Exposition "Danser brut" : une approche originale entre art et démence au musée d'art moderne de Lille
Certaines expositions sont difficiles à décrire tant elles ont besoin d'être vues pour être comprises. "Danser brut" semble bien faire partie de celles-là. La visite commence par le passage dans un couloir qui pourrait faire penser à celui que décrivent ceux qui ont frôlé la mort. Une étonnante expérience immersive avant de partir dans le monde à la fois merveilleux et inquiétants des mouvements du corps.
Des rondes et manèges à la possession
Les oeuvres présentées ici sont enfantines. Carrousels, manèges... c'est un plongeon dans l'univers du "Manège enchanté", le film d'animation créé en 1964, qui a bercé plusieurs générations de jeunes téléspectateurs à travers le monde.
Puis de ce monde d'enfant, on passe à des histoires beaucoup plus angoissantes. Des récits où les gens sont possédés par la danse comme pendant l’été 1518 à Strasbourg. Quelques personnes, puis des centaines, sont emportées dans une épidémie de danse frénétique, parfois jusqu’à la mort.
De Charcot à Charlot
Si danser est une action normalement volontaire, certaines gestes répétifs sont eux maladifs, relevant de l'hystérie ou de l'épilepsie. Des geste étudiés par le médecin, Jean-Martin Charcot à partir de 1970.Dans son étude des maladies nerveuses, il va pour observer les gestes des crises d'épilepsie, d'hystérie, photographier des patients. Et on voit par la photographie qu'il y a une succession de gestes qui peuvent presque être vu comme une forme de danse"
Savine Faupin
Conservatrice en chef en charge de l'Art brut
Certains des gestes que l'on retrouve dans le domaine médical sont repris par le cinéma. Charlie Chaplin glisse dans les tics de Charlot nombre de gestes attribués à la folie et les pousse jusqu'au burlesque.
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