Fondation Maeght : "50 artistes, une collection", 45 ans d'acquisitions
Fondation Maeght : Adrien, Miro, Braque, Giacometti et les autres
L'éditeur Aimé Maeght, mort en 1981, était un homme étonnant et amoureux des œuvres d’art. Sur les contreforts de Saint Paul de Vence, dans un cadre paradisiaque où se balancent les pins et chantent les cigales, il a eu l’idée avec sa femme Marguerite d’accueillir des artistes chez lui pour qu’ils travaillent, échangent, innovent. L’amitié a fait le reste et Miro, Calder, Léger, Braque, Giacometti, Chagall, Chillida et bien d’autres y ont laissé un bout de leur âme et quelques œuvres. Avec l’aide très active d’André Malraux, c’est devenu la Fondation Maeght, inaugurée en 1964. Qui, petit à petit, s’est constituée une des plus importantes collections en Europe de peintures, sculptures et œuvres graphiques du XX siècle. 200 000 visiteurs y viennent chaque année.
La Société des amis
En 1966, Marguerite Maeght fonde la Société des amis de la fondation Maeght. Elle réunit aujourd’hui 1000 adhérents de toutes nationalités. Pendant 45 ans, en accord avec les directeurs successifs, la Société des Amis ne cessera d’acquérir des œuvres qui sont présentées au grand public du 17 décembre 2011 au 18 mars 2012 sous le titre évocateur : «50 artistes, une collection ». Cette exposition compte cent œuvres. Pour Olivier Kaeppelin, commissaire de l’exposition et directeur de la fondation, « elle propose une vision des grandes questions posées par l’art sur l’individu, les idées et les formes depuis près d’un siècle ». Pour plus de clarté et de pédagogie, Olivier Kaeppelin a divisé l’exposition en 7 chapitres.
Fondation Maeght : sept étapes pour mieux comprendre l’art des XXe et XXIe siècles.
L’inspiration de la peinture et de la ligne : questionnements esthétiques et formels sur la peinture et le dessin comme en témoigne ce Pierre Soulages.
Ou encore cette toile pleine de résonances et de vibrations de Pierre Alechinsky.
Corps réels, corps virtuel : corps funambule, interrogation sur le corps avec ces drapés d’Ernest Pignon Ernest...
Ou cette toile brutale et forte, à la matière épaisse de Paul Rebeyrolle.
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L’addition, la superposition : avec ces revolvers d'Arman...
Ou la notion de rythme et de mystère avec cette œuvre "Pénétrable" de Jesus Rafael Soto.
Autre exemple ce dessin de Henri Michaux où l'encre de Chine devient quasiment dansante.
La forme mentale: apprendre à regarder avec l’ œil de l’esprit.
Autre exemple, ce dessin de Jean Michel Alberola qui fait penser à cette citation du peintre Caspar David Friedrich : "Fais monter au jour ce que tu as vu dans la nuit".
Etude pour le secret : certaines œuvres se confrontent à ce qui ne peut se dire comme ce troublant dessin de Balthus.
« Un pas au-delà » : l’exposition se demande, un peu comme dans les films de Jim Jarmush, qui est derrière le réel, avec des œuvres au réalisme poétique.
Enfin le dernier chapitre concerne l’évidence du sujet : un pneu, une charnière, un objet. Le sujet s’impose de lui-même, tout comme la société des amis de la Fondation Maeght qui continue son travail et vient d’acquérir cette toile datée de 2010 de Philippe Perrin : « under the gun ».
L’impertinence, la réflexion, la poésie, l’innovation, le temps passe mais la fondation Maeght reste fidèle à ses principes, comme les cigales qui n’ont pas changé de disque. Tel "L' homme qui marche" de Giacometti, la fondation Maeght, d'un pas sûr, traverse les années.
Fondation Maeght à Saint Paul de Vence
Ouvert tous les jours. Octobre/mars : 10h-13h/14h-18h - Avril/juin : 10h-18h - Juillet-septembre : 10h-19h
Entrée : 14 euros
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