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Exposition Benjamin Rabier, l'illustrateur prolifique qui inspira Hergé

Auteur à succès dans les années 1900, Benjamin Rabier n’est pas le plus connu des illustrateurs et pourtant c’est lui qui est à l’origine de la célèbre effigie de La Vache qui rit. Jusqu’au 23 mai, la Maison des arts et des sciences d’Yzeure rend hommage à ce dessinateur très prolifique, créateur d’un « Tintin Lutin » qui inspira Hergé dans les années 20.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
"Tintin Lutin", le personnage créé en 1898 par Benjamin Rabier et qui inspira à Hergé son célèbre journaliste globe-trotter
 (France 3 Culturebox (capture vidéo))
Reportage : S. Kerroux / C. Darneuville / R. Didier
La Vache qui rit, le sel La Baleine, Gédéon... Benjamin Rabier a peuplé et peuple encore notre quotidien sans que nous le sachions. Né à la Roche-sur-Yon en 1864, il montre très tôt un goût avéré pour le dessin (il fut prix de dessin de la ville de Paris en 1879 et en 1880) sans pour autant en faire son métier. Benjamin Rabier sera comptable, peseur aux services des perceptions municipales, mais aussi contrôleur au Nouveau Cirque où il deviendra danseur acrobatique dans la troupe des "Edouardos" ! Déjà, sa curiosité et son goût de la diversité s’affichent clairement.
 
"La cigale et la fourmi" de La Fontaine illustré par Benjamin Rabier
 (DR)
En marge de son travail, il continue à dessiner, arrivant à se faire publier dans des revues comme La Chronique Amusante et le Gil Blas illustré. A partir de 1895, la réussite lui sourit. Alors qu’il poursuit sa carrière de fonctionnaire aux Halles, ses dessins sont publiés régulièrement dans "Le rire" et "Pêle- mêle". Deux ans plus tard, il crée le personnage de Tintin Lutin.
  (DR)
A partir de 1900, Rabier est un dessinateur humoristique à succès mais se diversifie : illustration des "Fables de La Fontaine", albums BD, création d’une collection de jouets, édition d’"Histoire comique et naturelle de animaux", un journal jeunesse, collaboration au théâtre avec Willy, le mari de Colette. Cette frénésie de création le pousse même à prendre en 1910 une retraite anticipée de son poste de sous-inspecteur aux Halles pour "troubles cérébraux dus au surmenage intellectuel" (un ancêtre de notre actuel « burn-out »).
  (DR)
Malgré cela, à partir de 1916, Benjamin Rabier se lance dans le dessin animé, collaborant notamment avec Emile Cohl avant de travailler en solo. A partir de 1923, il se consacre au théâtre, à la littérature enfantine et à la publicité. Il dessine les seize albums de Gédéon le canard de 1923 à 1939, année de sa mort. Au final, Benjamin Rabier a publié plus de 200 albums, la plupart comme auteur et illustrateur, autant de cartes postales et d’images scolaires, plus de 2000 dessins non publicitaire à l’origine mais qui seront utilisés par les marques, plus d’une vingtaine de pièces de théâtre et une quinzaine de films d’animation. C’est ce qu’on appelle une vie bien remplie.

Exposition Benjamin Rabier à la la Maison des arts et des sciences d’Yzeure jusqu'au 23 mai - ouvert du mardi au vendredi et le dimanche de 15h à 18h, le samedi 17 mai de 19h à 23h. Fermé le 8 mai. Renseignements au service Culture au 04 70 20 10 64 et maisondesarts@villeyzeure.com


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