Exposés à Genève, les corps dépecés de "Body Worlds" font de nouveau polémique
Les créatures du docteur Gunther von Hagens sont de retour. Les corps humains dépecés de "Body Worlds" sont exposés jusqu’à début janvier à Genève. Et comme partout où elle passe depuis plus de vingt ans, l’exposition conçue par l’anatomiste allemand s’est trouvé quelques opposants sur les bords du Léman. Parmi eux, un député écologiste du canton de Genève.
Faire du profit avec des corps humains, avec des parties de corps humains, est interdit tout simplement. Lorsque l’on commence à vendre des cadavres humains, on n’est pas loin d’accepter que c’est tout à fait normal de vendre des vivants également. Alors que l’on passe notre temps à renforcer les droits humains pour mettre fin à l’esclavage, à la traite des êtres humains, au trafic d’organes, c’est ca qui est en cause.
François Lefort, député Les Verts, Canton de Genève
François Lefort, soutenu par d’autres élus, a saisi le Conseil d’Etat de Genève. Sa décision ne devrait pas être rendue avant la mi-octobre. En 2009, la justice française avait interdit une exposition similaire, "Our Body", la cour de cassation estimant que l’exhibition de cadavres humains à des fins commerciales était indécente.
Reportage : A. Combes-Savary / C. Mathieu / E. Achard
Plus de 200 corps et organes exposés
Il ya une quarantaine d’années, l’anatomiste allemand Gunther von Hagens inventa une nouvelle technique de préservation des corps humains, la plastination. Elle permet de conserver intactes les tissus biologiques. Une fois la peau retirée, on découvre alors tous les secrets de notre anatomie.
Angelina Whalley, conservatrice des expositions "Body Worlds"
C’est un processus d’aspiration qui nous permet de remplacer les liquides corporels par des polymères, telle que le silicone ou encore la résine. Après cela, le spécimen est déshydraté et désarticulé comme un pantin. On peut lui faire prendre une position de vie et on peut littéralement le saisir, ce qui est très utile pour enseigner l’anatomie.
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