardi de son exposition sur "L'impressionnisme et la mode".
Le débat n'est pas nouveau. Pierre Rosenberg, l'ancien président du Louvre, relève souvent, pour le déplorer, l'attention grandissante portée par les musées aux expositions temporaires au détriment, selon lui, des collections permanentes. Guy Cogeval ne partage pas son analyse. "Dans un musée comme le nôtre, nous avons beau avoir la plus belle collection impressionniste au monde, nous n'aurions pas de public jeune si nous ne faisions par des expositions ponctuelles dont les préoccupations sont plus proches du monde contemporain", souligne-t-il.
Le débat a repris de la vigueur avec la préparation du projet de loi de finances, qui prévoit une réduction des dépenses du ministère de la Culture, vraisemblablement autour de 3% l'an prochain. Les grands établissements culturels publics ont été prévenus qu'ils allaient devoir faire des économies. Annuler des expositions programmées pour 2013, comme le prévoit le président du Centre Pompidou Alain Seban, est l'une des réponses possibles.
Le musée d'Orsay organise en moyenne quatre expositions par an dans ses espaces, plus deux au musée de l'Orangerie qui lui est rattaché, pour un budget annuel moyen de 5 millions d'euros. Les grandes expositions temporaires récentes (Manet, Degas) ont fait bondir de plus de 30% la fréquentation du musée, souligne Guy Cogeval.
Si la rénovation des salles du musée d'Orsay à dopé la fréquentation du site (3,7 millions de visiteurs en 2012 contre 3,2 millions en 2011), la politique d'expositions temporaires reste de mise. Ainsi Guy Cogeval prévoit deux grandes expositions, l'une sur le romantisme noir de Goya à Max Ernst, l'autre "sur le réalisme et la question sociale de Rosa Bonheur à Staline".
Dans un contexte budgétaire difficile, le musée d'Orsay entend trouver des ressources à l'étranger, en proposant des expositions "clefs en mains". Après une exposition impressionniste au Brésil cet été, une nouvelle tournée asiatique autour du réalisme doit démarrer à Shanghai cet automne, avant de se rendre peut-être à Hong Kong. Combien rapportent ces expositions internationales? "Cela se chiffre en millions d'euros", indique le patron du musée d'Orsay.
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