Face à la polémique, David Guetta déplace son concert prévu à Marseille

Une victoire en demi-teinte pour les opposants à la venue subventionnée de David Guetta à Marseille le 23 juin prochain. Le DJ français, qui apparaît régulièrement dans le haut du classement des artistes français les mieux payés, renonce en effet à son show, prévu au Parc Borély, face à la mer. De quoi satisfaire l'un des initiateurs de la pétition signée par 70.000 personnes sur Internet, le DJ marseillais Lionel Corsini, plus connu sous le nom de DJ Oil.

Au coeur de la mobilisation, cette subvention, signée par le conseil municipal de Marseille en décembre dernier : 400.000 euros, dont 200.000 accordés par la mairie, pour un événement payant, entre 44 et 59 euros le billet. Les opposants, réunis sous la bannière du "commando anti 23-juin", avaient déposé leur pétition à l'hôtel de Ville le 28 février dernier.

> Lire notre article sur le "commando anti 23-juin"

David Guetta "ne savait pas"

Selon la société de production Auguri Productions, co-organisatrice du concert, David Guetta n'était pas au courant de la polémique à Marseille mais "refusant d'être mêlé à un débat politique, et avant tout préoccupé que certains Marseillais se sentent lésés par une subvention qui ne le concernait pas, (il) nous demande d'annuler ce concert sans délai" , écrit la société dans un communiqué. Une version à laquelle ne croit pas Lionel Corsini.

Selon son équipe de production, la subvention ne visait absolument pas à payer le DJ, mais à permettre à l'organisateur local, Adam Productions, de gérer toute la logistique, ce que contestent les opposants.

Quoi qu'il en soit, David Guetta jouera bien à Marseille ce soir du 23 juin, mais dans la salle de spectacles du Dôme, à la capacité bien moindre, au même tarif.

La mairie amère

Du côté de la mairie de Marseille, la pilule a du mal à passer. Dans un communiqué lapidaire rédigé jeudi, la municipalité attaque : "Les opposants à la venue de David Guetta dans notre ville seront sans doute particulièrement heureux d'avoir privé les Marseillais de trois, voire quatre grands concerts populaires" (l'événement prévu comprenait également un concert de Mika, et selon les sources de France Info, de Jamiroquai). La majorité de droite du conseil municipal avait dans cette affaire été visée par les critiques de l'opposition socialiste et écologiste, qui avait écrit au préfet des Bouches-du-Rhône pour l'alerter de la situation.

La polémique, et la discorde qui semble s'être installée entre la municipalité et le milieu artistique marseillais fait bien mauvais genre, alors que la ville a été désignée cette année capitale européenne de la culture. Et les opposants l'assurent, "la lutte continue" .