"Fresque des Lyonnais" : des militants remplacent la figure de l'abbé Pierre par celle de la résistante Lucie Aubrac

Depuis les révélations d'agressions sexuelles visant le religieux mort en janvier 2007, de nombreux lieux nommés en hommage au fondateur d'Emmaüs ont été débaptisés partout en France.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Des militants de l'association Mouv'Enfants collent une représentation de la résistante Lucie Aubrac sur la "Fresque des Lyonnais", en remplacement de celle de l'abbé Pierre, accusé de nombreuses violences sexuelles, lundi 21 octobre 2024, à Lyon. (HENRIQUE CAMPOS / HANS LUCAS / AFP)

Des militants de l'association Mouv'Enfants ont collé lundi 21 octobre une représentation de la résistante Lucie Aubrac sur celle de l'abbé Pierre, déjà cachée, mais toujours présente, sur la Fresque des Lyonnais, à Lyon.

"Que l'abbé Pierre retourne là où il est et qu'on ne rende plus hommage à un agresseur", a déclaré sur place Arnaud Gallais, cofondateur de cette association de victimes de violences sexuelles, a rapporté une journaliste de l'AFP. Des pancartes, où l'on pouvait lire "Stop au déni" ou encore "Soutien aux victimes de l'abbé Pierre", ont également été brandies.

"Alors que partout en France, des communes de tout bord politique retirent des plaques, noms de rue, d'école ou des fresques, à Lyon rien ne bouge sur la Fresque des Lyonnais. Nous en avons assez des grands discours et des atermoiements", écrit l'association dans un communiqué.

Une fresque bien peu paritaire

Pour remplacer l'abbé Pierre dans la Fresque des Lyonnais, le choix s'est porté sur Lucie Aubrac, figure féminine de la Résistance à Lyon et "personne charismatique", selon Arnaud Gallais, car la fresque "ne respecte pas la parité" : sur les 30 personnalités présentes, seules quatre sont des femmes.

Depuis les révélations d'agressions sexuelles visant le religieux, de nombreuses villes ont déjà débaptisé des lieux portant son nom.

À Lyon, la fresque est un trompe-l’œil peint sur un immeuble représentant des Lyonnais célèbres, historiques et contemporains. Fin septembre, le mot "violeur" avait été tagué en grandes lettres sur le portrait du fondateur d'Emmaüs, de la peinture rouge lui barrant les yeux. Le tout avait été rapidement recouvert d'un grand carré de peinture grise, une décision prise par la coopérative CitéCréation (propriétaire de la fresque), en accord avec la mairie de Lyon.

"Il va falloir attendre combien de temps ?", a questionné M. Gallais, lundi, à propos du retrait total de la figure de l'abbé, dont l'avenir doit être discuté en comité citoyen.

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