Exposition "Le Paris de la modernité, 1905-1925" au Petit Palais : quand la capitale était monde
C’est le dernier volet d’une vaste trilogie. Après Paris romantique, 1815-1858, et Paris 1900, la ville spectacle, le Petit Palais explore le début du XXe siècle avec Le Paris de la modernité, 1905-1925. Le parcours présente près de 400 œuvres qui retracent "vingt années d'effervescence et d'émancipation créative de 1905 à 1925 dans tous les champs artistiques".
Pari relevé avec une véritable approche pluridisciplinaire : peinture, sculpture, mode, musique, cinéma, arts décoratifs, sciences et techniques… L’exposition fait se côtoyer un des tout premiers avions, une des premières automobiles (la mignonne Bébé Peugeot), le tout premier vélocipède pliant de chez Peugeot, mais aussi les décors cubistes du spectacle Parade conçu par Picasso et Cocteau, la robe Lesbos de Jeanne Lanvin, les bijoux Cartier…
"L’exposition démarre là où celle consacrée à Paris 1900, dont j’avais réalisé la scénographie il y a quelques années, s’achève. Le parcours, structuré en treize salles, est conçu comme une promenade architecturale, dont chaque espace, identifiable par sa forme et la couleur de ses cimaises, accueille l’une des sections ou sous-sections de l’exposition", explique Philippe Pumain, scénographe.
L’exposition, découpée en trois grandes parties (Belle Époque, Première Guerre mondiale, Années folles) et onze sections, est foisonnante et laisse une place importante aux artistes femmes.
Par exemple avec la salle consacrée à la Première Guerre mondiale : elle a donné lieu à une profusion visuelle (peintures, affiches, films, photographies) et a révélé de nombreux artistes, notamment des femmes.
C’est le cas de Mela Muter, dont la toile Les Soudanais (1919) témoigne de l’implication des soldats venus de l’Afrique de l’Ouest.
De manière générale, "l’exposition entend également mettre en valeur le rôle des femmes durant cette période. De 1905 à 1925, les mutations sociales sont spectaculaires. Les femmes se libèrent du corset. Des artistes comme Marie Laurencin, Sonia Delaunay, Jacqueline Marval, Marie Vassilieff ou encore Tamara de Lempicka participent pleinement aux avant-gardes", notent les commissaires Annick Lemoine et Juliette Singer.
"Symbole d’émancipation féminine, la silhouette de la garçonne est immortalisée par Victor Margueritte en 1922. Avec sa coupe courte et ses fines hanches, Joséphine Baker en est aussi l’incarnation", expliquent encore les commissaires de l'exposition.
Paris, alors véritable Ville-Monde, est arpentée à travers les quartiers des artistes de cette époque : Montmartre, Montparnasse et sa cité d'artistes La Ruche, ainsi que les Champs-Élysées. L’ébullition créatrice et intellectuelle est à son summum. "Le Paris de la modernité invite à se plonger dans cette capitale cosmopolite et foisonnante, où se croisent des artistes venus du monde entier et de tous horizons, de Pablo Picasso à Sonia Delaunay, de Marie Vassilieff à Paul Poiret, de Fernand Léger à Joséphine Baker", observe Annick Lemoine, directrice du Petit Palais. Le Paris de la modernité, une exposition riche, grandiose, à ne pas rater.
"Le Paris de la modernité, 1905-1925", au Petit Palais, avenue Winston-Churchill, 75008 Paris, jusqu’au 14 avril.
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